Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 26 au 31 octobre

Afrique

Guinée-Conakry

Les arrestations de plusieurs leaders de l’opposition ont engendré de violentes manifestations le 20 octobre dans la capitale Conakry. Trois personnes ont été tuées, touchées par les tirs à balles réelles des forces de l’ordre. Ce mouvement de protestation contre les autorités militaires guinéennes devrait se poursuivre, notamment ce 26 octobre suite à l’appel à de nouveaux rassemblements de la part du Front national pour la défense de la Constitution, principal groupe d’opposition. Le récent accord entre la junte et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), fixant la durée de la transition politique à vingt-quatre mois avant le retour à un éventuel pouvoir civil, ne semble pas suffisant pour calmer la fronde contre le pouvoir militaire en Guinée.

Ouganda

La situation sanitaire dans ce pays enclavé d’Afrique de l’Est pourrait avoir des répercussions sur le plan sécuritaire. En effet, de nouveaux cas d’infection au virus Ebola signalés dans la capitale Kampala ont conduit les autorités ougandaises à imposer des mesures de restrictions susceptibles d’accentuer les tensions sur place. Les habitants des districts de Kasanda et de Mubende (à une centaine de kilomètres à l’ouest de la capitale) sont ainsi soumis, jusqu’au 2 novembre, à un couvre-feu et à une interdiction de quitter la zone. Pour l’heure, aucune manifestation d’opposition à ces restrictions n’a été relevée, mais la tension pourrait gagner si ces mesures restrictives devaient conduire à la fermeture de commerces ou à une interdiction plus large des rituels funéraires ou traditionnels. D’autre part, à l’image des Etats-Unis, certains pays ont imposé des dispositifs sanitaires pour les voyageurs en provenance d’Ouganda.

Tchad

Un couvre-feu vient d’être décrété dans la capitale N’Djaména et dans plusieurs localités tchadiennes suite aux manifestations du 20 octobre qui se sont soldées par la mort d’au moins cinquante personnes, quelques cinq cents autres étant blessées. Cause de cette colère populaire, le report des prochaines élections à octobre 2024, alors que la fin de la période de transition – après la prise de pouvoir par la junte militaire en avril 2021 – devait justement s’achever ce 20 octobre 2022. En dépit de cette sévère répression, de nouveaux rassemblements sont à anticiper dans les semaines à venir.

Amériques

Brésil

L’ancien président Lula da Silva (de 2003 à 2011) et le sortant Jair Bolsonaro (depuis janvier 2019) vont se retrouver le 30 octobre pour le deuxième tour d’une élection présidentielle aux enjeux très sensibles. Outre les répercussions, notamment environnementales, du choix de l’électorat brésilien, de nombreuses perturbations sont à prévoir au cours des jours à venir dans les grandes villes du pays comme Rio de Janeiro, São Paulo ou encore dans la capitale Brasília. D’importants rassemblements de soutien aux candidats devraient avoir lieu cette semaine, avec un risque patent de débordements et d’affrontements avec les forces de l’ordre, ou entre opposants politiques. Des rassemblements spontanés sont susceptibles de se produire lors de l’annonce des résultats, tandis que d’importantes forces de sécurité seront déployées le jour du vote. 

Asie/Pacifique

Péninsule coréenne

La multiplication des exercices militaires et des tirs de missiles exacerbe les tensions dans cette partie du monde. Le 19 octobre, la Corée du Nord a effectué une centaine de tirs d’artillerie en réponse aux exercices annuels de l’armée sud-coréenne (appelés Hoguk) à l’intérieur de la zone tampon maritime, violant prétendument la déclaration de Panmunjom (village à cheval sur les deux Corée) qui augurait un climat de détente en 2018. Tandis que les Etats-Unis et la Corée du Sud se préparent à de nouveaux exercices militaires du 31 octobre au 4 novembre prochain, plusieurs sources évoquent un probable nouvel essai nucléaire nord-coréen le 8 novembre, au moment des élections américaines de mi-mandat. Ces rapports de force mutuels, s’ils ne préfigurent pas une détérioration globale de la situation sécuritaire dans la zone à ce jour, continuent néanmoins d’incarner cette crise géostratégique récurrente au sein de la péninsule coréenne.

Région

La saison des cyclones dans le Pacifique-Sud, qui va débuter en novembre, s’étend jusqu’au mois d’avril. Durant cette période propice aux inondations et glissements de terrain, les risques de perturbations significatives dans les secteurs du trafic aérien, des télécommunications et de l’énergie sont également accrus. Pour cette saison à venir et compte tenu des prévisions météorologiques actuelles, l’Australie, la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu pourraient être particulièrement affectés par ce phénomène. La nature dévastatrice de ce risque potentiel nécessite une application scrupuleuses des consignes des autorités locales pour toutes les personnes vivant dans ces zones.

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

Ukraine

Les attaques des forces russes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes sont à l’origine de nombreuses coupures de courant. Si l’armée occupante continue de perdre du terrain face à la contre-offensive ukrainienne dans l’Est et le Sud du pays (à l’exception de l’oblast de Kherson), les opérations des forces russes ont endommagé près de 40% des infrastructures énergétiques ukrainiennes au cours de ces dernières semaines. À l’approche de l’hiver et de conditions météorologiques contraignantes, de nouvelles attaques de ce type sont à craindre dans les prochaines semaines.