Français à l'étranger
19 mai 2023

À Maurice, l'incontournable chambre de commerce et d'industrie française

La Chambre de commerce et d’industrie France Maurice est un partenaire incontournable pour les entreprises françaises présentes sur l'île, ou pour celles qui désirent s’y installer. Créée en 2006, elle regroupe désormais des centaines de sociétés qui emploient plus de 38 000 salariés.

La présence économique française à Maurice est importante: il s’agit majoritairement de PME et d’ETI (entreprises de taille intermédiaire). Mais on y retrouve aussi plusieurs grandes entreprises tricolores: le groupe hôtelier Accor, Air France, CMA-CGM, Engie ou encore Veolia. Plusieurs sociétés ont en outre installé à Maurice des centres de services (comptabilité, traitements de données, relation clients, etc.) pour leur propre compte. D’autres se sont implantées sur l’île pour le compte de clients. « Certains domaines d’activité attirent plus particulièrement les investisseurs français. C’est le cas des TIC et de la “relation clients à distance”», explique Amaury Halgand, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie France Maurice (CCIFM).

Les autres secteurs prisés sont la grande distribution -avec Carrefour, Décathlon, Monoprix, etc.-, le tourisme et l’énergie. « Les exportations françaises, quant à elles, concernent principalement les équipements mécaniques, les produits agro-alimentaires et chimiques », poursuit Amaury Halgand. Selon les données du FMI, la France est aujourd’hui le quatrième fournisseur de Maurice avec 7,8 % de parts de marché. Elle se situe derrière la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud.

Post-Covid : des candidatures en hausse

La coopération entre la France et Maurice s’exprime également au travers de l’Agence française de développement (AFD). L’agence est le premier créancier de Maurice, devant la Banque africaine de développement (BAD). Elle agit via la mise en place de lignes de crédit en faveur des entreprises mauriciennes. C’est le cas en période de crise mais aussi pour les accompagner dans leur transformation vers un développement plus durable et respectueux de l’environnement.  Un peu plus de 1 200 entreprises ont aujourd’hui un directeur ou un partenaire français sur l’île Maurice. Et depuis deux ans, ce nombre est en augmentation constante. Ces Français sont répartis dans une quarantaine de secteurs d’activités et représentent au total plus de 38 000 salariés. « Nous avons reçu plus de 50 candidatures de nouvelles adhésions courant 2022, c’est un record depuis la création de la CCIFM en 2006 », se félicite Amaury Halgand.

Dans les colonnes du magazine économique l’Eco australle président de la Chambre John Benatouil explique par ailleurs que trois grands axes stratégiques ont été fixés, « au bénéfice direct de nos entreprises membres ».  « Ces axes stratégiques se matérialisent d’abord par de multiples événements organisés tous les mois permettant aux membres de développer leurs réseaux. Nous leur assurons par ailleurs une présence unique auprès des instances locales avec qui les liens sont très étroits. Par ailleurs, depuis l’année 2022, nous déployons des partenariats avec d’autres CCI à travers le monde pour encourager et accompagner nos membres dans leurs démarches d’exportation de leurs produits et services », précise-t-il.

Une offre « d’amorçage » complète

La CCIFM offre une importante palette de services. « Nous proposons un appui aux entreprises ayant un lien économique avec la France et qui cherchent à s’implanter à Maurice, détaille Amaury Halgand. Nous appartenons à la Team France Export pour les services d’amorçage qui comprennent un diagnostic, une étude de marché, une sélection de contacts avec différentes options, un test produit et une mission de prospection. »

Le rôle de la CCIFM est aussi d’informer ses membres via l’organisation de conférences, de petits déjeuners débats et d’ateliers sur des thèmes d’actualité. Située au carrefour de plusieurs routes de par sa situation géographique, l’île Maurice a toujours été proche de l’Europe par son histoire (France et Angleterre), de l’Asie par son passé (immigration de l’Inde et de la Chine). Sa proximité avec le canal du Mozambique lui confère une position stratégique. Enfin, l’île est un des acteurs économiques importants de la zone de l’océan Indien avec la Réunion où les échanges sont de nature différente : les entreprises mauriciennes sont intéressées par le rachat de sociétés réunionnaises alors que les investissements de l’île Bourbon se concentrent plutôt sur les biens immobiliers mauriciens.

Traité de non-double imposition

« Les atouts de Maurice pour attirer les entreprises françaises sont nombreux : la stabilité politique sociale et de la monnaie, une population formée aux dernières technologies et qui parle aussi bien le français que l’anglais », énumère Amaury Halgand. Fiscalement, les impôts sur les sociétés et les charges sociales sont moindres que dans d’autres pays. De plus, la France et l’île Maurice ont signé un traité de non-double imposition. En 2021, les échanges bilatéraux entre la France et Maurice n’avaient pas encore connu de reprise forte après la crise sanitaire. Maurice est le 80e client de la France, son 84e fournisseur et son 49e excédent. En 2021, les exportations françaises vers Maurice sont demeurées stables à 327 M€ (-0,2%), ne bénéficiant donc pas de la reprise des activités économiques suite à la crise sanitaire. Auparavant, et dans les dix années précédant la pandémie, les échanges bilatéraux entre Maurice et la France n’avaient cessé de croître.

La CCIFM s’étend également à l’international grâce à des partenariats conclus avec d’autres CCIFI à travers le monde, comme celles des Émirats arabes unis ou de la Lituanie. Ces accords privilégiés permettent aux membres de la CCIFM de bénéficier d’un accès prioritaire à ces marchés locaux étrangers, soit à des fins d’exportation, soit d’importation. « Le rôle de la CCIFM est donc en permanente évolution. C’est un atout décisif aux yeux de nos membres », ajoute John Benatouil.

Un immense intérêt pour Maurice, à l’instar du continent africain

Installé à Maurice depuis dix-huit ans, John Benatouil dirige un groupe qu’il a fondé et qui évolue sur le continent africain. À travers une start-up baptisée « Talenteum », sa vocation est de révéler les talents locaux aux entreprises du monde entier qui rencontrent des difficultés pour recruter dans leur propre pays. Très confiant en l’avenir, John Benatouil affirme constater « un réel intérêt des investisseurs envers le continent africain, et en particulier pour Maurice, avec un solde net d’installations bien supérieur au nombre de départs.

Conjoncturellement, cela s’explique bien sûr par la fin de la crise Covid mais il existe aussi des raisons plus structurelles à cet engouement, comme le travail de chacun, notamment d’organismes comme l’agence nationale pour le développement économique de Maurice (EDB) opérant sous la tutelle du ministère des Finances et du Développement, et dont le bureau à l’ambassade de Maurice à Paris est le partenaire privilégié pour tous les porteurs de projets à destination de l’île Maurice. » Selon lui, les investisseurs recherchent avant tout la stabilité, à la fois politique et fiscale, dans le milieu des affaires, mais aussi la sécurité, aussi bien de la personne que de la protection des investissements. D’autres éléments sont également déterminants comme le coût de la vie, celui de la main-d’œuvre et le climat. « Au vu de tous ces critères, Maurice offre un cadre attirant et rassurant tant pour les entreprises, de toute taille, que pour les retraités, qu’ils soient jeunes ou plus âgés », conclut John Benatouil.

share Partager

Destinations au banc d'essai

Témoignages : Ces Français qui ont lancé leur entreprise à Dubaï, Doha ou Riyad

Ils ont entre 21 et 50 ans, travaillent dans la tech, la santé ou le conseil, et se sont installés au Qatar, à Dubaï et en Arabie saoudite. Julie Barbier, Paul Darmas et Christophe Billiottet incarnent des trajectoires différentes — femme entrepreneure pionnière en Arabie, jeune consultant débarqué seul à Dubaï, dirigeant arrivé en famille à Doha. Tous racontent comment ils ont choisi le Golfe, comment ils s’y sont implantés, et pourquoi, malgré les difficultés, aucun ne regrette cette aventure.

Destinations au banc d'essai

Doing Business : ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Dans les pays du Golfe, les réformes structurelles dans le domaine fiscal se sont accélérées. Des décisions qui interviennent dans un contexte de diversification économique, mais également d’alignement sur les normes internationales de transparence et de conformité.

Destinations au banc d'essai

De l’énergie aux industries culturelles et créatives : la nouvelle présence française dans le Golfe

Contrairement au Levant, avec lequel la France entretient des liens historiques séculaires, le Golfe arabique est longtemps resté une zone d’influence anglo-saxonne. Les acteurs français y occupent pourtant aujourd’hui une place enviée, construite en quelques décennies et qui ne cesse de se renforcer.

Destinations au banc d'essai

Le Golfe, à l’heure du grand rééquilibrage

Du haut des gratte-ciel de Dubaï ou des projets pharaoniques de Riyad, le Golfe fascine. Mais derrière les images de luxe et de modernité, les monarchies de la région s’attèlent à une transformation sans précédent. Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Oman et Bahreïn ont compris que la rente pétrolière ne suffirait plus à garantir leur prospérité future. Ensemble, ils avancent à marche forcée vers la diversification économique, l’intégration régionale et une diplomatie assumée. Une mutation d’autant plus singulière qu’elle s’opère au coeur d’un environnement instable.

Destinations au banc d'essai

Auberge Gutshof: Un bout de France en Saxe

Des petits morceaux de France, il y en a partout en Allemagne - même au plus profond de la Saxe, à la frontière avec la République tchèque, où l'on préfère dépenser son argent dans une grosse berline que dans la bonne bouffe. Là, il y a l’Auberge Gutshof. On y parle français avec un léger accent de l’Est, et les tartes flambées y sont à tomber.