Marlène Panara
16 juin 2022

Marie-José Caron : « les bonnes pratiques du modèle danois sont nombreuses »

Conseillère des Français de l’étranger au Danemark, Marie-José Caron est engagée depuis plusieurs années auprès de ses compatriotes installés sur place. Tour d’horizon de ses différentes missions.

Français à l’étranger (F.A.E) : Qu’est-ce qui vous a conduit à vivre au Danemark ?

Marie- José Caron (M-J.C.) : J’ai découvert le pays pour la première fois à l’âge de 20 ans, alors que je faisais un break dans mes études. Cela m’avait beaucoup plu. Alors lorsque j’ai eu l’opportunité de m’y installer, pour raisons personnelles, je n’ai pas hésité. Aujourd’hui, près de 35 ans plus tard, je suis toujours là.

F.A.E : Quelques années après votre arrivée, vous avez pris la présidence de l’association Copenhague Accueil. Pourquoi ?

M-J.C. : Je manquais de réseau avec d’autres Français, car je ne connaissais pas de compatriotes. J’ai approché l’association en 1995, et je me s’y suis réellement investie à partir de 1998. En 2001, j’ai été élue présidente. Et puis j’ai voulu aller plus loin, m’engager davantage. J’ai passé la main en 2006, pour devenir une élue des Français de l’étranger. Depuis 2014, je suis conseillère des Français de l’étranger. Cela allait de pair avec mon autre engagement au lycée Prins Henrik de Copenhague, où j’avais la charge de l’accueil des familles et de l’inscription des élèves jusqu’en décembre 2021 : j’ai à cœur de guider les gens, de les aider et même de changer leur quotidien. Cela donne un sens à ma vie. Pour moi, c’est devenu comme une seconde nature.

F.A.E : Quelles sont les missions, les projets, qui vous occupent actuellement ?

M-J.C. : Je projette de constituer un groupe de femmes expatriées, réunies en réseau amical et qui ont envie d’échanger sur leur expérience de la vie à l’étranger, en complément des associations existantes. Le but serait de se retrouver entre femmes installées pour une longue durée, à l’image de celles qui vivent en couple binational. Il est important de pouvoir échanger sur des problématiques communes, qui sont également celles de la famille. J’ai des contacts avec d’autres femmes pour aller dans ce sens.

Je travaille aussi à l’extension du label France Éducation, préconisé par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). C’est important, surtout si l’on veut atteindre le Cap 2030 voulu par Emmanuel Macron [le Cap2030 fixé par le Président de la République a pour ambition de doubler les effectifs des établissements scolaires français à l’étranger, d’ici 2030 ndlr], ceci en parallèle du développement du lycée français de Copenhague. Toujours en matière d’éducation, je m’efforce de soutenir l’accès à des cours en français pour les familles expatriées installées en province. Cela concerne par exemple les salariés du parc Lego, basés à Billund, à l’ouest du Danemark.

Parallèlement à tout cela, je continue à participer à l’extension du tissu associatif ici au Danemark notamment dans le domaine culturel, un pan très important de notre quotidien. Concernant les bourses scolaires, je me bats pour que les bourses scolaires soient adaptées aux familles recomposées. Concernant les entrepreneurs français du secteur de la restauration et de la gastronomie je plaide pour que davantage de moyens leur soient accordés dans les moments de crise. Durant la pandémie, malgré les aides danoises, ils ont affronté de graves difficultés. Je demande que les critères d’attribution des aides réservées aux Français de l’étranger soient redéfinies. Ces expatriés sont des acteurs du rayonnement français à l’extérieur de ses frontières.

F.A.E : Quelle est votre position vis-à-vis du modèle danois ?

M-J.C. : En tant que Conseillère des Français de l’étranger, je me dois de faire remonter les bonnes pratiques de ce modèle. Et elles sont nombreuses. À commencer par l’engagement du pays dans la transition écologique. Copenhague est aujourd’hui la capitale du vélo ! Tout le monde a sa bicyclette et se déplace au quotidien de cette manière. Beaucoup de Français travaillent d’ailleurs dans ce secteur ici. Ils se sont bien immergés dans la vie « à la danoise ». Un autre sujet auquel je crois beaucoup, c’est le soutien aux jeunes étudiants ou apprentis en France, grâce à des bourses qui seraient créées sur le modèle danois.

share Partager

Destinations au banc d'essai

Témoignages : Ces Français qui ont lancé leur entreprise à Dubaï, Doha ou Riyad

Ils ont entre 21 et 50 ans, travaillent dans la tech, la santé ou le conseil, et se sont installés au Qatar, à Dubaï et en Arabie saoudite. Julie Barbier, Paul Darmas et Christophe Billiottet incarnent des trajectoires différentes — femme entrepreneure pionnière en Arabie, jeune consultant débarqué seul à Dubaï, dirigeant arrivé en famille à Doha. Tous racontent comment ils ont choisi le Golfe, comment ils s’y sont implantés, et pourquoi, malgré les difficultés, aucun ne regrette cette aventure.

Destinations au banc d'essai

Doing Business : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Dans les pays du Golfe, les réformes structurelles dans le domaine fiscal se sont accélérées. Des décisions qui interviennent dans un contexte de diversification économique, mais également d’alignement sur les normes internationales de transparence et de conformité.

Destinations au banc d'essai

De l’énergie aux industries culturelles et créatives : la nouvelle présence française dans le Golfe

Contrairement au Levant, avec lequel la France entretient des liens historiques séculaires, le Golfe arabique est longtemps resté une zone d’influence anglo-saxonne. Les acteurs français y occupent pourtant aujourd’hui une place enviée, construite en quelques décennies et qui ne cesse de se renforcer.

Destinations au banc d'essai

Le Golfe, à l’heure du grand rééquilibrage

Du haut des gratte-ciel de Dubaï ou des projets pharaoniques de Riyad, le Golfe fascine. Mais derrière les images de luxe et de modernité, les monarchies de la région s’attèlent à une transformation sans précédent. Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman et Bahreïn ont compris que la rente pétrolière ne suffirait plus à garantir leur prospérité future. Ensemble, ils avancent à marche forcée vers la diversification économique, l’intégration régionale et une diplomatie assumée. Une mutation d’autant plus singulière qu’elle s’opère au coeur d’un environnement instable.

Destinations au banc d'essai

Auberge Gutshof: Un bout de France en Saxe

Des petits morceaux de France, il y en a partout en Allemagne - même au plus profond de la Saxe, à la frontière avec la République tchèque, où l'on préfère dépenser son argent dans une grosse berline que dans la bonne bouffe. Là, il y a l’Auberge Gutshof. On y parle français avec un léger accent de l’Est, et les tartes flambées y sont à tomber.