Ne cherchez plus. Genève reste la ville la plus chère du monde pour les expatriés en 2025, confirmant sa première place au classement de 2024 selon le cabinet EuroCost International basé au Luxembourg. L’une des raisons de cette cherté de la vie à Genève est que si le franc suisse est resté stable sur un an par rapport à l’euro, il s’est renforcé d’environ 5% par rapport au dollar américain. Cette bonne tenue de la monnaie helvétique contribue fortement au coût élevé de la vie pour les expatriés vivant dans les villes suisses.

« Le salaire minimum ici est de 4 000 francs suisses (soit près de 4 300 euros), détaille Nicolas Lang, banquier privé et conseiller des Français de l’étranger à Genève, mais rien que l’assurance maladie de base, hors mutuelle, coûte entre 4 et 500 francs suisse par mois et par personne. C’est très cher, quasiment 2 000 francs suisses pour une famille de quatre. » Or, si le classement d’EuroCost International inclue le coût des loyers, il ne prend pas en compte celui de la santé et de la scolarité, ce qui pourrait sérieusement encore changer la donne pour la Suisse.

Un taux de chômage à 2%

Le coût des logements est lui aussi exorbitant. Même avec un taux de chômage autour de 2 %, ce n’est pas pour rien si la Suisse possède le taux le plus bas au monde de propriétaires. « Les banques vous demandent au moins 25 à 30 %, ce qui rend l’accession à la propriété quasiment impossible », constate M. Lang.

Il observe également que de plus en plus de Suisses viennent faire leurs courses en France, signe de la cherté de la vie qui se renforce à Genève. « Aujourd’hui, ajoute le Français, l’employeur qui envoie un cadre et sa famille à Genève ne paie plus directement la maison ou l’appartement comme il y a vingt ans mais il verse un montant forfaitaire. Ce qui fait que les expatriés (à différencier des contrats locaux, ndlr) cherchent à louer le moins cher possible. »

Nicolas Lang : « Les banques vous demandent au moins 25 à 30 %, ce qui rend l’accession à la propriété quasiment impossible. »

Coupes claires dans les effectifs de l’ONU

Suite aux coupes budgétaires opérées par Donald Trump, les agences de l’ONU, dont les siège se situent pour la plupart à Genève, ont supprimé une partie significative de leurs employés. « Les effets vont rapidement se faire sentir sur les écoles privées et les maisons proposées en location, il y en a déjà beaucoup plus aujourd’hui qu’il y a quelques années. » Les autorités suisses font d’ailleurs la chasse aujourd’hui aux Genevois qui sont partis vivre en France mais cherchent à scolariser leurs enfants dans le système public suisse.

Genève devance au classement une autre ville européenne, Londres, qui, à cause ou grâce aux effets du Brexit, gagne deux places par rapport à l’année dernière. Le coût très élevé des loyers dans la capitale britannique explique en partie ce classement. On trouve en troisième position la ville de New York, déjà positionnée à cette place en 2023 et 2024.

Le dollar américain a beau avoir perdu 5,0% sur un an par rapport à l’euro en un an, le coût de la vie dans les villes américaines demeure très élevé pour les expatriés en raison principalement du montant des loyers. En revanche, Hong Kong, classée deuxième en 2024, sort du top 3.

Trois nouvelles villes dans le top 30

Il s’agit tout d’abord de la ville de Moscou, classée 20e, où le rouble s’est significativement renforcé depuis un an. Parmi les nouveautés, on retrouve également la ville de Jérusalem. Là encore, la monnaie locale s’est renforcée sur un an, entraînant une forte augmentation du coût de la vie pour les expatriés en Israël.

On note d’ailleurs que Tel Aviv fait un bond au classement, passant de la 20e à la 10e position. Enfin, on peut signaler l’apparition de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, qui intègre le classement en 28e position.

Les grande villes chinoises à la baisse

Aucune d’entre elles n’apparaît dans le top 30. On note que les villes chinoises, notamment Shanghai, Beijing et Sydney, en Australie, disparaissent des 30 premières places du classement. Au sein de l’Union européenne, c’est la capitale du Danemark, Copenhague, qui reste la ville la plus chère.

Si on prend comme espace de référence la zone euro, Amsterdam, capitale des Pays-Bas, est la ville où le coût de la vie est le plus élevé. On remarque également la forte progression de la ville de Reykjavik en Islande. Elle passe de la 28e à la 9e place cette année.