Marlène Panara
30 mai 2022

Alexandre Cordier : « Les voyageurs sont désormais beaucoup plus sensibles à leur protection santé »

Pendant la pandémie de Covid-19, le courtier familial basé à Paris a dû adapter son offre, contraint par les nouvelles exigences des pays en termes d’assurance santé. De nouvelles dispositions qui ont changé le regard des voyageurs à l’égard de leur protection sociale.

AVA Assurances est un des pionniers de l’assurance voyage. Créée en 1981 par le père de ses dirigeants actuels, elle a été pensée pour répondre aux préoccupations de santé des voyageurs de l’époque, notamment ceux en partance pour les États-Unis. Les années passant, la société s’adapte aux nouvelles tendances de la mobilité et comptent de nouveaux clients, étudiants, backpackers et professionnels. Quand la pandémie s’est déclarée en 2020, la dizaine de collaborateurs que compte ce courtier spécialisé ont vécu « des journées très intenses », selon les mots d’Alexandre Cordier (à gauche sur la photo), qui dirige aussi l’entreprise avec son frère Vincent (à droite sur la photo).

« Nous sommes une petite équipe, mais nous avons été très réactifs. Beaucoup de gens sont venus à nous, témoigne-t-il. Car avant le Covid-19, une grande partie des voyageurs ne prenait pas la peine de s’assurer, il y avait une sous-estimation des risques. La pandémie leur a fait peur, et leur regard sur l’assurance santé a changé. » L’entreprise familiale a donc été très sollicitée, pour gérer le retour à domicile de ses clients par exemple. Pour leur apporter la meilleure écoute possible, la relation clientèle a été quelque peu modifiée. « On s’est beaucoup plus focalisé sur notre service après-vente, nous avons été plus proches de nos clients. La pandémie les avait placés en situation d’urgence, il fallait pouvoir gérer la situation et leur angoisse », raconte Alexandre Cordier.

Assurance santé obligatoire

Au bout de quelques mois, lorsque les pays ont rouvert les frontières, « la demande en assurances voyage a été, tout de suite, très forte ». Car pour pouvoir poser le pied dans certains de ces États, elle était devenue indispensable, à la manière d’un passeport. Une quarantaine de destinations (Dubaï, Maldives, Seychelles ou Thaïlande,..) exigeaient que le voyageur soit assuré, avec la mention Covid-19, ce que les contrats AVA permettaient déjà. Mais Au Costa Rica par exemple, un visiteur malade ne pouvait compter que sur son assurance voyage pour être pris en charge. Si le voyageur était placé en quarantaine, c’était à cette structure d’en payer les frais d’hébergement.  « On s’est adapté à ces nouvelles exigences des pays. Ces nouvelles garanties Covid-19 ont été incluses dans nos contrats », assure Alexandre Cordier.

Deux ans après le début de la pandémie, le directeur commercial estime, « en touchant du bois », que la crise sanitaire se dissipe peu à peu. Mais ses conséquences, en revanche, sont toujours bien visibles. « Les voyageurs et les expatriés ont pris conscience que le monde était incertain. Ils sont beaucoup plus sensibles à leur protection. Ce qui ressort beaucoup aujourd’hui, c’est par exemple la crainte d’un autre virus, d’une nouvelle pandémie. Et ces personnes ne veulent plus se retrouver dans la situation d’angoisse qu’elles ont vécu avec le Covid. Elles veulent désormais être préparées. » De nouvelles nécessités qui concernent les particuliers, mais aussi les professionnels et les entreprises, qui ont maintenant « l’obligation morale de protéger leurs collaborateurs ».

Autre tendance observée par le dirigeant, la forte demande des voyageurs et expatriés pour la couverture de soins basiques. « Ce sont des personnes qui font appel à nous, et qui ne l’auraient jamais fait avant la pandémie. Cela agrandit nos perspectives, s’enthousiasme Alexandre Cordier. C’est un nouveau marché à conquérir. »

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