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Enseignement : « On ne pourra pas envisager une forte croissance du réseau sans un recours accru au distanciel » (Cned)

Premier opérateur de formation à distance du monde francophone, le Cned se donne notamment pour mission de venir compléter l’offre éducative des établissements du réseau de l’enseignement français à l’étranger. Interview de son directeur général Jean-Noël Tronc.

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Jean-Noel Tronc, directeur général du Cned

Français à l’étranger : Quelle part de l’activité du Cned représente l’international ?

Jean-Noël Tronc : Avec sa double mission d’éducation et de formation, le Cned est le premier opérateur de formation à distance tout au long de la vie en Europe et dans le monde francophone. 15% de nos inscrits résident hors de France. Cela représente près de 20000 personnes, dont environ 17000 scolaires et 3000 adultes en formation (langues, préparation aux concours, études professionnelles, études supérieures notamment). Nos inscrits se répartissent sur les cinq continents, avec une prédominance sur le continent africain (48%) suivi de l’Europe (22,3%) puis les Amériques (15,3%), l’Asie (12,3%) et l’Océanie (près de 2%).

Quelles sont vos perspectives pour 2024 en la matière ?

Le Cned a toujours joué un rôle important sur le plan international et celui-ci va encore se renforcer dans les années à venir. C’est un des axes de développement forts de notre contrat d’objectifs et de performance actuel qui court jusqu’en 2026. Cela porte bien entendu sur le volet scolaire, qui demeure notre activité principale, mais également sur celui de la formation initiale et continue à distance des enseignants de français langue étrangère (FLE) et celle des étudiants en FLE.

Concernant le volet scolaire/éducation, qui fait appel à vos services : des particuliers, des établissements ?

Nous travaillons avec les particuliers comme avec les établissements scolaires, homologués et non homologués. Nous proposons la continuité de la scolarité française des élèves à l’étranger selon un format adapté aux besoins spécifiques de l’expatriation et de la scolarisation hors de France, et notamment auprès des jeunes, de la grande section de maternelle à la terminale, dont la résidence familiale d’habitation se trouve éloignée d’un établissement français. Nous venons également en appui aux établissements du réseau de l’enseignement français à l’étranger (EFE) et nous nous inscrivons notamment en complémentarité de son offre éducative.

Nous répondons par ailleurs à la demande croissante de partenariats émanant de structures éducatives locales, notamment des établissements non homologués qui souhaitent adjoindre un parcours complémentaire en français à leur cursus national. Aujourd’hui, nous avons 165 conventions de partenariat avec des établissements à l’étranger dont 101 avec des établissements du réseau de l’EFE et 64 hors réseau. La dynamique de développement est réelle. En 2023, nous avons fait aboutir 20 nouvelles demandes de partenariats avec des établissements scolaires.

Dans quelle mesure l’offre que vous proposez est-elle complémentaire par rapport à celle des établissements français à l’étranger pour les élèves ? 

Le Cned s’inscrit dans une logique de complémentarité avec l’offre éducative des établissements du réseau de l’enseignement français à l’étranger. Il est notamment un partenaire privilégié de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) et de la Mission laïque française (MLF). Nous permettons aux établissements scolaires gérés par ces deux opérateurs de maintenir une offre d’options étendue, de proposer de nombreux enseignements de spécialité au lycée ou encore de remplacer des professeurs pour de courtes durées. Une centaine de lycées a ainsi fait appel au Cned en 2023 pour des enseignements à distance de spécialité. Le Cned et l’AEFE ont également signé en 2023 deux nouvelles conventions de partenariat pour le collège, relatives au dispositif d’aide aux devoirs Jules et au service Program’Cours pour assurer la continuité des apprentissages des élèves en cas d’absence de courte durée d’un enseignant non remplacé.

De nombreux enfants d’expatriés français poursuivent par ailleurs leur scolarité dans un établissement étranger hors réseau. Nous leur proposons la formule SCI – pour « scolarité complémentaire internationale » – une formule allégée qui leur permet de de garder un lien avec la langue et la culture françaises.

Le contexte géopolitique actuel a-t-il contribué à renforcer votre rôle dans certains pays ?

Nous répondons avec agilité et rapidité à des situations de crise pour permettre la poursuite des apprentissages malgré le contexte local. L’enseignement à distance peut présenter un soutien de courte durée ou s’inscrire de manière plus pérenne, en fonction des situations. Nous avons bien entendu tous présent à l’esprit la crise sanitaire durant laquelle le Cned a scolarisé à l’international de nombreux élèves ne pouvant se rendre en classe.

Plus récemment, nous avons accompagné l’établissement français Anne de Kiev en Ukraine qui a dû basculer plusieurs mois en enseignement à distance, le temps que la situation locale permette un retour des élèves en présentiel. Bien d’autres établissements dans des pays en crise font appel au Cned, en lien souvent avec nos ambassades.

En lien avec l’AEFE, vous avez lancé en 2022 une expérimentation dans trois établissements du réseau qui permet aux étudiants de suivre et de présenter leur BTS depuis l’étranger, sans qu’il soit nécessaire de venir en France pour l’examen. Ce projet est-t-il amené à se pérenniser voire s’étendre ?

Le Cned a lancé ce projet pilote de parcours de formation au brevet de technicien supérieur (BTS commerce international et BTS tourisme) en 2022 dans les trois établissements AEFE de Casablanca, Tanger et Athènes. Ce sont des parcours qui s’organisent autour d’une formation hybride qui combine des temps d’enseignement à distance auprès du Cned et des temps d’accompagnement administratif et pédagogique au sein de l’établissement scolaire d’accueil. Nous travaillons actuellement sur l’organisation de la première session d’examens qui aura lieu cette année.  Nous sommes donc encore dans le temps de l’expérimentation, qui court jusqu’en 2025. Au terme du pilote, nous pourrons ensuite statuer sur la pérennisation du projet et son développement.

Concernant vos offres pour les adultes, que proposez-vous en matière de formation à distance pour un public francophone qui vit à l’étranger ?

L’ensemble de notre offre de formations (titres professionnels, préparations aux concours enseignants et administratifs, formations en langues) est bien sûr accessible à l’international. Pour autant, la formation initiale et continue des professeurs de FLE continue de représenter un secteur essentiel à l’international pour notre établissement. Nous proposons des formations de préparation au DAEFLE avec l’Alliance française de Paris Ile-de-France, d’acquisition ou de renforcement de compétences professionnelles avec PROFLE+ en partenariat avec France Education international comme des cursus universitaires (masters 1 et 2) avec l’université Grenoble-Alpes.

Nous avons présenté ces formations à Brasilia et à Singapour en 2023, à l’occasion des Congrès régionaux organisés par la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) avec laquelle le Cned a renouvelé sa convention de partenariat en 2023.

Dans quelle mesure le Cned participe-t-il à l’objectif Cap 2030 pour trouver de nouveaux élèves à scolariser dans le réseau ?

L’action du Cned, qu’elle soit directe auprès des individuels ou en complémentarité des établissements français du réseau EFE, participe à la stratégie du gouvernement pour répondre aux enjeux de développement de l’enseignement français à l’étranger pour lesquels le Président de la République a fixé un double objectif à l’horizon 2030 : doublement des effectifs dans le réseau homologué et doublement des filières bilingues. Le Cned contribue sans aucun doute à l’effort collectif pour atteindre l’objectif Cap 2030 et je reste convaincu qu’on ne pourra pas envisager une forte croissance du réseau sans un recours accru au distanciel.

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