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L’économie belge fait de la résistance

Au carrefour des principaux marchés européens avec des infrastructures de qualité, la Belgique attire les entrepreneurs, en particulier les Français, proximité géographique et linguistique oblige. Entretien avec François Pernot, président de la CCI France-Belgique.

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Dans un contexte international incertain, l’économie belge a fait légèrement mieux au troisième trimestre 2019 qu’au précédent. Plus de 4 000 sociétés ou filiales françaises sont présentes dans le pays, en particulier dans les secteurs du commerce, de l’automobile, de l’assurance et de l’industrie manufacturière. Plusieurs voyants sont au vert : selon l’Institut des comptes nationaux (ICN), l’activité économique a augmenté de 0,4% au troisième trimestre de 2019, soit +1,6% sur un an, soit encore le rythme le plus soutenu depuis le quatrième trimestre 2017. Le taux d’emploi évolue lui positivement dans les trois régions, mais les écarts entre les régions restent grands. Au deuxième trimestre 2019, le taux d’emploi s’élève à 76% en Flandre, 65,2% en Wallonie et 61,7% à Bruxelles (source : StatBel, octobre 2019). Le spectre d’une récession s’éloigne ! « Elle n’est pas très élevée, mais la croissance est là, avance Bruno Wattenbergh, directeur opérationnel de “Impulse Brussels”, l’organisme de référence pour l’entrepreneuriat. Les sociétés ont d’abord absorbé cette croissance en comptant sur leur personnel via des heures heures supplémentaires. Ensuite, elles ont recouru à l’intérim et aujourd’hui ça se traduit mécaniquement par des créations d’emploi à partir du moment où les perspectives sont meilleures. »

> Vraie opportunité

En tant qu’Européen, s’installer et ouvrir sa société à Bruxelles, Namur ou Charleroi n’est qu’une formalité. Les aides accordées aux créateurs d’entreprises dépendent de la société, du secteur et de la région choisie. Malgré des fluctuations importantes, les projets d’investissement franco-belges sont nombreux. Du côté français, ils se tournent à 70% vers les activités tertiaires comprenant le commerce, le transport, la communication et les activités financières. On en compte également dans la chimie, la pharmacie ainsi que l’énergie. « La Belgique est une vraie opportunité car c’est un pays très ouvert avec une forte capacité de collaboration dans la mesure où on la respecte, s’enthousiasme François Pernot, président de la CCI France-Belgique depuis juillet 2019 (lire encadré). C’est donc un excellent laboratoire pour apprendre à exporter et travailler à l’étranger, car beaucoup plus abordable que d’autres pays pour une entreprise française. »

En Belgique, on peut en effet imaginer s’implanter sur le marché sans déployer des moyens énormes, exigés par des pays plus lointains ou plus importants. C’est une terre d’accueil suffisamment grande pour constituer un véritable test pour des produits ou des services, mais suffisamment restreinte pour ne pas engager l’entreprise de manière dangereuse, et ce même si c’est un pays avec de fortes singularités, notamment du fait de son bilinguisme qui le rend complexe.

> Exigence qualitative

La France reste le deuxième pays (derrière les États-Unis), en volume d’investissements directs vers la Belgique avec 147,1 Mds €, soit 14,9% du stock. La CCI France Belgique a été crée en 1885. Elle compte aujourd’hui 317 membres, dont 55% d’entreprises françaises, et joue la carte du réseau : lors des rencontres d’affaires, les « French Tech Days » le 24 et 25 septembre dernier, vingt start-up ont été sélectionnées pour être accompagnées. Le but est que ces sociétés puissent rencontrer de futurs clients ou investisseurs dans les meilleures conditions et qu’elles valident leur potentiel de développement en Belgique et aux Pays-Bas.

Côté qualité de vie, la Belgique figure parmi les pays mieux notés pour la sécurité de l’emploi, les perspectives de carrière, la qualité de la vie de famille ou encore la qualité de l’éducation. Le patrimoine financier des ménages est l’un des plus élevés de la zone euro. « Ce qui nous a attirés, témoigne Jean-Louis Dubrule, ancien président de l’UFE Belgique (Union des Français de l’étranger), c’est la façon de vivre des Belges, d’habiter dans une capitale européenne de la taille d’une grosse ville de province française avec une façon de voir les choses différente, peut-être plus optimiste. »

> Entretenir leurs relations

Organisme privé de droit belge, juridiquement et financièrement autonome, la CCIFB a trois missions principales :  tout d’abord aider les entreprises françaises à tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le marché belge et, plus récemment, accompagner les sociétés belges pour le développement de leurs activités en France, grâce à un centre d’affaires qui propose 40 bureaux de différentes tailles, de salles de réunions, et des bureaux de passage. Deuxième point : héberger les entreprises et VIE dans un centre d’affaires. Enfin l’objectif est d’animer et renforcer la première communauté d’affaires franco-belge de Belgique à travers un club d’affaires qui permet à ses membres de créer et d’entretenir leurs relations, de bénéficier d’un accès privilégié aux prestations et services proposés par la CCIFB, de rencontrer des personnalités de premiers plan du monde des affaires, de la politique, de la pensée, et de la culture (Alain Juppé, Clara Gaymard, Stéphane Richard ou Geoffroy Roux de Bézieux), et d’être tenu informés de l’actualité commerciale, juridique et fiscale grâce à son site internet.

> Questions à… François Pernot, président de la CCI France-Belgique.

Quel est votre parcours ?

François Pernot : Après mes études à HEC, j’ai notamment travaillé à Madagascar dans la grande distribution puis dans la confection. Je suis arrivé en Belgique à la faveur de mon entrée dans le groupe de presse Média-Participations. Je m’occupais du marketing, puis je suis progressivement devenu le patron du « Pôle Image », qui regroupe la bande dessinée, la production de dessins animés, la production de jeux vidéo et la gestion des licences et de nos personnages. J’accompagne aussi aujourd’hui une start-up dans le domaine créatif et culturel en Belgique.

Quelles sont les actions de la CCI France-Belgique ?

F.P : Nous proposons aux entrepreneurs français et belges des rencontres et des partages dans des cadres stimulants. Nous organisons environ vingt événements par an, notamment des dîners conférences autour d’un grand patron ou d’une personnalité politique qui fait un exposé sur son secteur et/ou son entreprise. Nous proposons aussi à nos adhérents des séminaires autour de thèmes divers : fiscaux, sociaux, RH et des visites d’entreprises.

Quels sont vos objectifs pour la CCIFB ?

F.P : Depuis le 1er janvier 2019 , nous sommes le point d’entrée principal du commerce extérieur de la France vers la Belgique et le correspondant unique de la « Team France Export » en Belgique suite à l’appel d’offre de concession de service public lancé par Business France. L’objectif est de faire en sorte que ces responsabilités soient, d’une part, bien assumées et, d’autre part, rentables. Enfin, que la Chambre conserve cette image de convivialité intelligente qu’a su si bien développer mon prédécesseur, avec des entreprises adhérentes qui soient toujours plus nombreuses et toujours plus satisfaites.

Quel conseil donner à un entrepreneur français qui souhaiterait s’installer en Belgique ?

F.P  : Ne pas oublier qu’il est bien à l’étranger ! Un Français qui arrive ici aura tendance à penser qu’il est toujours en France. Or la Belgique a une histoire et une culture qui sont les siennes, et donc une manière d’aborder le monde différente. Par exemple, un entrepreneur belge sait qu’il n’a pas la capacité de beaucoup se développer s’il se contente du marché belge et ne s’exporte pas : regarder plus loin que les frontières de son pays est donc un réflexe. C’est beaucoup moins fréquent chez les entrepreneurs français.

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