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Des opportunités dans l’emploi infirmier au Canada

Face à la pénurie de soignants, le Canada est en recherche de compétences dans ce secteur. Certains Français se lancent dans l’aventure, mais non sans mal selon les provinces, où les règles de reconnaissance des diplômes diffèrent.

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Diplômée infirmière en 2014, Loudia Ghars exerçait jusqu’en 2019 à la Pitié-Salpêtrière à Paris. « J’ai commencé fin 2018 en m’informant notamment sur l’ARM (arrangement de reconnaissance mutuelle, signé en 2008 entre la France et le Québec, ndlr). » Pour immigrer, la jeune femme décide de passer par le biais du programme Jeunes Professionnels, un permis fermé qui la lie à son employeur pendant deux ans. « J’ai assisté aux entretiens organisés à Paris par le bureau de Recrutement Santé Québec. »

Un rendez-vous durant lequel l’hôpital public de la ville québécoise de Gâtineau lui signe une promesse d’embauche. « Même en parlant français, on ne se comprenait pas toujours avec les patients. Il a fallu une période de réajustement », explique Loudia qui, avant de voguer solo, a dû réaliser 75 jours en binôme avec un conseiller infirmier chargé de sa formation et personne ressource afin de revenir sur des points techniques. En effet, ici, l’infirmier ausculte le patient pour réaliser une évaluation complète. Loudia évoque un salaire « qui a pratiquement doublé, mais avec quatre semaines de congés et une durée hebdomadaire de travail de 37,5 h, sur des roulements qui peuvent être de nuit ou de jour, provoquant de nombreuses démissions. »

Une résidence permanente plus facile à obtenir en Ontario

Une raison qui l’a notamment poussée à partir dans la capitale du Canada, à l’hôpital universitaire francophone de Montfort. « Même si je suis passée à deux semaines de vacances par an et qu’il faut davantage parler en anglais, notamment avec les médecins, les conditions sont vraiment meilleures en Ontario, je gagne dix dollars de l’heure en plus. Il était aussi plus facile, en déménageant, d’obtenir sa résidence permanente car à Ottawa on traite directement avec le gouvernement fédéral, contrairement au Québec qui fixe des seuils d’admission. » Loudia Ghars vient de reprendre une maîtrise. « Ici on peut vraiment développer sa carrière avec des débouchés multiples. Mais s’il y a beaucoup de potentiel, il faut être conscient des inconvénients et faire le deuil des nombreux avantages sociaux qui existent en France », prévient-elle.

Aide à domicile, doula ou brancardier

Après quatre ans comme infirmier-réanimateur à Créteil, Laurent Chan arrive à Vancouver en 2019, rempli d’espoir, sous un visa touristique pour rejoindre sa compagne. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le Francilien n’a pas encore l’autorisation d’exercer son métier en Colombie- Britannique. Car la « la reconnaissance des titres de compétences étrangers est avant tout la responsabilité des provinces et des territoires », rappelle le ministère Emploi et Développement social.

Avant de partir, Laurent avait pourtant envoyé les preuves de son expérience, traduites en anglais au Service National d’évaluation de soins infirmiers (SNEI). « Des erreurs ont été recensées dans mon dossier, j’ai dû recommencer et la procédure a aussi été ralentie par la pandémie. » Son mariage lui ouvre la voie de la résidence permanente et de la possibilité de travailler. « J’ai été aide à domicile dans une famille privée pendant un an. Sinon, dans la santé, les seuls autres choix possibles sans avoir besoin d’une certification étaient doula (fonction non médicale qui assiste le travail des sages- femmes, Ndlr) ou brancardier. »

Après un examen pour évaluer ses compétences, passé en août 2021, il est sommé huit mois plus tard de prendre des cours en ligne pour s’initier au système de santé canadien, soutenu à hauteur de 2 000 $. Laurent Chan a depuis fait ses comptes : à la fin processus, il aura dépensé près de 13 000 $. Un investissement financier qu’il espère compenser avec un salaire deux fois plus important qu’en France, à près de 37$ de l’heure.

Depuis fin février, le Français effectue un stage dans le service de médecine d’un hôpital, à l’issue duquel il pourra obtenir une licence d’exercice temporaire et passer l’examen final pour être enregistré au Collège des infirmières et des sages-femmes de la Colombie-Britannique. Depuis début janvier, le gouvernement de la province à Victoria a annoncé des mesures des mesures pour accélérer l’accréditation d’infirmiers formés à l’étranger, en réduisant et avançant les frais via une bourse et en limitant le temps d’évaluation des dossiers.

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