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Au Maroc, Rabat Accueil accompagne les Français expatriés

Karine Arnulf, préside l’association depuis près de quinze ans. Parmi les objectifs : guider les adhérents sur le marché du travail marocain et tisser du lien social.

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Karine Arnulf

Lorsqu’elle pose ses valises à Rabat il y a quinze ans, Karine Arnulf est enthousiaste. Elle s’apprête à vivre sa première expatriation. Cette avocate de région parisienne a suivi son mari, en mission dans la capitale marocaine pour deux ans, initialement. « Les premiers mois, c’est un peu l’euphorie, raconte-t-elle depuis sa maison du quartier de Souissi. Tout le monde vient vous voir, on pense pouvoir vivre la même vie en France que dans notre nouveau pays. »

Mais très vite, Karine Arnulf fait face aux difficultés. Le salaire proposé pour exercer son métier est très en dessous de ses attentes. Et de toute façon, il lui faut parler l’arabe classique, une langue qu’elle ne connaît pas. Faire du réseau est tout aussi difficile. « Devant l’école, ce ne sont pas les parents qui viennent chercher les enfants mais les chauffeurs. Et puis se faire des amis parmi la population, ça ne se fait pas en un jour. J’ai découvert une réalité de l’expatriation que je n’imaginais pas. L’intégration est un processus à long terme. »

Les mois passent et Karine Arnulf entend parler de Rabat Accueil, une association qui propose son aide à tout nouvel arrivant francophone dans la ville ou déjà présents. Elle propose ses services, et devient responsable des activités. En 2009, elle en devient présidente… et y consacre alors toute son énergie. Elle ouvre un club de lecture, un atelier d’écriture et lance des activités théâtre. Surtout, elle met un point d’honneur à ce que « les personnes qui désirent nous aider soient libres d’exercer les fonctions qu’elles veulent, tout en sortant un peu de leur zone de confort. Les places ne sont pas figées, on peut être responsable des visuels de l’association comme gestionnaire des activités par la suite », tient-elle à souligner.

Des jeunes, des retraités, et moins de cadres supérieurs

Son crédo ? « Créer du lien social entre les gens, et pas seulement les Français. » Rabat Accueil compte des adhérents francophones – français, belges, québécois – mais aussi des Japonais, des Italiens, et des Marocains de retour au Maroc après des années dans un autre pays. « L’association est beaucoup moins communautaire qu’on ne le pense, assure Karine Arnulf. Il faut sortir de cette image d’Épinal de dames qui se retrouvent pour boire du thé. » Car en quinze ans, les profils des expatriés ont beaucoup changé. « Les deux membres du couple travaillent, ils sont plus jeunes et ne sont pas tous cadres supérieurs. Il y a aussi des retraités. Notre association s’est adaptée à ces changements. »

Aujourd’hui, les 40 bénévoles de Rabat Accueil accompagnent 460 familles et proposent une cinquantaine d’activités par an. Permaculture, Pilates, vide-dressing, karaoké, randonnée dans la région : « Il y a en a vraiment pour tous les goûts ! » L’association compose également des groupes de networking pour aider les expatriés à trouver du travail et à s’y retrouver sur le marché marocain. Une des préoccupations principales des adhérents, avec l’éducation des enfants, et la santé. Pour les aider à y voir plus clair, des séries de conférences sont organisées chaque année, début octobre. La première est souvent consacrée aux questions administratives, les suivantes sont dirigées par un avocat ou un médecin. Des réunions sont par ailleurs dédiées à l’interculturalité et au décodage de la société marocaine « pour sortir des stéréotypes ».

Ces deux dernières années, la pandémie a mis à mal la vie de l’association. « Même si nous avons innové avec des activités en visio, le Covid-19 a changé nos façons de vivre, déplore Karine Arnulf, on se réunit moins, on ne sort plus autant qu’avant. Cela manque à beaucoup de personnes. Les gens veulent interagir ensemble, se voir. » Une conviction partagée par Isabelle Frej, conseil consulaire des Français de Rabat et responsable des ressources humaines au lycée français Descartes. « Les gens ont besoin d’informations directes, de contacts. Ils se sont lassés de discuter derrière un écran », assure-t-elle. Pour leur offrir « le meilleur accompagnement possible, Isabelle Frej a « sillonné Rabat mais aussi les grandes villes du Maroc », pour rencontrer ses compatriotes dans des réunions et « faire remonter les sujets les plus brûlants ». À Rabat, une permanence reçoit les expatriés tous les mercredis après-midi. Au quotidien, ils peuvent s’adresser aux quatre élus consulaires de la ville en direct, par téléphone ou par mail.

Après plusieurs années à Rabat, au service de la communauté française, ni Isabelle Frej ni Karine Arnulf n’ont pour projet de rentrer en France. « Cette expatriation est une expérience de vie pour moi, affirme la présidente de Rabat Accueil. Aujourd’hui, ma vie est ici. La France, c’est loin. »

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