Nora Litoussi
31 mai 2020

Belgique : Des étudiants français frappés par la précarité

Un nombre croissant d’étudiants français en Belgique ont fait appel pendant la crise à des associations d’entraide française, incapables de subvenir à leurs besoins au quotidien.

Certains étudiants français en Belgique ont été frappés de plein fouet par la crise sanitaire liée au coronavirus. Confinés dans des espaces exigus, nombre d’entre eux finançaient leurs études, logement ou alimentation grâce à des emplois étudiants. Or, avec la mise en place du confinement le 18 mars, il se sont alors soudainement retrouvés sans ressource.

D’après les organisations locales, cette situation s’est avérée tout particulièrement problématique en Belgique puisque ces étudiants ne peuvent pas avoir accès aux CPAS (Centres Publics d’Actions Sociales) réservés aux citoyens belges, ni au chômage partiel n’étant pas concernés par ce dispositif. Et les étudiants français venus suivre une formation en dentaire, vétérinaire, orthophonie ou beaux-arts… sont nombreux en Belgique :  selon les chiffres de l’Unesco, leur nombre aurait ainsi bondi de 228 % dans les établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles entre 2010 et 2015…

> Le soutien des associations françaises

Face à ces difficultés, plusieurs associations d’entraide française ont décidé de leur venir en aide. Parmi ces associations figure l’association française de bienfaisance de Liège. Présidée par Martine Désirant, cette organisation aide entre 25 et 30 personnes par an. Sur la cinquantaine de demandes, la moitié d’entre elles sont celles d’étudiants. L’association propose dans la plupart des cas une aide financière ponctuelle leur permettant de payer leur loyer ou de régler une partie de leurs factures. « La démarche de venir dans une association pour demander de l’aide ne se fait pas toute seule. C’est très difficile d’avouer que l’on a des difficultés » confie la présidente.

L’Entraide Française, présidée à Bruxelles par Olivier Roussel, est une autre association française active dans ce domaine. Elle agit, quant à elle, en collaboration directe avec les universités belges qui proposent des dossiers d’étudiants prometteurs en difficultés financières. « Nous essayons de choisir des étudiants pour lesquels notre aide va être la plus efficace, à ceux qui ont le plus de chance d’aller au bout de leurs études » explique Olivier Roussel. Habituellement, l’Entraide Française soutient une quinzaine d’étudiants répertoriés pour lesquels elle paie les droits d’inscription ou les cartes de transports. Cependant, face à cette crise exceptionnelle, l’Entraide a déjà aidé 19 étudiants supplémentaires pour payer leur loyer. De plus, l’association a intercédé auprès des services sociaux des universités afin que ces étudiants puissent bénéficier de certaines aides auxquelles ils ne sont généralement pas éligibles.

Ces deux associations font aujourd’hui appel aux dons afin de pouvoir poursuivre leur mission et ainsi venir en aide à d’autres étudiants français en situation de précarité.

Pour en savoir plus sur l’association française de bienfaisance de Liège

Pour en savoir plus sur L’Entraide Française à Bruxelles

 

share Partager

Etudier et travailler

EURES, le portail européen de l’emploi, fait sa rentrée

Plus de trente ans après sa création par la Commission européenne, le succès de la vitrine pour les offres d’emploi à travers l’Europe ne se dément pas. Pour plus d’efficacité, tous les profils sont désormais basculés sur le portail Europass.

Etudier et travailler

Rentrée compliquée : le Québec perd ses étudiants étrangers

C’est une rentrée pas comme les autres pour les universités québécoises. Les demandes d’admission d’étudiants étrangers ont diminué de 46 % cette année au Québec. Une chute libre. La cause ? Les restrictions d’Ottawa et de Québec, mais aussi l’image ternie des études au Canada à l’international, selon les établissements. Même la pandémie n’avait pas freiné autant les arrivées.

Etudier et travailler

Scolarité en école internationale : « Mon fils est le seul français dans son établissement »

Pour certaines familles, vivre à l’étranger rime avec scolarité internationale, que ce soit pour apprendre la langue locale, développer son anglais ou favoriser la mixité culturelle. Avec un risque, mettre de côté l’apprentissage du français, notamment à l’écrit.

Etudier et travailler

Visas étudiants étrangers : la volte-face de l’Australie

C’est officiel : le secteur de l’éducation australien sera autorisé à recruter l’an prochain 295 000 étudiants étrangers et non 270 000 comme annoncé encore cet été.

Etudier et travailler

Scolariser ses enfants en école française, un choix stratégique ?

Quand on part vivre à l’étranger, le choix de la scolarité pour ses enfants peut devenir cornélien. Entre école locale, école internationale ou française ou encore école à la maison, difficile de se décider. Témoignages de trois mères de famille qui ont fait le choix du lycée français pour leurs enfants en Jordanie, Côte d’Ivoire et Madagascar.