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Nathalie Laville
13 janvier 2019

Bernard Jomard - Comment en 2019 assurer l’avenir de vos enfants

C’est certain, votre enfant devra travailler un jour. Il est donc utile de rappeler qu’hier, les salariés bénéficiaient tous d’une prime d’obsolescence (ancienneté), moins rémunérés en début de carrière, ils voyaient leurs salaires et avantages augmenter au fil du temps même si leurs performances s’avéraient passables. Mais, ça, c’était hier, aujourd’hui grâce ou à cause […]

C’est certain, votre enfant devra travailler un jour. Il est donc utile de rappeler qu’hier, les salariés bénéficiaient tous d’une prime d’obsolescence (ancienneté), moins rémunérés en début de carrière, ils voyaient leurs salaires et avantages augmenter au fil du temps même si leurs performances s’avéraient passables. Mais, ça, c’était hier, aujourd’hui grâce ou à cause de l’Intelligence artificielle et des « talents analytics » un outil de mesure de la productivité des salariés, tout cela a fondamentalement changé.

Le nouveau Darwinisme des entreprises
Si on s’intéresse, entre autres, aux secteurs des nouvelles technologies, de la communication et de la finance, on note qu’il y règne désormais une certaine forme de Darwinisme. En fait, juste une sélection des plus forts. Tous doivent en permanence tenter de survivre dans des « business unit » où la compétition est d’une violence extrême. Un exemple, dans le secteur de la création de jeux vidéo, il faut travailler jusqu’à 100 heures par semaine, et, cela afin d’avoir quelques chances de conserver son emploi, sinon c’est « game over ».
Dans notre « start up nation », où on vénère les premiers de cordée, des hommes et des femmes qui réussissent parce qu’ils ont des talents, à quoi faut-il préparer nos enfants ?

Le talent est-il inné ou peut-on l’acquérir ?
Il est évident que l’effort et la motivation sont des qualités indispensables pour réussir. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi un petit « je ne sais quoi » pour se distinguer du groupe. Il n’y a pas d’unité de mesure pour apprécier la qualité de ce «je ne sais quoi ». Il est en fait un cocktail de créativité, d’originalité, et de capacités singulières. Cocktail plus facile à acquérir et à maîtriser si on est issu d’un milieu équilibré ne rencontrant pas de difficultés particulières. Sans vouloir entrer dans le débat inné/acquis à savoir, sommes-nous façonnés, par nos gènes, ou par notre environnement, il faut admettre que dans quasiment tous les caractères, l’environnement et les gènes sont décisifs, mais c’est toujours le travail intense, routinier et répétitif qui fait la différence.

Une société de plus en plus basée sur l’idéologie du mérite
Alors que c’est le cas aux US depuis toujours, la société française vient de se convertir à l’idéologie du mérite. Mérite qui dépend de la créativité, de l’originalité, mais surtout de la singularité. Cela nous amène à nous poser la question suivante, est-ce que tous ont la chance de développer les potentiels (innés) dont ils sont porteurs ? Le talent qui est toujours lié aux interactions entre l’inné et les acquis dont l’éducation et l’environnement géographique et familial, pourra-t-il se développer dans un milieu social défavorisé. La réponse est oui, mais est toujours dépendante d’un travail intense, routinier et répétitif.

Quelles sont les aptitudes à promouvoir chez nos enfants ?
Tout d’abord une forte tolérance à l’injustice. Comme le disait Paul Claudel, « il n’y a de société vivante que celle qui est animée par l’inégalité et l’injustice ». Car, toute notre vie on est confrontés à des injustices. Ensuite l’indispensable confiance en soi, la passion d’apprendre, la motivation et bien sûr la tolérance à l’effort.
Et, ne pas se leurrer, dans un pays comme la France, qui a un peu oublié la valeur travail (35 h & RTT), pour réussir, quel que soit le domaine d’activité, qu’il soit technique, financier, sportif ou artistique, une pratique intensive et répétitive est indispensable pour améliorer les performances. Ces entraînements permettent en combinant le psychologique et le physiologique d’apprendre à gérer les efforts soutenus indispensables à la réussite.
N’oubliez jamais que tous ceux qui réussissent ont été besogneux dans leurs apprentissages. Cela dès le plus jeune âge.

Guerre des Talents
Il y a quelques années, on pouvait devenir un sportif de niveau mondial, en commençant son apprentissage et les entraînements à 12/13 ans. Aujourd’hui c’est dès l’âge de 5/6 ans que tout démarre, ensuite il est trop tard.
Il en est de même pour la plupart des activités, l’individu de par son lieu de naissance et son milieu familial est très souvent assigné à une position arbitraire dès sa naissance. La seule manière de le libérer de ce carcan, est de le coacher comme un sportif dès son plus jeune âge. Si vous souhaitez qu’il devienne « premier de cordée » et s’il ne bénéficie pas de privilèges héréditaires, l’apprentissage dés le plus jeune âge est la seule clef du succès.

Bien sûr, le talent est aussi un peu un mythe utilisé pour maquiller les inégalités. Un privilégié sans talent, mais bien-né réussira malgré tout, car il y aura toujours quelqu’un, une relation, pour lui trouver des qualités. En réalité, seul un travail intensif depuis le plus jeune âge rééquilibre l’égalité des chances, et, ce petit « je ne sais quoi » qu’on pourrait aussi appeler « chance », fera la différence. On sait tous qu’on ne part pas à la chasse au trésor sans avoir fait auparavant un travail répétitif et considérable, et si réussir est une chasse au trésor, c’est aussi gagner un concours de circonstances.

Article publié dans Forbes, par Bernard Jomard : www.bernard-jomard.com

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