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La Malaisie, le nouveau hub de l’Asie du sud-est

Avec son emplacement stratégique au cœur de l’Asie du Sud-Est, son dynamisme économique, la bonne qualité de ses infrastructures, une population éduquée et anglophone et des coûts encore relativement bas, la Malaisie s’impose de plus en plus comme un nouveau hub dans la région pour les entreprises internationales.

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La Malaisie, le nouveau hub de l'Asie du sud-est
Cet article fait partie du dossier ASEAN Sud, le nouveau centre de gravité de la croissance mondiale : 4/12

Longtemps, le terme hub en Asie du Sud-Est était associé uniquement à Singapour. Mais la voisine malaise nourrit depuis plusieurs années l’ambition de s’affirmer à son tour comme une plateforme stratégique au cœur de la région. À ses atouts structurels, à savoir sa position géographique privilégiée et un environnement stable et multiculturel, le gouvernement a mené une active politique d’incitations fiscales pour attirer les sièges régionaux. À partir de 2010-2015, alors qu’à Singapour les coûts s’envolent, la Malaisie offre des coûts salariaux 30 à 60 % inférieurs selon les secteurs, des loyers divisés par trois ou quatre, et surtout une réserve de jeunes diplômés anglophones, souvent formés à l’étranger, disponibles pour des structures de back-office, d’IT ou de data.

Un rééquilibrage entre Singapour et la Malaisie

Certaines entreprises françaises implantées à Singapour amorcent alors un rééquilibrage opérationnel avec la Malaisie. C’est le cas notamment du géant pharmaceutique français Sanofi qui, à partir de 2016, commence à réorganiser sa structure en ASEAN. Une partie des fonctions financières et administratives migre progressivement vers Kuala Lumpur, qui devient en 2020 un « Global Business Services » comptant aujourd’hui quelque 80 employés. Même logique chez Air Liquide, qui en 2017 avait lancé en Malaisie son centre de services financiers partagés pour gérer ses opérations régionales avant d’ouvrir un an plus tard son « Smart Innovative Operations Center » afin de piloter en temps réel les installations industrielles dans toute la région. Un choix qui illustre la solidité d’une infrastructure de technologies de l’information et un vivier d’experts hautement qualifiés dans l’analyse des données de masse.

Ce rôle de hub s’applique également à la logistique. Après avoir ouvert une première enseigne en 2016, Decathlon, le champion français du sport, a décidé de structurer sa logistique régionale à partir de la Malaisie avec l’inauguration d’un centre de distribution régionale (RDC) pour l’Asie du Sud-Est dans la zone franche du port de Tanjung Pelepas (Johor). Situé à 45 minutes de Singapour, ce port malaisien, détenu à 49 % par Maersk (ndlr : le géant danois du transport maritime et de la logistique), classé 15ᵉ mondial, propose des tarifs 30 à 40 % inférieurs grâce à des coûts de main-d’œuvre et de l’immobilier plus faibles.

Des incitations fiscales à l’œuvre

Mais la Malaisie ne compte pas uniquement sur la différence de coûts avec Singapour. Le Malaysian Investment Development Authority (MIDA) et le gouvernement malaisien ont structuré une politique d’attractivité fiscale pour séduire les entreprises étrangères. Pierre angulaire de ce dispositif : le Malaysia Digital Status, qui vise à moderniser l’écosystème numérique et à attirer les multinationales dans les domaines du digital, de l’IA, de la cybersécurité, de la R&D, du back-office et des services partagés (GBS). Parmi les différentes mesures, le Investment Tax Allowance permet de déduire une part importante des dépenses en capital (infrastructures, usines, machines, équipements…) des revenus imposables. À cela s’ajoutent également des avantages supplémentaires pour des investissements dans certaines zones désignées (Special Economic Zones, SEZ) : exonérations fiscales particulières, allègements de droits de douane, exemption sur certaines taxes, réductions d’impôts pour des activités s’y implantant.

La transition énergétique, source d’opportunités

« Il y a également des opportunités pour les acteurs de la transition énergétique », observe Alban Simonte, responsable du Commerce bilatéral et du Support aux entreprises à la Chambre de commerce et d’industrie française de Malaisie. Schneider Electric, le leader mondial des solutions d’efficacité énergétique, est le partenaire de Petronas, le géant malaisien de l’énergie, dans la création du Centre for Offshore Renewable Energy (CEFORE), implanté au large de Kuala Terengganu, sur la côte est de la Malaisie. Ce centre offshore de production d’énergies renouvelables combinant énergie solaire, énergie éolienne offshore et énergie des vagues a un double objectif : d’une part produire de l’énergie renouvelable, d’autre part servir de laboratoire / démonstrateur technologique. Pour la Malaisie, c’est un signal politique et économique clair : le pays entend devenir un hub régional pour les énergies renouvelables en combinant expertise internationale et innovation locale. Pour les entreprises internationales, c’est un message fort aussi : elles sont les bienvenues dans l’aventure. »

Dossier ASEAN Sud - Décembre 2025
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