Nathalie Laville
19 janvier 2020

L'Australie, toujours attractive, mais pour combien de temps ?

Aujourd'hui, si l'Australie fait la une de l'actualité, c'est surtout pour parler des catastrophes naturelles qui dévastent le pays plutôt que pour promouvoir son économie, qui reste malgré tout florissante.

L’Australie reste très dépendante de ses matières premières, en particulier du charbon, qui à lui seul représente des dizaines de milliers d’emplois, des milliards de dollars d’exportations et sa première source de production d’électricité (85 %). Ses ressources en matières premières minérales et énergétiques sont immenses : l’Australie est le premier producteur de minerai de fer, d’or et d’uranium au monde, et sera bientôt le plus grand exportateur de gaz naturel liquéfié. L’Australie possède aussi les plus grandes réserves mondiales de nombreuses ressources stratégiques, telles que l’uranium, dont elle détient 40% des réserves identifiées.

> L’Australie, toujours au top en matière de qualité de vie ?

La coalition libérale a conservé le pouvoir en 2019, leur réussite économique ayant réussi à rassurer les Australiens en mai 2019. Et il y avait de quoi puisque le pays affiche l’un des taux de croissance les plus élevés des pays développés, l’un des meilleurs index de “Better life” de l’OCDE qui positionne le pays en première place en ce qui concerne l’engament civique, et au-dessus de la moyenne de l’OCDE en matière de revenu et de patrimoine, de qualité de l’environnement, de l’état de santé, du logement, de l’emploi et du revenu, de l’éducation et des compétences. Melbourne serait même la ville à vivre la plus agréable au monde avec une multitude d’activités et une situation sécuritaire excellente. Pourtant…

Aujourd’hui, nombreux sont les Australiens qui remettent en cause leur mode de vie. Ce sont quelque 10 millions d’hectares qui viennent d’être détruits dans des incendies d’une violence rare, et des dizaines de millions d’animaux tués. Le gouvernement de Scott Morrison est de plus en plus critiqué pour le manque d’ambition de sa politique en matière de protection de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, les “feux de contrôle”, pourtant de plus en plus nombreux, ne suffisent plus à endiguer la menace des incendies. Les recherches scientifiques démontrent que ces feux sont inutiles en cas de chaleur extrême. Les records de températures ont été battus deux fois rien qu’en décembre 2019, avec une moyenne de 41,9 °C le 18 décembre. L’année 2019, elle, est la plus chaude du pays jamais enregistrée depuis 1910.

> Les incendies en Australie, un impact très négatif sur l’économie

Ces incendies, liés au réchauffement climatique et au mode de vie occidental, ont eu des effets très négatifs que l’économie du pays. En effet, en même temps que les arbres brûlaient, ce sont tout un tas d’infrastructures qui partaient en fumée, coûtant des centaines de millions d’euros (au moins 200 millions)… sans compter l’image négative liée aux incendies qui impacte aussi le pays. Barrière de corail affectée, forêts détruites, animaux morts… sont autant de signaux très négatifs envoyés par l’Australie à des milliers de touristes ou de visiteurs tentés par une expérience d’expatriation.

Personne ne sait comment les choses vont évoluer. Le nombre de migrants faisant des demandes pour travailler et s’installer en Australie est toujours très important, et si jusqu’à présent l’économie se portait bien, il faut tout de même savoir que pour chaque offre d’emploi se sont plus de 12 personnes qui postulent. Et si le nombre de chômeurs est toujours bas, il risque d’augmenter suite aux incendies : de nombreuses fermes ou exploitations agricoles ont dû arrêter leur activité par manque d’eau, des hôtels ont été détruits par les incendies… autant de possibilités d’emplois pour les migrants qui risquent de manquer…

 

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