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Les Français de Nouvelle-Zélande veulent garder leur retraite française

Au nom de l’égalité de traitement, le gouvernement de Wellington déduit de la pension universelle qu’il verse à tous les plus de 65 ans le montant de la rente perçue par les retraités français. Quatre sénateurs montent au créneau.

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Nadine Plet a 69 ans. Installée depuis près de quarante ans en Nouvelle-Zélande, comme de nombreuses personnes ici,  pour des raisons économiques, elle poursuit une activité à temps plein dans le domaine de la santé. Ayant auparavant travaillé et cotisé en France pendant une quinzaine d’années, elle a logiquement droit à ce titre à une petite retraite de 300 euros par mois. « La Nouvelle-Zélande est un pays égalitaire et à partir de 65 ans, tout le monde perçoit la même retraite du gouvernement, même une personne qui n’a jamais cotisé, détaille Mme Plet, également élue au Conseil des Français de l’étranger (CFE). Pour les expatriés, le seul critère pour la recevoir est d’avoir vécu au moins vingt ans dans le pays. »

Le problème est que sa maigre retraite française est automatiquement déduite de cette pension universelle néo-zélandaise (1 500 euros environ pour une personne seule, ndlr) avec à la clé, pour elle qui vit seule, un manque à gagner d’environ 20 % de pouvoir d’achat. En 2018, une décision de justice en appel après la plainte déposée par un couple de retraités français en Nouvelle-Zélande avait validé cette déduction des retraites étrangères. Elle fait aujourd’hui jurisprudence dans tout le pays.

« On me prend deux fois mon argent »

Nadine Plet : « Tout vient d’une erreur de compréhension et de sémantique. »

Une petite centaine de retraités français au total sont concernés. Et le contentieux dure maintenant depuis des années. Il concerne également certaines retraites complémentaires hexagonales, déduites là encore des pensions versées par les autorités de Wellington pour les mêmes raisons. « Tout vient d’une erreur de compréhension et de sémantique, assure la Française, dont c’est le cheval de bataille depuis cinq ans. Les Néo-Zélandais appellent retraite d’État une pension qui vient en fait de nos cotisations sur nos salaires. Les autorités françaises pensent elles que la Nouvelle-Zélande impose une retraite obligatoire (baptisée “KiwiSaver »), alors que c’est une retraite par capitalisation tout à fait optionnelle. De plus, cela varie chaque mois en fonction du taux de change. » 

Une interprétation faussée de la situation

Hélène Conway-Mouret au Sénat : « La solution au problème passera par une négociation bilatérale et un argumentaire solide avec les autorités locales. »

Fin juin dernier, quatre sénateurs des Français de l’étranger (Mathilde Olivier, Yan Chantrel, Hélène Conway-Mouret et Mélanie Vogel) ont écrit une lettre ouverte pour demander des comptes au gouvernement. « Les Néo-Zélandais ont une interprétation faussée de la situation, affirme la sénatrice socialiste Hélène Conway-MouretOn va attendre qu’un nouveau ministre soit nommé et qu’il nous dise si notre ambassade à Wellington a bien reçu une instruction du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour intervenir auprès des autorités locales. »

« On nous avait aussi annoncé la mise en place d’un groupe de travail mais nous n’avons aucun calendrier. La solution passera forcément par une négociation bilatérale avec un argumentaire solide. Il y a un manque de connaissance de la nature de ces pensions de retraite. » Mais vu le chaos politique actuel en France, le problème ne sera sans doute pas réglé de sitôt.

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