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Le Japon – Étoile filante au pays des samouraïs

Acteur clé du commerce en Asie, troisième puissance économique mondiale, le Japon attire un grand nombre d’expatriés, aussi bien des investisseurs et professionnels que des étudiants. Les Français sont environ 10 000. Aller au Japon, c’est partir à la découverte d’une nouvelle culture, de traditions ancestrales et de paysages somptueux. Le pays du Soleil-Levant est célèbre dans le monde entier pour sa gastronomie, sa haute technologie, ses extravagances, ses jardins et ses mangas… à 10 000 kilomètres de la France.

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Vu de Paris, Tokyo est associé à des rues grouillantes, une société de consommation poussée à l’extrême avec des publicités, des haut-parleurs et des enseignes clignotantes, mais c’est surtout une ville dynamique. Dans la plus grande ville du monde, tout est effet de mode, tout semble neuf. Des restaurants ouvrent et ferment sans cesse, des immeubles sont détruits et remplacés par des buildings plus modernes, des écrans géants poussent partout dans les grands centres commerciaux. Mais une fois passées ces artères bouillonnantes, on est étonné de voir à quel point la vie de quartier est paisible.

Au Japon, il faut suivre les règles, que l’on soit japonais ou « gaijin » (étranger).  Les files d’attente impeccables devant le métro, sans resquilleur, le respect de l’ordre établi, jusqu’aux tables des restaurants : « L’autre jour, raconte Philippe Blain, entraîneur français de l’équipe nationale de volley-ball, j’ai voulu laisser un pourboire, mais on m’a rendu l’argent en me disant que c’était offenser le serveur parce qu’il n’a pas besoin qu’on le paie plus pour faire le maximum dont il est capable. » Toujours suivre la masse : dans les escaliers on respecte les files de montée et de descente ; on attend que le feu soit vert pour traverser ; on ne parle pas fort dans le train. Cela pourrait paraître contraignant, mais cela rend finalement la vie très confortable. « J’adore le zen des Japonais, leur sens du devoir, leur respect des autres, leur humour, leur délicatesse quand on arrive à s’approcher d’eux, confie Nadège Fougeras, auteure de « Paris-Tokyo. Allô la terre ? » chez Hachette. J’aime moins quand ils disent “muzukashi” – qui veut dire “c’est difficile” –, en fait, ça veut dire non ! Et je n’aime pas qu’il y ait tant de choses “dame” (prononcer da-mé), c’est-à-dire interdites. En tant que Français, on peut passer sa vie à faire des gaffes au Japon ! »

Faible taux de chômage

L’économie japonaise repose essentiellement sur les emplois dans les services (plus des deux tiers des actifs) : vous n’attendez jamais… que ce soit pour faire le plein d’essence, à la caisse du supermarché ou pour une formalité à la mairie… et les trains sont à l’heure ! Les livraisons à domicile sont monnaie courante. La contrepartie, c’est que tout est cher : pour effectuer un simple virement bancaire, pour retirer de l’argent, pour se débarrasser de ses encombrants (matelas, lampes..), on doit payer pour tout, et de préférence en liquide ! Ici pas de chèque et très peu de cartes bancaires. Tokyo a été « élue » l’an dernier la mégapole la plus chère au monde selon le classement d’ECA International. Trois autres villes japonaises se hissent dans le top 10 : Yokohama, Nagoya et Osaka. Le Japon a l’un des revenus personnels disponibles les plus élevés du monde et figure toujours en tête de classement des principales places financières de la planète. En outre, c’est le pays le plus sûr et le plus propre du monde. S’il attire de nombreux expatriés français et européens, en plus de la promesse d’une aventure certaine, c’est également grâce à son faible taux de chômage (- de 3%) ainsi qu’à son économie vraiment dynamique. Le Japon surclasse de nombreux pays industrialisés, mais les raisons de cette impressionnante performance ne sont pas forcément porteuses d’espoirs : déclin de la main-d’œuvre et explosion des emplois précaires. Conséquence, de nombreux secteurs souffrent de pénurie de personnel, en particulier dans la construction, la santé et les soins aux personnes. Les exemples abondent : des restaurants, d’ordinaire ouverts 24h/24, ont décidé de restreindre leurs horaires faute de personnel suffisant. De son côté, le livreur Yamato a dû revoir à la baisse les services proposés par manque de chauffeurs. Même dans ces conditions, le Japon demeure très prudent dans l’accueil des travailleurs étrangers, préférant recourir aux femmes et aux seniors.

Escapade

Pour venir travailler au Japon, il faut un passeport en cours de validité et un visa. Il est plus facile à obtenir quand on est sponsorisé par une entreprise déjà implantée. Il existe 27 types de visa autorisant à avoir une activité professionnelle sur le sol japonais ! Attention, la demande auprès d’un poste consulaire japonais peut prendre jusqu’à six mois. Le Japon fait par ailleurs partie des pays qui proposent un visa Vacances-Travail, ou Working-Holiday. Ce sésame s’adresse aux jeunes de 18 à 30 ans qui souhaitent découvrir la culture japonaise pendant un an tout en exerçant un travail. Ouvrir un compte en banque permet de souscrire à un abonnement de téléphone ou prouver que vous résidez au Japon. On vous demandera un « hanko », le tampon personnel japonais. Un numéro de téléphone est souvent obligatoire, pensez donc à acheter un téléphone portable préalablement, ou à demander le numéro d’un ami. On vous remettra alors un passbook, petit passeport qui met à jour par écrit les opérations que vous effectuez (retrait, dépôt, etc.) et une carte de retrait simple (ou de crédit si vous l’avez demandé).

Un déménagement dans une ville (y compris en provenance d’un autre pays) nécessite de se rendre à la mairie afin de se faire enregistrer dans les registres de celle-ci, dans un délai de quatorze jours lorsque vous emménagez dans un logement permanent. Les horaires des mairies sont en général contraignants et il faudra quelquefois vous déplacer dans une mairie éloignée si votre lieu de résidence en dépend, il est donc conseillé de ne pas improviser cette escapade qui peut être très courte comme très longue. De même, des locuteurs anglais ne seront pas toujours disponibles ou enclins à vous prendre en charge, équipez-vous en conséquence (dictionnaire, liste de vocabulaire, ami japonais, etc.) On vous demandera de remplir un formulaire contenant vos informations personnelles, et surtout votre adresse. Cette formalité vous permettra, entres autres, de bénéficier de la couverture santé.

Bouddhisme et confucianisme

Tous les salariés cotisent à la sécurité sociale. Elle couvre les risques maladie, la vieillesse, l’invalidité, les accidents du travail, les maladies professionnelles et le chômage. La sécurité sociale verse également des prestations familiales. Les frais médicaux sont remboursés jusqu’à 70%, y compris les soins dentaires. Une assurance complémentaire privée est donc recommandée. La qualité des soins est excellente et un service hospitalier est assuré partout dans le pays. Même dans les entreprises françaises implantées au Japon, un bon niveau d’anglais est requis. Quelques notions de japonais sont appréciées. « Lorsqu’on maîtrise bien leur langage, les Japonais nous traitent en égal, ce qui est appréciable, avance Marco, 38 ans, Parisien, employé par la filiale tokyoïte d’un grand studio de cinéma français, sauf qu’on découvre alors leur esprit de compétition, ultra présent en entreprise, où chaque entretien est codifié. C’est très dur. Paradoxalement, plus on s’intègre dans le monde du travail au Japon, plus on rencontre une certaine rudesse et froideur. »

Dans la plupart des cas, une spécialisation dans un domaine précis constitue un précieux atout pour s’expatrier. Car ici, attachez vos ceintures, c’est le choc assuré à l’atterrissage : « On est dans un pays très développé et sophistiqué, mais culturellement complètement différent, témoigne Michel Lachausséee, président de l’UFE Japon (lire encadré), pas judéo-chrétien comme en Europe, mais confucianiste et bouddhiste.» À Tokyo, le quartier français, c’est Iidabashi, là où on retrouve l’institut franco-japonais, des crêperies et autres restaurants internationaux ainsi que la plupart des associations francophones. La communauté française au Japon est principalement constituée de dirigeants et cadres d’entreprise, de créateurs, d’artisans et d’étudiants, dont une grande partie travaille dans des multinationales françaises. Les communautés d’expatriés sont nombreuses car l’intégration peut s’avérer difficile, surtout au début.

La culture du travail

Pour une courte durée dans une entreprise française au Japon, la formule du volontariat international en entreprise (VIE) peut être intéressante. Si vous maîtrisez le japonais, vous pouvez contacter directement des entreprises du pays depuis la France. Utilisez votre réseau pour essayer de trouver un emploi avant votre départ. Côté pratique, le CV japonais est différent du nôtre : il s’agit d’un formulaire de quatre pages que l’on remplit à la main avec une photo obligatoire. De nombreux sites proposent des offres d’emploi comme Daijob ou Gaijinpot. Évitez les petits boulots (serveur, plongeur…) souvent mal payés et qui ne permettent pas d’obtenir un visa. En outre, l’ancienneté est fortement valorisée dans les entreprises, souvent au détriment du mérite. Les Japonais travaillent quarante heures par semaine avec seulement dix jours annuels de vacances. En plus des services, le Japon accueille également de nombreuses industries. Les exportations représentent d’ailleurs l’un des points forts de l’économie japonaise : le pays est le 4e exportateur mondial, juste derrière la Chine, l’Allemagne et les États-Unis. Le Japon bénéficie aussi d’une grande capacité d’innovation en particulier dans les technologies d’avenir (1/5e du budget mondial de la R&D est porté par le Japon). Un partenariat existe entre le CNRS et l’Université de Tokyo, et ne demande qu’à être développé. « De nombreux chercheurs français sont implantés au Japon de longue date, constate Anne Genetet, députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger. Ceci représente un intérêt s’ils conservent un lien avec les labos en France et font rayonner la recherche française. » Et de rappeler que les entreprises françaises présentes à l’international fournissent directement ou indirectement un emploi salarié sur cinq dans l’Hexagone. Comme la filiale japonaise de JCDecaux qui vient de décrocher la régie publicitaire des abribus de Tokyo. Les Français représentent la deuxième communauté européenne présente dans l’archipel, derrière les Britanniques et loin devant les Allemands.

Publié par La Voix de France, Union des Français de l’Etranger

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