Etudier et travailler
Travailler pour la France depuis l’étranger : « Pour moi, ce n’était pas un choix »
Le travail à distance n’a fait que prendre de l’ampleur depuis 2020, et diversifie notamment les possibles lorsque l’on souhaite travailler avec son pays d’origine tout en vivant à l’étranger.

Pas toujours un souhait, parfois une nécessité
Il existe de multiples façons de travailler pour une entreprise française depuis l’étranger : garder son employeur à distance en quittant la France, être indépendant et avoir des clients français, effectuer une mission humanitaire, faire du portage salarial international, être frontalier, ou encore travailler pour une ambassade.
Alexandra, qui a toujours voulu être correspondante à l’étranger, est journaliste pour des médias français au Sénégal. « Je suis d’abord partie en République démocratique du Congo en 2020 en tant que pigiste pour France 24. » De son côté, Sophia, qui vit en Angleterre, a télétravaillé pour une entreprise britannique commercialisant ses services en France.
Pour elle, garder un pied dans le monde professionnel français n’était pas un choix. « En 2023, j’ai quitté mon poste en France pour suivre mon mari, expatrié professionnellement en Angleterre. Nous nous sommes installés dans une petite ville rurale, très agréable, mais pas forcément idéale pour trouver du travail dans mon domaine. » En élargissant ses recherches à des postes en télétravail, elle a enfin trouvé. « Mon rôle était d’accompagner à distance les clients francophones dans leurs démarches. Ce poste ne correspondant pas exactement à mon parcours mais cela me permettait de rester active et de développer une première expérience locale. »
Au contraire, Alexandra avait le souhait de continuer à écrire pour des médias français tout en vivant sur un autre continent. « J’ai une grande liberté, je propose moi-même mes sujets, je fais beaucoup de terrain, et je découvre de nouvelles régions du monde tout en développant des expertises. »

Crédit photo : Pexels / Donald Tong
Entre isolement et ajustements
De cette expérience, Sophia a retiré une grande flexibilité liée au travail à distance, mais a également apprécié de rester connectée aux spécificités culturelles et administratives du marché français, tout en découvrant une culture d’entreprise britannique.
« Un aspect particulièrement enrichissant a été de travailler sous la responsabilité d’un manager britannique, au sein d’une équipe 100 % française. Cette configuration m’a confrontée à certaines différences culturelles, notamment dans la manière d’aborder le feedback ou la communication managériale. J’ai rapidement constaté que les échanges étaient moins directs que ce à quoi j’étais habituée en France. Cela m’a obligée à ajuster ma lecture des signaux. » remarque la jeune femme.
Elle a cependant parfois souffert de l’isolement généré par le télétravail. Tout comme Alexandra, qui trouve cela complexe, par moments, d’avoir ses chefs et interlocuteurs basés à Paris. « J’ai également une situation assez précaire, car il est plus difficile d’accéder à un CDI au Sénégal qu’en France. »
Pour d’autres, les difficultés sont différentes, administratives, culturelles, travailler en horaires décalés pour s’adapter au décalage horaire. Mais Sophia y a vu avant tout un bon tremplin pour démarrer dans son nouveau pays, « cette expérience m’a donné une première légitimité professionnelle au Royaume-Uni, ça m’a ouvert des portes et aujourd’hui je travaille en présentiel pour une entreprise britannique. »

Crédit photo : Pexels / Mikhail Nilov
-
Actualités internationalesil y a 2 semaines
L’EES, le nouveau système européen de passage aux frontières, en vigueur en octobre
-
Nos partenairesil y a 4 semaines
[Vidéo] Tout comprendre sur le divorce international pour les Français(es) vivant à l’étranger, notamment en Afrique
-
Vie pratiqueil y a 4 semaines
10 expressions anglophones faisant référence à la France
-
Tribuneil y a 2 semaines
L’image de la France à l’étranger : ce que l’on nous envie… et ce qui fâche
-
Actualités internationalesil y a 3 semaines
Le permis de conduire français est-il vraiment le meilleur au monde ?
-
Tribuneil y a 4 semaines
La Caisse des Français de l’Étranger : un modèle à réinventer ?
-
Etudier et travailleril y a 3 semaines
EURES, le portail européen de l’emploi, fait sa rentrée
-
Actualités internationalesil y a 2 jours
Étude Expat Insider : les pays où s’installer… et ceux à éviter
Pingback: Travailler pour la France depuis l'étranger : « Pour moi, ce n’était pas un choix » - French.HCNTimes.com
Thomas Breunier
4 septembre 2025 at 14 h 08 min
Bonjour Anne Florence,
Merci de cet article qui aborde une réalité qui affecte aussi les conjoint(e)s.
J’ai suivi ma femme en UK puis en Allemagne, et pour garder mon employeur francais, sans portage salarial et sans démission, je suis passé par le cabinet Adexpat.
Leur solution, en conformité avec les lois locales, est très prisée par mon employeur qui l’a utilisée sur d’autres pays ensuite, lui permet d’avoir un salarié en paie locale sans entité locale et sans faire appel à du portage international qui est couteux.
Avec leur méthode, j’ai pu conserver conserver mon emploi à distance avec mon employeur hors du pays, avec un contrat de travail direct, sans les conflits et risques de requalification ou de propriété intellectuelle qui inquiétaient mon employeur dans les schémas de portage salarial.
Cela coutait environ 200 EUR par mois et mon employeur n’avait rien à faire d’autre que de régler une facture mensuelle.
J’envisage actuellement de changer d’employeur et cette méthode devrait me permettre de rester en Allemagne et de travailler (en anglais ou francais) pour un employeur basé dans n’importe quel pays.
T.B.