Emmanuel Langlois
2 mai 2022

FranceInfo, Français du monde - Guerre en Ukraine, Covid-19 : "Avant de s'expatrier, les familles vont y réfléchir à deux fois", selon un professionnel du déménagement

La pandémie de Covid-19, et maintenant la guerre en Ukraine. Comme tous les secteurs, la mobilité internationale sortira métamorphosée de la période inédite que nous traversons. Les Français continueront-ils à aller vivre ailleurs ? Éléments de réponse avec un professionnel du déménagement.

Moins loin, moins longtemps et sans doute en solo plutôt qu’en famille. Les expatriés post-Covid devraient privilégier l’Europe plutôt que l’Amérique ou l’Asie, où certains se sont retrouvés bloqués quand les frontières ont brusquement fermé en mars, du jour au lendemain.

Depuis Londres, Alain Taieb préside le groupe AGS Mobilitas, un poids lourd du déménagement avec 4 500 employés à travers le monde : “On a eu une activité très ralentie, endommagée, avec des pays comme l’Afrique du Sud où la fermeture des frontières a été totale, où on ne pouvait même plus ni entrer ni sortir. Dans d’autres États comme la Corée, Taïwan ou le Vietnam, on a pu travailler correctement et arriver à des résultats corrects. En France, on a tourné à 50%, l’Angleterre à 40% et les Pays-Bas à 70%.” 

Il ajoute : “A part les entreprises d’alimentaire, de distribution, d’informatique, d’électronique et d’internet qui ont connu une pandémie qui les a plutôt favorisées, tout le reste des secteurs est ébranlé.”

Dans le monde d’après, et pour les sociétés qui s’en sortiront, Alain Taieb ne prédit pas la fin de la mobilité, mais un changement d’échelle : “On ne peut pas redevenir petit et rabougri dans son coin… L’international sera là, inscrit en lettres d’or à jamais, mais les familles vont être frileuses.” “Avant, poursuit Alain Taieb, quand on leur proposait un poste à Nairobi ou à Casablanca, elles regardaient les conditions sanitaires, les écoles, les enfants, et partaient. Aujourd’hui, avec cette crise, elles vont y réfléchir à deux fois. Les cadres partiront plutôt comme célibataires géographiques, pour six mois, et plus forcément pendant quatre ans avec épouse et enfants.”

Lire et écouter la chronique ici 

share Partager

Portrait de la semaine

Podcast French Expat : « Béranger Natanelic : 18 mois en stop pour "vivre maintenant" »

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France.

Portrait de la semaine

Podcast French Expat : « De l’Australie au Maroc : Alexandra Prohaczka, la Française qui a fait du monde sa maison »

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France.

Portrait de la semaine

Podcast French Expat : « Boris Labourguigne, le réalisateur français qui n’avait pas prévu de vivre aux États-Unis »

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France.

Portrait de la semaine

Podcast French Expat : « Philippe, Lucie et Gabriel : Le goût du "vivre ailleurs", une affaire de famille »

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France.

Portrait de la semaine

Podcast French Expat : « Dans "Broken Pussy", Mathilde Piton raconte son (long) voyage vers la maternité »

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France.