Quentin Dixmier
10 avril 2020

Des Français bloqués en Thaïlande s’inquiètent de leur situation financière

Déjà trois vols de rapatriement organisés par la France, les 3 et 4 avril depuis Bangkok et le 7 avril depuis Phuket, ont permis à plus de 1400 ressortissants de rentrer. Il reste cependant encore des centaines de Français bloqués en Thaïlande contraints de se serrer la ceinture pour tenir.

> Des vols commerciaux impossible à prendre

Xavier, 34 ans, chauffeur de bus à Paris, qui souhaite rester anonyme, est arrivé en Thaïlande le 24 février. Au programme de son mois de vacances : découverte de la Thaïlande et de ses paysages magnifiques. Malheureusement, à cause de la pandémie mondiale, il a vu son vol retour annulé, le 26 mars dernier, le laissant sur place. Le Français a d’abord songé à prendre un autre avion mais il a vite été refroidi par cette idée.  « J’ai vu des amis essayer d’avoir d’autres vols mais ils ont tous été annulés. Certains ont dépensé presque 2000€ de billets sans jamais pouvoir partir. J’ai donc décidé d’attendre, surtout que le prix des billets est hors de prix et je ne roule pas sur l’or… », nous explique-t-il.

Commence alors de nombreux échanges avec l’ambassade de France en Thaïlande qui a su être réactive dès le début de la crise. Distribution de certificats de prolongement de visas le 25 mars, trois vols de rapatriement, chambres d’hôtels à prix négocié dès le 5 avril et la mise en place d’une cellule téléphonique d’urgence dès le 7 avril, aucun vol commercial n’étant autorisé à opérer depuis le 4 avril.

Malgré toutes ces solutions et face au nombre de compatriotes coincés (plus de 5000 au début de la crise), les rapatriements ont tardé à être mis en place en comparaison à d’autres pays. « L’ambassade ne pouvait pas mettre en place de vols de rapatriement vu qu’il y avait encore des vols commerciaux assurés, mais le prix des billets était exorbitant et le gouvernement local demandait des justificatifs compliqués à obtenir  pour embarquer » nous explique-t-il, un certificat médical et une attestation d’assurance étaient en effet demandé avant chaque vol.  « Et puis un jour, ils ont modifié les documents demandés, il fallait désormais prouver que l’on n’avait pas le covid-19 en faisant un test et justifier sur l’attestation d’assurance que l’on était couvert contre le coronavirus, une vraie galère à obtenir » continue-t-il.

> Des ressources financières qui viennent à manquer

Pour lutter efficacement contre le covid-19, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures à l’échelle régionale : un couvre-feu de 22h à 4h est instauré à Bangkok alors qu’un blocage total est mis en place à Phuket et dans d’autres villes. « Quand j’ai senti que ça allait se renforcer, j’ai très rapidement migré en banlieue de Bangkok. Avec nos petits moyens, nous avons trouvé une guest house qui voulait bien de nous. Nous limitons nos sorties et nos dépenses. Cela fait déjà deux semaines que l’on aurait dû rentrer, cette quinzaine à l’hôtel n’était pas prévu dans le budget. On ne sait même pas comment on va pouvoir se payer le billet de rapatriement » explique-t-il.

Même son de cloche pour Irène, bloquée avec son mari à Ayutthaya, qui elle non plus ne souhaite pas divulguer son vrai prénom. Cette Français se retrouve dans une situation financière critique : « Nous devions rentrer par Singapour mais ils nous demandaient de rester sur leur territoire, 14 jours dans un hôtel à nos frais. Nous avons donc décidé de ne pas prendre notre avion. Nous ne mangeons qu’un repas par jour chacun, heureusement que ce n’est pas cher à Ayutthaya. Et pour couronner le tout, la carte visa de mon mari arrive presque à expiration… dans une semaine on ne sait pas trop ce qu’il va nous arriver ». Le couple est bien décidé à rejoindre Bangkok mais ne veut pas prendre le risque de se retrouver sans argent sur place :« ici on peut se débrouiller, mais à Bangkok ça sera plus cher et si aucune solution n’est trouvée, nous serons sans provisions ».

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