Ces nouvelles règles sont censées permettre de combler les pénuries de main-d’œuvre que connaissent certains secteurs d’activité en Nouvelle-Zélande. « Le phénomène a toujours existé, mais il s’est accéléré depuis un an, affirme Sébastien Pham, consultant en immigration spécialisé dans les secteurs du bâtiment et des infrastructures. Les statistiques montrent que 70 000 Néo-Zélandais sont partis, en particulier vers l’Australie, sur douze mois glissants, soit près du double de la moyenne. »
Le chômage atteint en effet ces jours-ci 5,5 % en Nouvelle-Zélande, un taux exceptionnellement élevé pour le pays. « Il s’agit d’attirer des étrangers qui veulent découvrir le pays tout en gardant une activité professionnelle en France, résume Philippe Meneut, directeur de Nouvelle-Zélande Services, un cabinet de conseil accompagnant les étrangers souhaitant s’installer et faire des affaires en Nouvelle-Zélande. Cela régularise une situation qui existait déjà mais sans base légale. »

Sébastien Pham : « Le phénomène a toujours existé, mais il s’est accéléré depuis un an. »
Immigration de travail
Depuis début novembre, le système d’immigration néo-zélandais a aussi bénéficié d’un choc de simplification. La liste nationale des professions (NOL) catégorise les emplois en fonction de tâches et de responsabilités similaires, en attribuant à chaque poste un niveau de compétence de 1 à 5. « C’est une immigration de travail, choisie et qui met toutes les chances de son côté pour qu’elle soit réussie, observe M. Meneut. Si vous respectez les règles, vous restez. Si vous ne les respectez pas, vous partez. »
Un projet de vie
« Ce qui change réellement, avance M. Pham, c’est la possibilité soit de travailler pour un employeur étranger, soit d’exercer une activité professionnelle sur place mais à condition qu’elle ne concerne pas la Nouvelle-Zélande. » Cet assouplissement vise également à attirer des « nomades numériques. » « Ce sont des gens qui ont des compétences intéressantes, décrypte M. Meneut, également agent immobilier en Nouvelle-Zélande. On leur dit « Venez découvrir notre pays », car vu la distance, c’est un effort de venir ici, c’est un projet de vie. »

Philippe Meneut : « C’est une immigration choisie qui met toutes les chances de son côté pour qu’elle soit réussie. »
Un visa pour les investisseurs étrangers
Les autorités ont aussi relancé le programme de visas réservés aux riches investisseurs étrangers, quelle que soit leur nationalité, baptisé Active Investor Plus. « Les autorités s’aperçoivent que la génération des boomers va partir à la retraite et qu’il n’y a personne pour les remplacer, constate M. Meneut. Nous avons pas mal de clients âgés d’une cinquantaine d’années, qui vivent en Europe, et qui ont décidé de faire autre chose. Ce visa de rachat d’entreprise va leur correspondre. »
« Ce changement poursuit deux objectifs, résume M. Pham. Le premier, c’est de changer des règles qui étaient trop strictes. Le deuxième est de s’aligner sur les pays anglo-saxons qui permettent à des étrangers de travailler de n’importe où. » En comptant les permis vacances-travail (PVT), la Nouvelle-Zélande compte environ 20 000 Français sur son sol.
« Cela pourrait intéresser une partie de ces jeunes qui, tout en effectuant une année de césure au bout du monde, pourrait continuer à travailler pour leur entreprise en France, suggère M. Meneut, et tous les autres au-dessus de 30 ans avec ou sans enfant qui souhaitent venir effectuer un voyage prolongé en Nouvelle-Zélande. » Il y aussi les parents d’enfants qui veulent scolariser leurs enfants au pays des Kiwis et qui ne bénéficient pas d’un permis de travail, soit peut-être un bon millier de Français, un chiffre devra augmenter que ce visa sera connu.






