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La Bulgarie bientôt dans la zone euro: les entrepreneurs français se préparent aux nouvelles opportunités

Le pays le plus pauvre de l’UE pourra rejoindre la monnaie unique dès le 1er janvier prochain. La Commission européenne vient de donner son feu vert. Sur le sujet, les avis parmi la population sont partagés. Les expatriés, eux, applaudissent.

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La zone euro comptera bientôt 21 pays. Trois ans après la Croatie, la Bulgarie devrait rejoindre à son tour la monnaie unique le 1er janvier prochain. L’ancien pays communiste a franchi toutes les étapes nécessaires, annonce la Commission à Bruxelles. Le Premier ministre bulgare, Rossen Jeliazkov, a salué « un jour exceptionnel » pour la petite république de 6 millions d’habitants. Mais toute la population ne l’entend pas de cette oreille. « On était prêt depuis 5 ans mais c’est le système bancaire bulgare qui posait problème, observe Amélie Leclercq, directrice d’une société dans le tourisme depuis 8 ans à Sofia, la capitale. Les banques bulgares manquent de transparence.»

Amélie Leclerq en bonne compagnie à Sofia : ” Les gens espèrent que l’euro va faire baisser les frais financiers. “

Comme en Croatie après le passage à la monnaie unique, une partie de la population bulgare craint une flambée des prix, alors que l’inflation a déjà atteint 22% en 2023 à Sofia et 14% l’an dernier. « Un parti d’extrême droite, Vazrajdane, financé par l’étranger a surgi il y a 4 ans, et mène une campagne permanente contre l’euro et l’Europe. Il organise des manifestations chaque semaine et répercute la propagande russe », assure Mme Leclercq. D’après des sondages récents, près de la moitié des Bulgares préféreraient conserver le lev, leur monnaie nationale, d’ailleurs alignée sur l’euro depuis des années.

A l’inverse, une grande partie des entreprises bulgares travaille avec l’étranger et se réjouit donc de ce passage à l’euro. Idem pour les sociétés françaises qui opèrent depuis la Bulgarie, comme Latécoère qui produit des composants aéronautiques pour Airbus dans son usine de Plovdiv (photo principale) depuis 2018. « Ils peinent surtout à trouver de la main d’œuvre », assure Mme Leclerq, également membre de la CCI France Bulgarie. On estime à 3 500 le nombre de Français présents en Bulgarie. Réputé jusqu’à présent bon marché, le pays des Balkans attire notamment de nombreux retraités français qui retrouvent ici un pouvoir d’achat convenable, même avec de petites pensions.

Amélie Leclerq à Sofia : ” « On était prêt depuis 5 ans mais c’est le système bancaire bulgare qui posait problème. “

Si un sentiment pro-russe existe bel et bien en Bulgarie, il est minoritaire assure le Française. La majorité de la population est pour l’euro : « Les gens espèrent que cela va faire baisser les frais financiers. Pour le tourisme ou les futurs expatriés, familles ou hommes d’affaires, il n’y aura plus la barrière mentale d’aller dans un pays où il faut changer de l’argent. » Les réticences sont particulièrement fortes dans les zones rurales, où certains Bulgares n’ont jamais voyagé à l’étranger et n’ont pas l’habitude des transactions internationales. Tout le monde ici garde en mémoire la grave crise économique de 1996-97. Elle avait provoqué la faillite de 14 banques et une hyperinflation dépassant 300 %. En entrant dans la zone euro, la Bulgarie espère attirer des investissements industriels européens.

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1 Comment

1 Comments

  1. Klein

    24 juin 2025 at 0 h 18 min

    Il semble que Mme Leclercq ne rencontre que des Bulgares “europhiles libéraux compatibles” dans les beaux quartiers de Sofia
    – ton méprisant envers les Bulgares : “certains n’ont jamais voyagé a l’étranger” : seraient ils donc la version locale des gueux , n’ayant jamais vu un bureau de change . Leur rejet de l’euro s’expliquerait facilement par une “barrière mentale’???
    Mme Leclercq, je vous propose de faire un voyage en Scandinavie ,Danemark ou Suede , et de développer a leurs habitants votre théorie de la barrière mentale, expliquant ainsi leur rejet de l’euro
    – calomnie/diffamation publique envers le parti Vazrajdane “financé par l’étranger” ! Meme pas un conditionnel ou un début de preuve. Mais comment s’étonner quand Mme Leclerq n’est pas capable de se renseigner sur la date de fondation de ce parti (2014)
    – Mme Leclercq ose explicitement faire un lien entre le sentiment proRusse de la population et le rejet de l’ euro. Les Bulgares n’ont jamais oublié que ce sont les Russes qui les ont délivrés de la colonisation ottomane, alors que les pays de l’Europe occidentale avaient toujours soutenu l’occupant, y compris militairement (a l’occasion,ne pas hésiter à visiter a Varna le monument aux morts dédié aux soldats français morts pendant la guerre de Crimée our défendre la colonisation ottomane sur les Balkans …)
    Mme Leclerq ne semble pas voir la contradiction entre un sondage montrant que près de la moitié des Bulgares sont contre l’euro et son affirmation comme quoi la majorité de la population est pour l’euro . Pour trancher,il faudrait faire ce référendum proposé par le Président bulgare, mais rejeté par le gouvernement et parlement sous de faux prétextes (cf le référendum de 2003 en Suede ,qui a bien eu lieu lui, et qui a rejeté le passage à l’euro ) Comme quoi, en Bulgarie comme en France, donner la voix au peuple fait peur…

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