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USA : Donald Trump s’en prend (à nouveau) aux visas H-1B et augmente les frais à 100.000 dollars

100.000 dollars. C’est désormais le prix à payer pour obtenir un visa H-1B, ce précieux sésame qui permet à des milliers d’étrangers qualifiés de venir travailler aux États-Unis.

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Donald Trump s’en prend (à nouveau) aux visas H-1B et augmente les frais à 100.000 dollars

L’annonce de ce nouveau ticket d’entrée, faite vendredi soir, a surpris le monde de la tech et les entreprises qui dépendent de ces talents venus de l’étranger.

Dans un premier temps, elle a semé la confusion puisque pendant plusieurs heures, des responsables américains ont laissé entendre qu’il s’agissait de frais annuels. Mais samedi matin, la Maison Blanche a corrigé le tir : il s’agit bien d’un paiement unique, réservé aux premières demandes, qui ne devrait pas avoir d’impact sur les renouvellements.

La mesure est entrée en vigueur le dimanche 21 septembre à minuit, et suscite déjà de vives inquiétudes pour les entreprises, mais aussi pour les familles qui vivent et travaillent aux États-Unis grâce à ce visa.

Un programme qui remonte à 1990

Ces visas, créés en 1990 pour attirer des talents exceptionnels et répondre à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, permettent chaque année à des ingénieurs, chercheurs, informaticiens et médecins étrangers de venir travailler temporairement aux États-Unis. Ces titres de séjour sont valables trois ans, et renouvelables pour trois années supplémentaires, via le parrainage d’une entreprise. Jusqu’ici, le coût pour les employeurs se situait sous la barre des 5.000 dollars. Ce nouveau tarif représente donc une augmentation considérable.

« Depuis le temps qu’on nous dit que ce visa est un siège éjectable … On en a eu la preuve ce week-end », résume amèrement une chercheuse française installée en Californie.

En 2024, ce sont quelque 400.000 H-1B qui ont été approuvés. Parmi ceux-ci, les deux tiers étaient des renouvellements. L’Inde est de loin le premier pays bénéficiaire de ce programme, puisque ses ressortissants bénéficient d’environ 71 % des approbations.

« Voler les emplois » des Américains

Donald Trump a ces visas dans sa ligne de mire depuis son premier mandat. Il accuse les travailleurs sous H1-B de « voler des emplois » aux Américains. Lors de son annonce, dans le Bureau ovale, le président a rappelé son objectif : forcer les entreprises à former et recruter des talents locaux.

L’Inde a rapidement réagi, mettant en garde contre de possibles « conséquences humanitaires » et évoquant des « perturbations pour les familles ».

Et, pour beaucoup, c’est surtout la brutalité de la mise en place qui choque. Des géants comme Microsoft, Amazon ou JPMorgan ont conseillé à leurs salariés de rester aux États-Unis et de suspendre tout déplacement international, selon des documents internes relayés par les médias américains. Les avocats spécialisés en immigration envoient eux-aussi des recommandations claires, que French Morning a pu consulter : si vous êtes à l’étranger, rentrez immédiatement. Si vous aviez prévu de voyager, annulez vos plans.

Un samedi « marqué par l’angoisse »

Clothilde M., ingénieure française vivant en Californie, a dû renoncer à se rendre en France pour l’accouchement de sa sœur en novembre prochain. « C’est terrifiant de voir que les cartes peuvent être rebattues en un claquement de doigts. Mes avocats me recommandent d’annuler mon voyage. »

Ursula F. est allemande et est installée dans le Colorado. Cette travailleuse de la tech nous raconte un samedi « marqué par l’angoisse » avant d’apprendre que son renouvellement ne serait pas concerné. « C’est un soulagement, mais aussi une profonde inquiétude pour le secteur. Le développement de la tech aux États-Unis va être grandement impacté. »

Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre la panique et l’humour noir. Si certains Français plaisantent en mettant leur visa « en vente pour 99.999 dollars », la plupart expriment surtout une profonde incertitude : beaucoup se demandent si leur projet de vie, leur carrière ou même la scolarité de leurs enfants ne sont pas soudain remis en question.

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