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Comment Berlin a adopté la fête de la musique
La capitale allemande a organisé cette année la trentième édition de la plus française des fêtes de l’été: la fête de la musique. Au programme, des DJ sets et des chorales, des orchestres et des concerts amateurs aux quatre coins de la ville.

Il est midi en ce 21 juin. La mythique salle de concert Badehaus, située dans le quartier bobo de Friedrichshain à l’Est de Berlin, se prépare à sa plus grosse soirée de l’année, la Fête de la musique. Au programme: des artistes indépendants, des DJ, le tout installé dedans et surtout, dehors pour que le public puisse circuler librement. Pour Naomi Mundy, qui gère l’organisation des concerts le reste de l’année, le 21 juin signifie liberté: « C’est la meilleure occasion de travailler de façon créative, car en temps normal, nous sommes très limités dans l’organisation d’événements. Par exemple, on ne peut rien proposer en plein air ici, en raison des plaintes pour nuisance sonore. »
La meilleure soirée de l’année
Le Badehaus est une salle de concert avec une capacité de seulement 250 personnes. Mais en cette journée ensoleillée de la fin juin, elle investit aussi l’espace extérieur situé devant, dans le quartier d’artistes de RAW Gelände. Vincent et Alvaro, ingénieurs du son respectivement français et espagnol, installent tout le système sonore dehors. Leurs collègues, eux, dirigés par la manageuse britannique Emma, s’occupent du bar. « On attend environ 500 personnes », explique Emma, qui en est à sa dixième fête de la musique au Badehaus. « C’est beaucoup d’organisation et d’heures supplémentaires, mais c’est l’un de nos événements préférés de l’année. Je pense que tout le monde l’attend avec impatience. Et tout le monde aime sortir un peu de sa zone de confort, faire un petit effort supplémentaire pour rendre cette journée inoubliable. » Dans le frigo installé à l’ombre, les bières et les sodas sont soigneusement alignés – un élément indispensable comme l’explique Naomi Mundy: « car aujourd’hui, c’est le meilleur jour de l’année pour nous financièrement. Même si on ne vend pas de billets car nos événements sont bien sûr gratuits. »
30 ans de Fête
Johannes Dam est chargé de l’organisation globale de la Fête de la musique au niveau de la ville. Il coordonne tous les concerts et autres DJ sets pour cette trentième édition. « Il y a eu différentes initiatives, notamment françaises, qui ont commencé en 1995. Mais depuis, la Fête de la musique de Berlin joue un rôle de pionnier dans le pays car elle est organisée de manière très professionnelle via notre holding Music Board Berlin. Elle existe également dans d’autres villes d’Allemagne, à Hanovre, à Potsdam, mais Berlin est la plus grande ville. » Et cette année, la capitale organise 300 événements le 21 juin, un record.
A partir de 15h, les rues de la ville commencent à se remplir, au son des basses et des guitares. En fonction des quartiers, le public change. Dans les rues de Kreuzberg, des jeunes d’à peine 20 ans se réunissent pour écouter un DJ dans un immeuble de la Moritzplatz. Plus loin, le club Ritter Butzke ouvre à peine ses portes qu’une longue file d’attente se forme. « Je suis là simplement pour y entrer, je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre dans ce club et la Fête me permet de le voir gratuitement » glisse une jeune femme
d’une trentaine d’années. « La Fête de la musique sied parfaitement à Berlin, explique Johannes Dam. La ville est divisée en énormément de quartiers différents, et est très décentralisée. Les gens adorent découvrir de nouveaux endroits dans leur propre quartier où ils ne sont peut-être jamais allés. »
Une fête française à la sauce allemande
Retour au Badehaus. La fête bat son plein, la file d’attente au bar se fait de plus en plus longue alors que le soleil descend doucement. Vincent, 34 ans, est Français. Il vit à Berlin depuis huit ans. Et quand on lui demande si le 21 juin a un flair français, il répond du tac au tac: « je ne sais pas ce que ça veut dire, le flair français! Ici c’est international, il y a des Français, des Syriens, des Allemands, des Américains… de tout, quoi, comme toujours à Berlin. Ça parle à tout le monde, la musique. »
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