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Emmanuel Langlois
4 mars 2024

FranceInfo, Français du monde : « Détroit : l’autre capitale artistique des États-Unis »

Bien sûr, le berceau de la construction automobile dans le monde ne rivalise pas avec des villes comme Boston ou New York, mais la métropole du Michigan, face au Canada, abrite des musées loin d’être anecdotiques.

Détroit est une cité industrielle, mais aussi culturelle. Le DIA, le musée des Arts de Détroit, est même l’un des plus grands du pays. Impossible de manquer l’édifice néoclassique blanc éclatant, qui surplombe l’avenue Woodward, l’artère principale de la ville explique Stéphanie Rodriguez, agent immobilier à Détroit. « Le bâtiment a une centaine d’années, détaille la Française, c’est assez diversifié. On peut voir du street art et des photographies. Et là, on est dans un petit café intérieur charmant. Ce qui est intéressant avec ce musée, c’est que, d’abord il est gratuit si on habite aux alentours et il propose beaucoup d’activités pour les jeunes enfants. »

Créé en 1885, le musée abrite 60.000 œuvres. Après la faillite de Détroit en 2013, les autorités ont bien lorgné sur ces trésors pour remplir leurs caisses exsangues, mais la direction du musée est arrivée à sauver ses Rembrandt, Van Gogh et autre Matisse.

La collection du DIA est estimée aujourd’hui à plus de 8,5 milliards de dollars. La pièce maîtresse du musée est une fresque monumentale des années 30, 27 panneaux recouvrant les quatre murs du hall d’entrée.

Financée par les usines Ford, l’œuvre représente les ouvriers de l’industrie automobile ainsi que les avancées technologiques de l’époque. Car jusque dans les années 50, Détroit était la troisième ville des États-Unis, avant son déclin et sa renaissance.

Ce parcours est détaillé de l’autre côté de la rue, dans le musée de l’histoire de Détroit. Le DIA n’est pas très loin non plus de l’Université Wayne State, dans laquelle on peut passer des heures à se promener dans les allées piétonnes.

L’art a toujours été présent à Détroit, témoigne Antoine Dubeauclard, gouverneur au musée d’art de Cranbrook, à une demi-heure de route du centre de Détroit. « On est de temps en temps un peu obscurci par cette industrie automobile géante, on a de grandes compagnies comme Ford, historiquement, GM et Chrysler, mais c’est vrai qu’il y a une culture très intéressante du point de vue des arts, que ce soit les musées, mais il y a aussi plein d’autres éléments de cultures comme la musique de Motown, et la techno, aussi originaires d’ici. Il y a beaucoup d’éléments peu reconnus mondialement mais très présents ici. »

La ville de Détroit a aussi connu une culture bohémienne, constate le Français, au moment de la grande faillite de 2013 : « Ça a amené tout un groupe de gens qui sont venus ici pour développer des studios, ce n’était pas cher. Et il y a aussi cette communauté d’artisans, qui font des choses. Donc on mélange de l’art avec les artisans et cette culture bohémienne, ça crée des choses intéressantes. »

Témoin, le « Heidelberg project », un surprenant musée à ciel ouvert au nord-est de Détroit, où face au délaissement de son quartier populaire, l’artiste Tyree Guyton tente de mettre les habitants sur le devant de la scène. « La population de Détroit était très importante dans les années 20 – 30 et a beaucoup chuté. Et dans ces endroits où les bâtiments sont devenus désaffectés, les gens ont pris ça comme des œuvres d’art, c’est devenu vraiment des sujets d’art, et de rendre ces choses qui pourraient être perçues comme des lieux délabrés, de devenir des arts artistiques. »

Depuis 2017, les autorités de Détroit ont d’ailleurs fait revenir dans le centre-ville, les théâtres et les stades, pour créer de l’animation le soir et le week-end. Lire et écouter la chronique ici

Aller plus loin

  • L’Office de tourisme de Détroit (Michigan)
  • Le musée DIA (Detroit Institute of Arts Museum)
  • Le musée d’art contemporain de Cranbrook, dans la métropole de Détroit
  • Le musée de la Motown (Hitsville museum)

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