Destinations au banc d'essai
A Munich, un club franco-allemand qui dépoussière l’image de la Bavière
A Munich, le club économique franco-bavarois fête ses quarante ans cette année. L’occasion de revenir sur ce réseau d’influence, implanté un peu partout dans le monde.

Cela fait près de dix ans qu’Emmanuel Mondon est membre du club économique franco-bavarois. Cet ingénieur-géomètre de formation a quitté la France pour la capitale de Bavière en 2014 pour travailler dans une startup spécialisée dans le spatial. « Avec ma femme, on a toujours voulu mener une vie de famille à l’étranger, avec nos cinq enfants. Lorsque l’occasion s’est présentée, on a rapidement sauté le pas. » Depuis, cet expatrié ne regrette pas. Désormais consultant à son compte dans le domaine de la recherche spatiale, il voit le club économique comme une façon de s’ouvrir intellectuellement à la culture industrielle bavaroise: « Lors de la fête des 40 ans du club, les présidents ont fait venir Michel Barnier. C’était très intéressant, ce qu’il avait à dire, il a joué le jeu et a été très ouvert avec nous. »
Derrière toute cette organisation se trouve, entre autres, Sylvie Poirier, vice-présidente. Cette Française vit à Munich depuis 28 ans et travaille dans le domaine des mutuelles. « Il y a une vingtaine de clubs économiques ou clubs d’affaires franco-allemand qui existent des deux côtés du Rhin. Le nôtre a été créé dans l’esprit du traité de l’Élysée », raconte-t-elle.
Un réseau très développé
Comme à Munich, il existe de nombreux autres clubs aussi bien en France, qu’en Allemagne – mais aussi plus loin, comme aux Etats-Unis. « Mais la proximité géographique fait que la plupart sont situés en Europe », explique Sylvie Poirier. On pense notamment au Réseau des Clubs d’Affaires Franco-Allemands, qui compte 18 clubs, ou encore les nombreux cercles économiques franco-allemands, qui visent à rapprocher les personnalités du monde des affaires, de la politique et de la culture.
Le but de ce club, et de tous les autres, est de « contribuer au développement des coopérations économiques entre la France et l’Allemagne, plus particulièrement avec la Bavière ». Un Land depuis toujours bassin d’emplois dans de nombreux domaines, comme l’automobile, le spatial, l’assurance… « il y a de grandes entreprises, énumère Sylvie Poirier, Allianz, Siemens, BMW bien sûr, des grands médias télé, des studios de cinéma, de grands instituts de recherche… » Une région très dynamique, qui se dispute avec la Rhénanie le titre de moteur économique de l’Allemagne depuis des années. C’est d’ailleurs en Bavière et plus particulièrement à Munich que l’on trouve le plus de ressortissants Français. Rien que dans la capitale régionale, plus de 16.000 y sont installés.
Le club qui dépoussière la Bavière
En France, on imagine toujours la Bavière comme une région où l’on vit au son des cloches des vaches des alpages, dans des culottes de cuir. Même si ces dernières sont ressorties tous les ans pour se rendre à l’Oktoberfest, la plus grande fête de la bière au monde organisée à Munich, le Land est reconnu pour être entré dans le 21e siècle, comme le rappelle Sylvie Poirier: « On a une image très traditionnelle de cette région car elle a un grand souci de défendre de sa culture et de de son histoire. Mais il y a aussi une grande modernité, notamment dans le secteur de la recherche. Je pense que les autorités bavaroises veulent vraiment travailler dans ce sens-là. » Un aspect régulièrement évoqué lors des soirées mensuelles du club franco-bavarois, comme le souligne Emmanuel Mondon: « Les présidents du club sont bien connectés politiquement. Ils savent attirer le ministre de ceci, de cela. Par exemple, la Bavière a une vraie stratégie spatiale Donc pour moi, qui travaille dans ce milieu, ça a été l’occasion de rencontrer ces élus, et leur expliquer ce qu’on faisait avec la société coopérative européenne. »
Depuis la période de pandémie, le club s’est d’ailleurs renouvelé: finis les afterworks networking, on préfère les soirées à thème avec des professionnels de différents secteurs. « Un très bon point qui fait que je suis resté adhérent » explique Emmanuel Mondon. « Avant le covid, c’était essentiellement des consultants, des chasseurs de tête, des avocats à ces soirées. Maintenant, on a toujours des échanges de fond sur des sujets très larges. » Et le consultant de conclure: « les 100€ d’abonnement par an sont clairement rentabilisés ! »
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