Emmanuel Langlois
8 septembre 2025

Visas étudiants étrangers : la volte-face de l’Australie

C’est officiel : le secteur de l’éducation australien sera autorisé à recruter l’an prochain 295 000 étudiants étrangers et non 270 000 comme annoncé encore cet été.

On reste toutefois encore loin des plus de 577 000 accordés par les autorités du pays pour l’année 2022-2023 (derniers chiffres disponibles). « C’est une immigration très choisie, observe Élise Léger, élue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) et installée à Sydney depuis une dizaine d’années. Ainsi, les étudiants étrangers doivent apporter de la richesse au pays et l’Australie entend former les gens dont elle a besoin et de la façon dont elle le souhaite. C’est une main d’œuvre qualifiée et qui sera déjà sur place. »

C’est au Parti travailliste local, désormais au pouvoir en Australie, que l’on doit ce rétropédalage. Lors de la campagne pour les élections législatives de mai dernier, ses candidats avaient en effet promis des coupes claires dans les effectifs d’étudiants étrangers admis en Australie, au motif que certains viendraient uniquement pour profiter du système et surtout pas pour étudier. Ils accusaient même les étudiants étrangers de participer à la crise du logement dans le pays. Dès leur arrivée aux affaires, les travaillistes ont donc renoncé à cette mesure polémique.

Des visas étudiants trois fois plus chers

Elise Léger à Sydney : ” L’Australie applique une immigration très choisie. ” 

Le Group of Eight (Go8) qui regroupe les huit universités australiennes les plus impliquées dans la recherche, s’était ému de cette annonce, inquiet de voir s’envoler l’importante manne financière des inscriptions d’étudiants étrangers, jusqu’à 30 000 euros l’année en Master. Les Australiens ou résidents permanents paient eux deux à trois fois moins cher. Quant au tarif du visa étudiant lui-même, il a presque triplé en deux ans, passant de 400 euros en 2023 à plus de 1 000 euros aujourd’hui. Élise Léger a elle-même passé un doctorat à son arrivée en Australie. « A partir du collège, il y a un système d’écoles publiques sélectives qui ne répondent pas à la carte scolaire, détaille-t-elle, et où la très grande majorité des élèves sont des enfants d’immigrés, notamment chinois ou indiens mais aussi français. »

On estime à environ 4 000 le nombre d’étudiants français admis l’an dernier en Australie. Les données officielles montrent que les étudiants étrangers ont rapporté environ 25,5 milliards d’euros à l’économie de l’Australie en 2023, année durant laquelle ils ont contribué pour plus de la moitié à la croissance de l’économie du pays, derrière le secteur minier. « En Australie, les universités sont semi-publiques, détaille la Française. Elles reçoivent peu d’aide de l’État fédéral et s’autofinancent largement. Elles négocient chaque année avec les autorités pour accueillir davantage d’étudiants étrangers afin d’équilibrer leur budget. Grâce à ce modèle historique, les universités australiennes sont très actives et reconnues en matière de recherche. Elles ont beaucoup d’enseignants-chercheurs. C’est un soft power pour l’Australie. » L’université du New South Wales (UNSW) à Sydney est ainsi régulièrement classée parmi les vingt meilleures au monde.

share Partager

Etudier et travailler

L’instruction en famille à l’étranger, un accompagnement de tous les instants

Certaines familles françaises qui vivent à l’étranger font le choix de l’instruction en famille pour leurs enfants. Une décision qui permet de suivre la scolarité de leurs enfants quel que soit le pays mais qui demande une grande organisation.

Etudier et travailler

EURES, le portail européen de l’emploi, fait sa rentrée

Plus de trente ans après sa création par la Commission européenne, le succès de la vitrine pour les offres d’emploi à travers l’Europe ne se dément pas. Pour plus d’efficacité, tous les profils sont désormais basculés sur le portail Europass.

Etudier et travailler

Rentrée compliquée : le Québec perd ses étudiants étrangers

C’est une rentrée pas comme les autres pour les universités québécoises. Les demandes d’admission d’étudiants étrangers ont diminué de 46 % cette année au Québec. Une chute libre. La cause ? Les restrictions d’Ottawa et de Québec, mais aussi l’image ternie des études au Canada à l’international, selon les établissements. Même la pandémie n’avait pas freiné autant les arrivées.

Etudier et travailler

Scolarité en école internationale : « Mon fils est le seul français dans son établissement »

Pour certaines familles, vivre à l’étranger rime avec scolarité internationale, que ce soit pour apprendre la langue locale, développer son anglais ou favoriser la mixité culturelle. Avec un risque, mettre de côté l’apprentissage du français, notamment à l’écrit.

Etudier et travailler

Scolariser ses enfants en école française, un choix stratégique ?

Quand on part vivre à l’étranger, le choix de la scolarité pour ses enfants peut devenir cornélien. Entre école locale, école internationale ou française ou encore école à la maison, difficile de se décider. Témoignages de trois mères de famille qui ont fait le choix du lycée français pour leurs enfants en Jordanie, Côte d’Ivoire et Madagascar.