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Portrait d’EFE: « Il ne faut pas voir Dubaï seulement comme un eldorado »

Qui sont les entrepreneurs français à l’étranger ? Du Vietnam à l’Espagne en passant par les États-Unis, Français à l’étranger vous propose de découvrir le parcours de ces Français qui ont décidé d’entreprendre dans un autre pays, parfois en dépit des difficultés administratives, et qui contribuent directement et indirectement au rayonnement de la France à l’international. Découvrez ce mois-ci l’interview d’Alexandre Colleuil, fondateur et directeur général de l’entreprise Bloombox à Dubaï. Cette interview est réalisée en partenariat avec EFE International, initiative commune portée par CCI France International et les Conseillers du commerce extérieur de la France pour soutenir les entreprises des français de l’étranger.

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Portrait d'EFE Dubai

Français à l’étranger : Vous vivez à Dubaï où vous êtes à la tête de l’entreprise Bloombox. Que propose cette entreprise ?

Alexandre Colleuil: J’ai fondé Bloombox il y a plus de dix ans alors que je vivais déjà à Dubaï. Je souhaitais appliquer les méthodes de la grande distribution – industrie dans laquelle je travaillais – à l’artisanat de la fleur. Bloombox est aujourd’hui spécialisée dans le retail et la distribution de fleurs fraîches. Concrètement, nous sous-louons des espaces chez nos distributeurs – toutes les chaînes de grande distribution présentes aux Emirats arabes unis – où nous gérons pour eux l’espace « fleurs ». Bloombox s’occupe de tout, de l’achat des fleurs dans des fermes au Kenya ou sur les marchés de la fleur en Hollande jusqu’au panier du consommateur. Nous sommes présents dans plus de 200 points de vente : hypermarchés, supermarchés et stations-service.

Pourriez-vous nous raconter la genèse de la création de votre entreprise ?

Avant de fonder Bloombox, je travaillais pour un groupe qui avait plusieurs activités, notamment les fleurs. J’aimais bien ce produit car il y a quelque chose d’artistique, de créatif dans la vente de fleurs. Quand je me suis lancé, j’entendais beaucoup que la fleur était très chère ici, ce qui n’est pas totalement vrai car on retrouve plus ou moins les mêmes prix qu’en Europe. J’ai lancé mon projet en 2012 aux côtés d’industriels français plutôt chevronnés. Dix ans plus tard, nous sommes 53 employés, dont trois cadres francophones.

Comment décririez-vous la communauté des entrepreneurs français aux Émirats arabes unis ?

Des échanges réguliers existent, notamment grâce à la CCI et aux rendez-vous de networking qu’elle organise pour les petites entreprises et les entrepreneurs. L’écosystème dubaïote tend par ailleurs à favoriser l’entraide entre entrepreneurs, les contacts sont aisés et il est facile de rencontrer des personnes qui ont des postes importants ici, comme les PDG de grandes boîtes par exemple. Mais je pense que, culturellement, les Français ont plus tendance à travailler chacun dans leur coin donc les échanges ne sont pas automatiques au sein de la communauté. J’aimerais que nous puissions nous entraider encore davantage.

Que pourriez-vous dire de Dubaï à des personnes qui envisagent de s’y installer ?

Les Dubaïotes sont accueillants, curieux et savent valoriser les atouts de l’émirat : le climat, la plage, la sécurité, les opportunités professionnelles et économiques, le niveau de vie, le dynamisme, l’attrait pour la nouveauté, etc. Le relationnel est par ailleurs très important et lors d’une installation, il est important de rencontrer du monde, de se présenter. Mais s’installer ici est coûteux et la décision mérite donc réflexion sur l’aspect financier. Dernière chose qui peut être déroulante lorsqu’on s’installe ici: les décisions des cheikhs sont toujours appliquées. Lorsqu’ils ont par exemple souhaité faire venir des expatriés qualifiés, ils ont facilité l’accès aux visas, à l’immobilier et cela a fonctionné. Et je suis convaincu que, maintenant que les Émirats ont pris des engagements en matière climatique, ils vont s’y tenir. Pour découvrir tout cela, il faut venir voir car en Europe, il n’est pas facile d’appréhender le mode de vie dubaïote, souvent décrié. Or, beaucoup de Français pensent venir s’installer ici pour un an ou deux et restent finalement bien plus longtemps !

Et que diriez-vous à un Français qui souhaite y monter son entreprise, comme vous ?

Créer une entreprise à Dubaï est facile d’un point de vue légal et avantageux sur le plan fiscal. Le marché est par ailleurs très intéressant et le PIB par habitant plus élevé que dans beaucoup d’autres pays, ce qui peut permettre de trouver des débouchés facilement. Mais il ne faut pas voir Dubaï seulement comme un eldorado où n’importe qui peut réussir. Ici, la concurrence est rude dans tous les secteurs avec des entreprises de toutes les nationalités et il n’est pas toujours simple de trouver sa place. Si les locaux sont très accueillants et toujours curieux lorsqu’un étranger vient proposer un nouveau concept, décrocher un contrat peut être très difficile. Pour réussir à Dubaï, il faut venir sur place et rencontrer toutes les structures qui peuvent accompagner la création ou le développement de l’entreprise : Business France, la chambre de commerce et d’industrie qui est très active, etc. Ici la Team France Export fonctionne vraiment bien. Ensuite, aux Émirats, il faut prévoir des délais assez longs. Dans cette région du monde, la relation au temps est différente et les deadlines ne sont pas toujours respectées. Pour les entreprises qui exportent dans le domaine de la grande distribution, je recommande par ailleurs de trouver un distributeur local. Cela permet de grandir plus vite dans la région.

 

 

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