Julie Marie
13 décembre 2023

Inflation mondiale : l’enveloppe pour les bourses scolaires est-elle suffisante ?

Interpellé par le parlementaire Karim Ben Cheikh (9e circonscription des Français établis hors de France), le Quai d’Orsay revient sur l’attribution des bourses scolaires accordées aux Français vivant à l'étranger dans un contexte d’inflation mondiale.

« Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, il est à souligner que la France est le seul pays au monde à offrir un système de bourses aussi généreux. » Voilà, en substance, ce que répond le 31 octobre 2023 le Quai d’Orsay au député de la 9e circonscription des Français établis hors de France Karim Ben Cheikh. En mai dernier, le parlementaire avait interrogé le ministre du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger sur la pertinence de l’enveloppe budgétaire dédiée aux bourses scolaires en 2023 (104,4 millions d’euros) « dans un contexte économique mondial pourtant marqué par l’inflation et un effet de change euro/dollar défavorable ».

Karim Ben Cheikh notait en outre l’augmentation des frais de scolarité dans les établissements du réseau (+ 8 % pour les établissements à gestion directe et + 6 % en moyenne dans le reste du réseau) qui a incité certaines familles à quitter le système d’enseignement français à l’étranger. Le député n’est pas le seul à avoir tiré la sonnette d’alarme : en juin dernier, plusieurs parlementaires représentant les Français de l’étranger alertaient déjà la ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’insuffisance de l’enveloppe budgétaire allouée aux bourses scolaires au sein de l’AEFE pour 2023-2024, qui, dans le cadre du mécanisme dit de « contribution progressive de solidarité » (CPS), a diminué jusqu’à 7 % pour les familles ne bénéficiant pas de 100 % des aides. En effet, les familles bénéficiaires d’une aide à la scolarité dans le cadre d’une scolarité dans un établissement du réseau AEFE sont redevables d’une CPS, prélevée sur les bourses scolaires.

Une consolidation des besoins budgétaires en juin 2023

« Jusqu’au mois de juin 2023, les incertitudes liées à l’évolution de l’inflation mondiale et à la multiplication des situations de crise économique ou sécuritaire n’avaient pas permis de brosser un tableau précis des besoins budgétaires pour 2023. C’est la raison pour laquelle, à titre exceptionnel, le cadrage budgétaire pour les travaux des conseils consulaires “bourses” qui se sont tenus en mars et avril de cette année s’est limité à une enveloppe de référence (…) à savoir 104,4 millions d’euros dédiées aux bourses scolaires », répond le MEAE à Karim Ben Cheikh.

Début juin 2023, les besoins ont donc été consolidés pour atteindre 118 millions d’euros. Pour combler cette différence, le ministère explique que le gouvernement a eu recours à différents outils, notamment le dégel de la réserve de précaution (6,2 millions d’euros) et l’autorisation d’utiliser le reliquat de la soulte de l’année 2022 (7,5 millions d’euros). Comme cela ne suffisait pas, il a également été décidé d’augmenter la CPS de 5 points pour aider les familles les plus vulnérables. En effet, cette augmentation ne touche pas les familles bénéficiant d’une aide maximale, et elle est réduite pour celles ayant des aides partielles jusqu’à 80%. Le Quai d’Orsay estime donc que toutes ces mesures sont la preuve de la générosité du système de bourses français et assure que « le gouvernement restera particulièrement attentif à maintenir son effort en faveur du développement du réseau d’enseignement français à l’étranger et en faveur de nos concitoyens résidant hors de France ».

share Partager

Etudier et travailler

Pour faire un V.I.E, miser sur l'Europe et sur les langues

Avec plus de 70.000 candidatures pour seulement 11.500 missions, le VIE (volontariat international en entreprise) confirme chaque année son attrait auprès des jeunes de moins de 28 ans. Mais si beaucoup rêvent de destinations lointaines, les opportunités y sont rares. Plus de 50% des missions proposées sont en Europe et souvent dans des pays francophones.

Etudier et travailler

Les étudiants étrangers ne sont plus les bienvenus au Québec

En un an, le nombre de demandes dans les universités de la Belle province a quasiment été divisé par deux selon une enquête récente. Cela pose la question de la survie de certains programmes et filières d’études, alerte le rapport.

Etudier et travailler

Expatriés : reverra-t-on un jour la JDC à l'étranger ?

Depuis le Covid-19, c’est l’arlésienne ! Pourtant obligatoire pour tous les jeunes de nationalité française nés à partir de 1980, la Journée Défense et Citoyenneté a souvent disparu des radars des consulats.

Etudier et travailler

Nomades numériques : quels visas pour travailler en voyageant ?

Télétravailler au bord de l’océan, dans un café de Lisbonne ou depuis une villa à Bali ? Ce rêve est devenu réalité pour des milliers de travailleurs qui ont opté pour une vie nomade. Face à ce phénomène en plein essor, plusieurs pays ont mis en place des visas spécifiques pour les « digital nomads ».

Etudier et travailler

Brexit : un impact énorme sur la mobilité étudiante au Royaume-Uni

Etudier outre-manche ressemble de plus en plus à une mission impossible. Depuis l’officialisation du Brexit en février 2020, le nombre d’étudiants européens au Royaume-Uni a chuté de plus de 37 % !