L’arrêté publié au Journal officiel le 22 mai 2025 actualise la liste des métiers dits « en tension », c’est-à-dire ceux pour lesquels les employeurs peinent à recruter. Un indicateur stratégique pour les expatriés en quête de débouchés : ces professions offrent souvent des voies d’accès simplifiées, parfois assorties de dispositifs de formation ou d’intégration. Les besoins varient selon les territoires. En Île-de-France, la demande se concentre sur les aides-soignants, les infirmiers et les techniciens en maintenance. En Auvergne-Rhône-Alpes, le bâtiment reste sous tension, tandis que la Bretagne peine à attirer dans les métiers agricoles et maritimes. Dans les Pays de la Loire, ce sont les professionnels de la restauration et des services à la personne qui manquent à l’appel.
Retrouvez la liste complète des métiers en tension par région ici.
Une pénurie généralisée à l’échelle européenne
La France n’est pas un cas isolé. À l’échelle européenne, la pénurie de main-d’œuvre s’impose comme une tendance de fond. Selon le rapport EURES 2023 sur les déséquilibres du marché du travail, publié par l’Autorité européenne du travail, de nombreux États membres peinent à pourvoir des postes dans les mêmes secteurs : construction, soins de santé, métiers techniques et technologies de l’information. Ce déficit s’explique selon le rapport par une combinaison de facteurs structurels : transition écologique et numérique, conditions de travail jugées peu attractives, inadéquation entre les compétences des candidats et les besoins des employeurs.
Certaines professions apparaissent particulièrement exposées. Conducteurs de poids lourds, infirmiers, médecins spécialistes, électriciens, couvreurs, serveurs ou encore ouvriers du bâtiment font partie des métiers les plus affectés. Le rapport souligne également une répartition inégale entre les sexes : plus de 60 % des personnes en emploi dans les métiers en surplus sont des femmes, contre à peine 27 % dans les métiers en tension. Une inégalité qui renforce les écarts d’accès aux opportunités professionnelles.
Enfin, la faible part de jeunes travailleurs dans certaines de ces professions laisse craindre une aggravation des pénuries à moyen terme, au fur et à mesure des départs à la retraite. Autant de signaux qui, pour les expatriés désireux de revenir en France, peuvent se transformer en portes d’entrée vers des secteurs en demande.
Un retour fiscalement attractif
Pour encourager le retour de ses expatriés, la France mise aussi sur des incitations fiscales. Le régime des impatriés, en vigueur depuis 2008, permet aux talents recrutés à l’étranger ou mutés depuis une filiale étrangère d’un groupe d’exercer en France tout en bénéficiant d’un allègement fiscal pendant huit ans.
Ce dispositif s’adresse aux personnes n’ayant pas été résidentes fiscales en France au cours des cinq années précédentes. Il prévoit une exonération d’impôt sur une partie de la rémunération – définie contractuellement ou via un abattement forfaitaire de 30 % – ainsi que sur certains revenus de source étrangère. Les biens immobiliers détenus à l’étranger échappent également à l’impôt sur la fortune immobilière pendant cinq ans.
Ce régime présente aussi un intérêt pour les employeurs, avec une possible exonération partielle de taxe sur les salaires, voire de certaines cotisations sociales sur la prime d’impatriation. Aucune demande préalable n’est nécessaire, mais les conditions doivent être rigoureusement encadrées dans le contrat.
Pour sécuriser leur situation, les futurs impatriés peuvent solliciter un rescrit fiscal. Un outil précieux, notamment pour les cas complexes, afin d’éviter tout litige lors d’un éventuel contrôle. Trop souvent ignoré, ce dispositif peut faire la différence dans un projet de retour bien préparé.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur impots.gouv.fr