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Le français, une langue d’avenir et d’affaires au Canada

Un an après son lancement, la nouvelle Alliance de la francophonie économique canadienne n’a pas revu ses ambitions à la baisse. Objectif : fédérer et faire rayonner les entreprises de langue française partout au Canada.

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Pour contrer le déclin du français, le Canada mise sur l’immigration

« Il est de plus en plus clair que le français représente un avantage compétitif au niveau économique tant pour les provinces canadiennes que pour le Canada dans son ensemble », affirme Gaëtan Thomas, PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick et nouveau président de la toute jeune Alliance de la francophonie économique du Canada (AFEC).

En collaboration avec les représentants de la Fédération des chambres commerces du Québec, de Parallèle Alberta (anciennement Conseil de développement économique de l’Alberta) et de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario, il a lancé cette super Chambre de commerce en janvier 2023 pour porter la francophonie canadienne à un autre niveau. « On parle souvent de la situation de la langue française au Canada dans une optique politique et pas tellement économique, abonde Charles Milliard, président de la Fédération des chambres de commerce du Québec. Nous avons réalisé qu’hors du Québec, il y avait des organisations très présentes et très fortes sur le terrain qui faisaient un travail similaire au nôtre pour promouvoir le développement économique de leur province en français. »

430 000 entreprises francophones au Canada

Il faut dire qu’au Canada, la francophonie est très vite estampillée comme l’apanage du Québec. « On ne le sait pas toujours, mais il y a tout de même 70 000 entreprises francophones hors-Québec, et 430 000 au total dans l’ensemble du pays, s’enthousiasme Gaëtan Thomas. C’est une force économique indéniable et essentielle. En nous unissant et en connectant nos réseaux respectifs, nous pouvions augmenter notre force de frappe et réaliser davantage de transactions commerciales interprovinciales. Il y a 600 000 francophones en Ontario, ce n’est pas rien ! »

C’est d’ailleurs pour cela que le Québec ne tient pas un rôle plus important que les trois autres provinces fondatrices de cette nouvelle Alliance. Pour réussir le maillage entre les entreprises, il faut se défaire du préjugé que le français est uniquement l’affaire du Québec, plaide Charles Milliard : « Nous avons une bonne collaboration avec le gouvernement du Québec et le secrétariat québécois aux relations canadiennes, qui nous permettent de mener des initiatives pour la francophonie dans le reste du Canada. Nous avons donc un peu de budget, mais il était primordial le leadership de l’AFEC soit assuré par des gens à l’extérieur du Québec. »

La Colombie-Britannique, nouveau membre de l’Alliance

Un an après le lancement de cette grande innovation pour le secteur économique francophone pancanadien, l’AFEC commence doucement à se faire un nom au sein de l’écosystème entrepreneurial national et francophone, et n’a pas besoin de s’évertuer à organiser ses propres événements quand son environnement est aussi fertile. « Nous essayons au maximum de participer aux rencontres de nos membres, comme celle de Parallèle Alberta à Calgary début mars, ou encore le rendez-vous Acadie-Québec 2024 qui se tiendra au mois de mai », explique Charles Milliard.

Des opportunités bi ou multilatérales pour parler de business en français, mais pas seulement. L’AFEC a réussi à se faire une place au Toronto Global Forum 2023, un sommet économique international et anglophone, qui a pourtant accueilli deux conférences entièrement en français. « Parce qu’on est une Alliance, on a plus de chance d’être reconnus et d’être invités dans ce genre d’événements que si l’on
représentait simplement une province », ajoute Gaëtan Thomas.

Représenter tous les secteurs porteurs

À terme, l’AFEC ambitionne de représenter tous les secteurs porteurs de l’économie canadienne, au même titre que n’importe quelle association d’entreprises anglophones. «Plus d’autres provinces vont nous rejoindre, plus nous serons diversifiés, assure  Gaëtan Thomas. Pour l’heure, au Nouveau-Brunswick par exemple, les domaines les plus importants sont la transition verte, l’énergie, l’éducation et le tourisme. »
D’ailleurs, les provinces candidates ne manquent pas à en croire le président de l’AFEC, qui compte déjà un nouveau membre, la Colombie-Britannique. « La Nouvelle-Écosse manifeste aussi un grand intérêt, et nous approchons également le Manitoba », poursuit-il. Une stratégie du pas à pas nécessaire pour repérer toutes les associations économiques provinciales et étudier le terrain.

Pour l’heure donc, l’AFEC sème ses graines en espérant une récolte rapide et  fructueuse. Son premier projet est d’ailleurs d’analyser les transactions économiques entre les entreprises francophones canadiennes, et de diffuser ces données au sein de son réseau, indique Gaëtan Thomas. « Nous devons inciter les entrepreneurs à collaborer et leur faire comprendre qu’il y a un marché dans chaque province.
Beaucoup de mes membres ne savent par exemple pas qu’il y a un marché très important dans l’ouest canadien. »

Une expansion à l’international

Mais l’Alliance de la francophonie économique canadienne ne compte pas limiter ses efforts aux frontières du pays, bien au contraire. L’un de ses objectifs est de permettre à ses entreprises de rêver plus grand, et de conclure des partenariats à l’international. « Nous devons d’abord multiplier les échanges entre nous, puis nous unir pour faire plus d’échanges avec l’international, grâce à cette langue française qui est l’une des langues les plus en croissance dans le monde, une langue d’avenir en termes d’affaires. Les Canadiens bilingues parlent deux des plus grandes langues d’affaires dans le monde, un atout largement sous-valorisé », estime aujourd’hui le président de l’AFEC.

Et quoi de mieux que de s’appuyer là encore sur une base existante et solide ? « Le Canada est le seul pays au monde dans lequel deux provinces (le Québec, francophone, et le Nouveau-Brunswick, bilingue, ndlr) et l’État ont un droit égal en termes de décisions culturelles, économiques ou autre au sein de l ‘Organisation internationale de la Francophonie », explique le président de l’Alliance. C’est ainsi sur cette précieuse béquille qu’est l’OIF que comptent les cofondateurs pour gagner en visibilité. « La prochaine mission de l’Organisation aura lieu mi-juin à Montréal et à Québec, c’est une belle vitrine pour promouvoir les objectifs de l’Alliance, confirme Charles Milliard. Une centaine d’entreprises de la francophonie mondiale seront présentes, et se joindront au Rendez-vous d’affaires de la francophonie de Québec international prévus à la même période à Québec. » Leur but : que chaque participant international reparte de ce sommet en ayant compris que le français était un dossier canadien, et pas seulement québécois.

« Une francophonie vivante et dynamique »

Vancouver, Calgary, Hallifax… Autant de villes francophones qu’on ne soupçonnait pas, et autant d’opportunités aux yeux de Gaëtan Thomas : « L’Europe reconnaît cette force. Nous avons reçu les ambassadeurs d’Estonie, de Belgique qui reconnaissent tous la valeur du français dans leurs efforts diplomatiques. De nombreux pays d’Afrique seront aussi représentés au sommet de l’OIF à Québec, et vont découvrir qu’il y a une francophonie vivante et dynamique partout au Canada, avec autant de possibilités
d’investissements économiques. Nous allons pouvoir jumeler nos entreprises avec d’autres à l’international. »

Et pourquoi ne pas étendre les attributions de l’Alliance hors de la sphère entrepreneuriale ? Un rêve ambitieux qui pourrait devenir réalité, à en croire Charles Milliard. « La mairesse de Calgary, en Alberta, aimerait voir une école francophone s’implanter au centre-ville et se cherche des alliés. Ce sont des dossiers sur lesquels l’AFEC pourrait être utilisée. Les décideurs fédéraux et provinciaux commencent à se rendre compte de notre existence et de l’intérêt que l’on représente. Je suis assez confiant qu’on devienne un allié de la cause francophone au Canada. »

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