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Retraites en France et en Allemagne, même combat
En Allemagne, le vieillissement de la population et la hausse des dépenses sociales poussent le gouvernement à envisager une nouvelle réforme des retraites. Un sujet moins explosif qu’en France, malgré une situation comparable.

C’était l’une de ses promesses de campagne: le nouveau chancelier conservateur Friedrich Merz compte s’atteler au sujet des retraites, dans un pays où la population vieillit vite, et où les actifs ne cotisent plus assez pour leurs aînés. On estime qu’en 2035, il n’y aura plus que 80 % du nombre actuel de cotisants. Une situation critique, qui aurait pu être anticipée selon Bernd Raffelhüschen, professeur en finances et en politiques sociales à l’université de Fribourg: « Le vrai problème, c’est que les retraités touchent leur pension de plus en plus longtemps. Avant, on travaillait 45 ans pour toucher 10 ans de retraite. Aujourd’hui, on travaille 40 ans et on touche 20 ans de retraite. »
Un système allemand semblable au français
Outre Rhin, le système de retraite est contributif et par répartition, géré par l’État: les actifs cotisent chaque mois, et ces cotisations sont immédiatement utilisées pour payer les retraites actuelles. « Le système de retraite allemand est un pur système par répartition. Il ne repose sur aucune forme de redistribution. Le pauvre reste pauvre, le riche reste riche » selon Bernd Raffelhüschen. Les retraites complémentaires d’entreprise (berufliche Altersvorsorge) sont de plus en plus fréquentes, mais pas obligatoires. Il n’y a pas ou peu de capitalisation ni de réserve, contrairement à certains modèles scandinaves.
Alors pour éviter que l’écart entre les actifs et les retraités ne se creuse davantage, le gouvernement de Merz envisage une grande réforme: à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, les retraités qui choisissent de continuer à travailler après 67 ans pourront obtenir jusqu’à 2 000€ de revenus supplémentaires, le tout totalement exonéré d’impôt.
Les expatriés encouragés à capitaliser
Le débat sur l’introduction partielle de capitalisation pour les jeunes reste ouvert. Car le gouvernement pousse à diversifier les revenus de retraite via l’épargne personnelle. « En Norvège, en Suède et au Danemark » des pays qui misent sur la capitalisation, « il n’y a aucun problème de financement des retraites – bien qu’ils aient les mêmes soucis démographiques » explique Bernd Raffelhüschen. Le professeur ajoute aussi que « l’Allemagne et la France ont dormi pendant 30 ans. La capitalisation aurait été une solution… si on l’avait lancée à temps. » Il estime que les jeunes générations doivent cumuler répartition et capitalisation pour un équilibre durable.
L’âge légal repoussé à 70 ans?
Pendant la campagne, le candidat Merz avait promis de ne pas repousser l’âge légal de départ à 70 ans. « Et maintenant il est coincé » regrette Bernd Raffelhüschen: « il faudrait le repousser dès maintenant, comme cela une partie des baby-boomers pourrait continuer à travailler et donc, à cotiser… sinon, cela ne sert à rien du tout ». Un point qui pourrait faire basculer l’opinion.
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