Marlène Panara
14 juin 2022

Le Danemark, terre mondiale du vélo

En juillet prochain, le top départ du Tour de France sera donné pour la première fois au Danemark. Un choix loin d’être un hasard pour les organisateurs, tant la pratique du vélo a pris, depuis une dizaine d’années, une place considérable dans le pays. Rien que dans la capitale Copenhague, on compte plus d’un vélo par habitant.

Cela fait trois ans que les Danois et les expatriés du pays l’attendaient. Après deux reports dus à la pandémie de Covid-19, cette année est la bonne. Le 1er juillet 2022, le top départ de la 109ᵉ édition du Tour de France sera donnée à Copenhague. Illustration de l’enthousiasme qui règne dans la capitale danoise à l’idée d’accueillir les trois premières étapes de l’évènement, un maillot jaune géant est accroché depuis plusieurs mois sur la façade de l’ambassade de France. Des campagnes d’affichage assurent, elles, la promotion du Tour dans les rues de la ville.

Jamais la Grande Boucle n’avait débuté si loin au Nord de l’Europe. Mais le lieu n’a pas été choisi au hasard par les organisateurs. Car le Danemark est devenu, en quelques années, le pays du vélo. Sur tout le territoire, 1, 460 millions de kilomètres sont parcourus chaque jour sur les 12 000 kilomètres de pistes cyclables que compte le pays. Il dispose aussi de onze routes nationales dédiées à la pratique de la bicyclette, toutes balisées et numérotées. Lesquelles sont elles-mêmes reliées à de nombreuses voies régionales et locales. Les autorités, conscientes de cette passion nationale, ont consacré à la pratique du vélo un budget conséquent : plus de cent millions d’euros ont été dépensés dans divers programmes en faveur du cyclisme.

Nouvelle capitale mondiale du vélo

À Copenhague, le vélo est partout. Dans la métropole danoise, les habitants disposent ainsi de 386 kilomètres de pistes cyclables. En 2021, on recensait 736 600 vélos pour 638 117 habitants dans la capitale, soit plus d’un vélo par personne. Et d’après l’organisme spécialisé Copenhagenize – qui conseille les municipalités du monde souhaitant développer leur réseau cycliste – en 2019, 62 % des trajets quotidiens intra-muros s’y faisaient à bicyclette, contre 36 % à Amsterdam, pourtant réputée en la matière. À Paris, le chiffre tombe à 2 %.

Comme ailleurs dans le pays, les autorités de la ville investissent depuis des années pour rendre la pratique du vélo la plus abordable possible. Les trottoirs réservés, bien séparés de la route, se sont multipliés. Un pont dédié, surnommé « Cycle Snake » a également vu le jour en 2014. Long de 235 mètres, il facilite le passage entre le centre-ville et un tout nouveau quartier du sud de Copenhague, Vesterbro, deux points stratégiques de la ville. Il fait éviter aux 19 000 cyclistes qui l’empruntent chaque jour le fort dénivelé à cet endroit, ainsi que les escaliers. Coût total de l’opération : cinq millions d’euros, dont une partie financée par l’État. « Ce pont aérien, uniquement réservé au vélo, nous a vraiment facilité la vie », témoigne Christine Bordin, une expatriée française interrogée dans un reportage de Radio Canada.

Des infrastructures bienvenues pour les cyclistes, qui depuis une dizaine d’années fleurissent dans les différents quartiers de la ville. Tous les ans, la municipalité dépense d’ailleurs en moyenne 10 millions d’euros par an pour adapter la ville au vélo. Une enveloppe généreuse, qui au-delà de garantir une mobilité plus douce, s’inscrit dans une démarche écologique. Ces dix dernières années, la ville a réduit de moitié ses émissions de gaz à effet de serre, tandis que sa population croissait de 15 %. D’ici à 2025, la cité de la Petite sirène ambitionne d’ailleurs de devenir la première ville du monde neutre en carbone. Un objectif que compte atteindre la ville grâce au vélo, mais aussi via la suppression des véhicules à moteur thermique. La même année, son parc automobile devrait être entièrement équipé de voitures fonctionnant aux énergies propres : électricité, hydrogène ou biocarburants.

share Partager

Destinations au banc d'essai

Témoignages : Ces Français qui ont lancé leur entreprise à Dubaï, Doha ou Riyad

Ils ont entre 21 et 50 ans, travaillent dans la tech, la santé ou le conseil, et se sont installés au Qatar, à Dubaï et en Arabie saoudite. Julie Barbier, Paul Darmas et Christophe Billiottet incarnent des trajectoires différentes — femme entrepreneure pionnière en Arabie, jeune consultant débarqué seul à Dubaï, dirigeant arrivé en famille à Doha. Tous racontent comment ils ont choisi le Golfe, comment ils s’y sont implantés, et pourquoi, malgré les difficultés, aucun ne regrette cette aventure.

Destinations au banc d'essai

Doing Business : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Dans les pays du Golfe, les réformes structurelles dans le domaine fiscal se sont accélérées. Des décisions qui interviennent dans un contexte de diversification économique, mais également d’alignement sur les normes internationales de transparence et de conformité.

Destinations au banc d'essai

De l’énergie aux industries culturelles et créatives : la nouvelle présence française dans le Golfe

Contrairement au Levant, avec lequel la France entretient des liens historiques séculaires, le Golfe arabique est longtemps resté une zone d’influence anglo-saxonne. Les acteurs français y occupent pourtant aujourd’hui une place enviée, construite en quelques décennies et qui ne cesse de se renforcer.

Destinations au banc d'essai

Le Golfe, à l’heure du grand rééquilibrage

Du haut des gratte-ciel de Dubaï ou des projets pharaoniques de Riyad, le Golfe fascine. Mais derrière les images de luxe et de modernité, les monarchies de la région s’attèlent à une transformation sans précédent. Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman et Bahreïn ont compris que la rente pétrolière ne suffirait plus à garantir leur prospérité future. Ensemble, ils avancent à marche forcée vers la diversification économique, l’intégration régionale et une diplomatie assumée. Une mutation d’autant plus singulière qu’elle s’opère au coeur d’un environnement instable.

Destinations au banc d'essai

Auberge Gutshof: Un bout de France en Saxe

Des petits morceaux de France, il y en a partout en Allemagne - même au plus profond de la Saxe, à la frontière avec la République tchèque, où l'on préfère dépenser son argent dans une grosse berline que dans la bonne bouffe. Là, il y a l’Auberge Gutshof. On y parle français avec un léger accent de l’Est, et les tartes flambées y sont à tomber.