Nathalie Laville
24 avril 2020

Et s'il y avait des bourses pour les élèves des Flam ?

Marine Havel, présidente de la Fédération FLAM USA, souhaite que l'Etat français accorde aussi des bourses aux familles françaises de l’étranger en difficulté inscrites dans son réseau.

Marina Havel est présidente depuis 2017 de la Fédération FLAM USA. Ce dispositif, soutenu par l’AEFE, permet de proposer aux jeunes français ou binationaux des activités linguistiques et culturelles en français. Ils sont près de 3 000 aux Etats-Unis. Et, pour Marina Havel, en cette période de crise, c’est encore plus important de préserver cet outil. « Avec le confinement, le ralentissement de l’économie, de nombreuses familles risquent de perdre leur emploi, ou une partie de leurs ressources, explique-t-elle. Elles vont avoir du mal à financer leur adhésion à nos programmes, même s’ils sont beaucoup moins onéreux qu’une scolarisation dans un établissement français de l’étranger. »

> Une solution à petit prix mais efficace

Marina Hevel plaide pour que l’État français aide davantage ces familles expatriées qui souhaitent que leurs enfants continuent de parler français. « Il suffit parfois de quelques mois pour qu’un enfant perde son français. Bien des familles qui optent pour la vie à l’étranger sont soucieuses de permettre à leurs enfants de garder la maîtrise de leur langue. Mais elles n’ont souvent ni les moyens, ni même parfois la place, de les scolariser dans des lycées français. Notre dispositif est efficace, d’ailleurs nous avons des taux de réussite au bac excellents. Et il coûte 700 $/an : il faudrait vraiment que les familles qui n’ont plus les moyens d’assumer cette charge financière puissent bénéficier de bourses. Cela est d’autant plus vrai qu’en cette période de crise les Français de l’étranger sont particulièrement touchés ». Les bourses pourraient ainsi aider des familles qui aujourd’hui voient leurs revenus se réduire, ou qui n’ont pas la chance de travailler pour des entreprises qui prennent en charge la scolarité de leurs enfants – d’ailleurs, force est de constater qu’elles sont de moins en moins nombreuses à le faire !

> Un apprentissage scolaire et culturel

Les jeunes peuvent se préparer au bac ou plus simplement apprendre le français, dans des salles de classe ou encore dans des camps de vacances d’été. Leurs enseignants sont souvent issus de l’Education nationale, et ils ont été soumis à rude épreuve, comme dans bien d’autres endroits du monde, avec la fermeture des écoles. Ils ont dû eux aussi s’adapter, se former à l’enseignement à distance. « Nous leur avons fourni des ressources pédagogiques qui ont d’ailleurs été mutualisées avec l’ensemble de notre réseau, nous avons organisé des réunions régulières avec nos coordinatrices, et avons été immédiatement opérationnels, poursuit Marine Havel. D’ailleurs, l’AEFE doit débloquer dans l’urgence des fonds exceptionnels pour nous soutenir dans l’effort que nous avons réalisé qui a permis de préserver les acquis de nos élèves. »

Aujourd’hui, la communauté française est sévèrement frappée par la crise, et ce d’autant plus que Donald Trump complique singulièrement leur tâche en modifiant en permanence les conditions de délivrance des visas… « Les familles françaises n’ont pas forcément de gros salaires. Nous leur délivrons des bourses, mais c’est un budget lourd à assumer. Il faut donner les moyens à cette génération multiculturelle, multilingue de continuer à croître ». Une priorité qu’il faudrait que l’État français entende…

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