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Du geste à la parole, les bourdes culturelles à travers le monde

Vous est-il déjà arrivé de vivre des situations embarrassantes à l’étranger, par méconnaissance des codes culturels locaux ? Des quiproquos qui, une fois dénoués, deviennent bien vite des souvenirs amusants.

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D’une communication non verbale inadaptée…

Il y a quelques années, alors qu’elle venait de s’installer à Madagascar, Clara a été amenée à rencontrer la famille d’un de ses collègues. Pour sympathiser avec une petite fille, la jeune femme lui fait la blague imagée « je t’ai volé ton nez ! ». « J’avais donc mon pouce – qui figurait son nez « volé » – coincé entre mes doigts pliés. Je me suis rendue compte que toute la famille me regardait en silence, je me suis alors tournée vers mon collègue qui m’a expliqué qu’à Madagascar ce geste était l’équivalent du doigt d’honneur… »

La traditionnelle bise française est elle aussi à l’origine de malaises. À l’université en Chine, Sandra avait une amie en couple avec un américain. « En bonne Française, un jour j’arrive et je fais la bise à tout le monde. Le petit ami de ma copine ne savait plus où se mettre, je crois qu’il s’est senti sexuellement agressé. »

Une situation courante qui a également longtemps perturbé Ann-Kristin, Allemande vivant en France. « Je trouvais ça ridicule quand j’étais à la fac de devoir faire la bise à 30 personnes le matin ! C’est à la fois trop proche pour des gens que je ne connais pas bien, et trop distant pour mes amis, car en Allemagne on fait carrément des hugs. Après 12 ans ici, je ne comprends toujours pas très bien quand on doit la faire ou pas, notamment dans le contexte professionnel. »

Un contexte souvent source d’incompréhensions pour la jeune femme qui a mis du temps à comprendre que les déjeuners à rallonge et les pauses café n’étaient pas une perte de temps mais des moments indispensables en France pour créer du lien. Elle avoue avoir fait d’autres faux pas au début de sa carrière, en jugeant négativement certaines façons de faire françaises : travailler dans l’urgence, faire des digressions et du small talk en réunion, les retards répétés…

Lors de ses études de sage-femme au Liban, Rania a été amenée à faire des stages dans plusieurs hôpitaux et s’est sentie en décalage avec ses consœurs. « Les journées commençaient très tôt le matin et terminaient tard le soir, j’y allais sans maquillage ni vernis, complètement tournée vers les patientes. Mais en fait, l’ambiance était plus à la Grey’s Anatomy, les sage-femmes s’intéressaient souvent plus aux médecins mignons qu’aux patientes. »

Crédit photo : Unsplash / Adrian Swancar

… à des paroles involontairement blessantes

Alors que Fanny débutait son voyage au Canada par la découverte du Québec, elle avait décrit son itinéraire prévu à un québécois. « Il s’est exclamé « Mais c’est débile comme voyage ! », j’étais choquée par sa réponse, jusqu’à ce que je comprenne devant son air très enthousiaste que cela voulait en faire dire qu’il trouvait ça génial ! »

Situation inversée pour Sophie, qui a un jour insisté auprès d’un québécois afin qu’il lui montre une « photo de ses gosses ». Devant son refus outré et répété, elle a fini par comprendre que « gosses » ne signifie pas « enfants » au Québec, mais « testicules »…

Il y a aussi ce qu’on ne dit pas qui peut blesser. Rania vit désormais au Maroc, et a omis de prévenir sa belle-famille du décès du mari de sa tante, qu’ils n’avaient rencontré qu’une seule fois. « Je n’avais pas envie de l’annoncer à tout le monde, surtout pour ne pas ajouter de pression à ma tante. Mais apparemment, au Maroc, c’est très différent : même des connaissances lointaines se rendent chez les gens en deuil pour présenter leurs condoléances. Résultat : ma belle-famille l’a appris par une amie en commun avec ma tante… et ils étaient choqués et énervés que je ne leur ai rien dit ! »

Et comment se décider à tutoyer quelqu’un ? « En Allemagne, la décision de se tutoyer est très formelle. » explique Ann-Kristin. « En France, le glissement du « vous » au « tu » peut se faire en une discussion sans que cela soit explicite. Pendant très longtemps j’étais gênée, je pensais que c’était une erreur et je continuais à vouvoyer l’air de rien. J’ai donc refusé beaucoup de propositions de tutoiement sans m’en rendre compte ! »

Elle s’est également rendue compte que parfois un même mot peut revêtir différentes définitions en fonction de la nationalité. « Je trouvais au début que les Français n’étaient pas fiables. Parce qu’en Allemagne être fiable c’est être prévisible, en France c’est être là en soutien en cas d’urgence. Idem pour le terme « concept », en France ça désigne des idées, en Allemagne c’est un document très détaillé. Ces faux-amis peuvent amener des quiproquos car les attentes sont différentes ! »

Crédit photo : Unsplash / Vitaly Gariev

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