Nathalie Laville
26 mars 2020

Investir en Alberta, une valeur sûre

L'Alberta, province canadienne anglophone, est particulièrement riche et dynamique grâce notamment à ses ressources en hydrocarbures. Elle propose de nombreux programmes d'aide aux entrepreneurs.

L’Alberta est une province beaucoup moins connue des Français, car elle se trouve en territoire anglophone, à l’ouest du pays. Pourtant, elle offre de nombreuses opportunités, elle recherche des immigrants investisseurs, en particulier dans les secteurs de la pétrochimie, des services financiers, des nouvelles technologies et du tourisme. Avis aux amateurs de nature !

> Comment créer son entreprise

Le Canada requiert l’obtention d’un visa afin d’y installer votre entreprise, et propose aux entrepreneurs étrangers de postuler pour un visa “démarrage d’entreprise”. Les candidats dont la demande est acceptée devront s’assurer d’obtenir un investissement minimum dans leur nouvelle entreprise au Canada. Pour le cas où l’investissement émane d’un fond de capital-risque, il doit alors s’élever à 200,000$ CAN minimum. S’il émane d’un groupe d’investisseurs providentiels, il doit s’élever à 75,000$ CAN minimum. Les candidats n’ont pas l’obligation de procéder à l’investissement eux-mêmes et conserveront leur résidence permanente même si leur projet d’entreprise échoue.

L’entreprise individuelle est sans aucun doute la structure la plus légère à créer. Le propriétaire unique prend et assume seul toutes les décisions liées à l’entreprise. Comme il n’a pas de statut juridique distinct de celui de l’entreprise, il garde tous les profits et déduit toutes les pertes. Attention, si vous êtes un propriétaire unique, vous assumez tous les risques d’affaires. Ces risques peuvent même toucher vos biens et actifs personnels. Si vous êtes un propriétaire unique, vous devez payer l’impôt sur le revenu des particuliers sur tous les revenus nets que génère votre entreprise.
Une société de personnes est aussi très simple à créer. La plupart des sociétés de personnes sont régies par un accord écrit énonçant les règles pour les associés entrant ou sortant de la société de personnes, la répartition du revenu entre les associés ainsi que d’autres points. Une société de personnes ne paie pas d’impôt sur ses bénéfices d’exploitation et ne produit pas de déclaration de revenus annuelle. Au Canada, il existe plusieurs types de sociétés de personnes : la société en nom collectif, à la société à responsabilité limitée et la société en commandite. La société à responsabilité limitée est une société hybride créée par la Loi sur les sociétés en nom collectif. Cette société partage certaines des caractéristiques des sociétés en commandite (les associés sont seulement responsables de leur propre négligence) et des caractéristiques des sociétés en nom collectif (tous les éléments d’actifs de la société peuvent être saisis pour rembourser des dettes de la société).

> Dans quels secteurs investir ?

Le tourisme se développe rapidement en Alberta, grâce notamment à son environnement naturel attractif : la province est la porte d’entrée sur les Rocheuses. Autre secteur porteur, celui des énergies. Le développement énergétique est le principal contributeur au PIB, aux investissements en capital et aux exportations de la province. Sables bitumineux, gaz naturel, pétrole conventionnel… la province produit près de 80% de son pétrole brut. La province passe à une économie “plus propre”. Des politiques et stratégies progressistes créent des créneaux d’investissement de niche en Alberta, notamment dans la production d’électricité propre. Enfin, le développement de logiciels est un important moteur de croissance en Alberta, tout comme celui de l’Intelligence artificielle avec de plus en plus de start-ups qui s’installent ici.

> Taxes à prévoir

L’Alberta propose l’un des régimes fiscaux les plus compétitifs pour les entreprises en Amérique du Nord. Depuis 2019, l’Alberta réduit graduellement son taux général d’imposition des sociétés afin qu’il passe de 12 à 8 % sur quatre ans. Aujourd’hui, son taux général est de 10%. Si on l’additionne à l’impôt fédéral, cela revient à un taux général de 25% et, pour les PME, de 11%. Un taux de 25% est imposé sur les intérêts (autres que la plupart des intérêts payés à des non-résidents sans lien de dépendance), les dividendes, les loyers, les redevances, certains frais de gestion et de services techniques et les paiements similaires effectués par un résident canadien à un non-résident du Canada.

> Aides possibles

Le programme Alberta Investor Tax Credit offre un crédit d’impôt de 30 % aux investisseurs qui injectent du capital dans de petites entreprises albertaines qui œuvrent dans les domaines suivants : la recherche ; le développement ; la commercialisation des nouvelles technologies, de nouveaux produits ou de nouveaux processus ; la création de produits multimédias numériques interactif ; la post-production vidéo ; l’animation numérique ; le tourisme.

Le Community Economic Development Corporation (CEDC) Tax Credit (en anglais seulement) fournit un crédit d’impôt de 30 % aux investisseurs afin de les aider à collaborer avec les entreprises dans le but de stimuler le développement économique dans les régions rurales et de faire avancer des projets qui ont des incidences sociales dans leurs collectivités.

Le Interactive Digital Media Tax Credit (en anglais seulement) appuie la croissance et la compétitivité des entreprises de produits multimédias numériques en remboursant 25 % des salaires et des primes payées à leurs employés de l’Alberta qui travaillent directement à la création de ces produits.

> Les atouts de la province

C’est en Alberta que les petites entreprises contribuent le plus au PIB par habitant. Le soutien aux petites entreprises est important. Autre atout : la province propose une main-d’œuvre jeune, bien formée, ainsi qu’une économie diversifiée qui peut créer des débouchés pour vous.

> Les bons plans

Il existe de nombreux organismes pour aider les entrepreneurs immigrants. L’organisme Alberta Innovates (en anglais seulement) donne accès à des programmes, du financement, des services d’appoint et des installations de recherche dans le but de stimuler l’entrepreneuriat et les projets d’innovation technologique dans la province. L’organisme Business Link aide les petites entreprises à démarrer et à prendre de l’expansion en Alberta; il fournit du soutien individualisé, de la formation en ligne, des études de marché liées aux plans d’affaires. Il offre également des services adaptés aux besoins des Autochtones, des Francophones et des immigrants.

Les centres de services aux entreprises d’ATB Financial fournissent des conseils et de l’assistance à tous les entrepreneurs.

Futurpreneur offre des services de mentorat et d’aide financière aux entrepreneurs âgés de 18 à 39 ans.

Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE Canada), un organisme national à but non lucratif, est par ailleurs un interlocuteur privilégié pour les entrepreneurs.

 

share Partager

Destinations au banc d'essai

Travailler dans le Golfe : quelles opportunités pour les cadres et experts français ?

Après une période d’el dorado et d’afflux massif d’expatriés, la demande de travailleurs étrangers s’est précisée. En provenance des pays occidentaux, ce sont des profils hautement qualifiés et avec une expérience significative si possible à l’étranger, qui sont privilégiés.

Destinations au banc d'essai

Témoignages : Ces Français qui ont lancé leur entreprise à Dubaï, Doha ou Riyad

Ils ont entre 21 et 50 ans, travaillent dans la tech, la santé ou le conseil, et se sont installés au Qatar, à Dubaï et en Arabie saoudite. Julie Barbier, Paul Darmas et Christophe Billiottet incarnent des trajectoires différentes — femme entrepreneure pionnière en Arabie, jeune consultant débarqué seul à Dubaï, dirigeant arrivé en famille à Doha. Tous racontent comment ils ont choisi le Golfe, comment ils s’y sont implantés, et pourquoi, malgré les difficultés, aucun ne regrette cette aventure.

Destinations au banc d'essai

Doing Business : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Dans les pays du Golfe, les réformes structurelles dans le domaine fiscal se sont accélérées. Des décisions qui interviennent dans un contexte de diversification économique, mais également d’alignement sur les normes internationales de transparence et de conformité.

Destinations au banc d'essai

De l’énergie aux industries culturelles et créatives : la nouvelle présence française dans le Golfe

Contrairement au Levant, avec lequel la France entretient des liens historiques séculaires, le Golfe arabique est longtemps resté une zone d’influence anglo-saxonne. Les acteurs français y occupent pourtant aujourd’hui une place enviée, construite en quelques décennies et qui ne cesse de se renforcer.

Destinations au banc d'essai

Le Golfe, à l’heure du grand rééquilibrage

Du haut des gratte-ciel de Dubaï ou des projets pharaoniques de Riyad, le Golfe fascine. Mais derrière les images de luxe et de modernité, les monarchies de la région s’attèlent à une transformation sans précédent. Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman et Bahreïn ont compris que la rente pétrolière ne suffirait plus à garantir leur prospérité future. Ensemble, ils avancent à marche forcée vers la diversification économique, l’intégration régionale et une diplomatie assumée. Une mutation d’autant plus singulière qu’elle s’opère au coeur d’un environnement instable.