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Actualités internationales

Pays-Bas – Qualité de vie et hautes technologies

Premier exportateur mondial de tulipes et de fleurs coupées, paradis des moulins à vent (certains classés à l’Unesco) qui ferait le bonheur de Don Quichotte, ce petit territoire de 17 millions d’habitants se tourne aussi aujourd’hui avec succès vers les services, les biotechs, le développement durable, les start-up et les industries de pointe en général. Rêve de cycliste, Amsterdam, la « Venise du Nord », pédale à perdre haleine. Tous en selle !

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C’est un plat pays que n’aurait pas renié Jacques Brel, dont le point le plus haut culmine à 321 mètres (Vaalserberg, province du Limbourg). Pas étonnant alors que les deux-roues aient pris le pouvoir ! Les vélos sont même prioritaires en ville et les pistes cyclables sont nombreuses. À Amsterdam, la dernière trouvaille est un système qui fait passer les feux de circulation plus rapidement au vert pour les vélos quand il pleut ! Les Néerlandais sont naturellement de grands écologistes. Le développement durable est un des secteurs clés pour qui veut créer son entreprise ici. Des opportunités existent aussi dans l’agroalimentaire (2e exportateur mondial), les biotechs et la santé, les technologies de pointe, l’industrie chimique, les industries créatives, l’eau et l’énergie. Les technologies de l’information et la communication sont également en fort développement, tout comme le télétravail. Le e-commerce est aussi très développé aux Pays-Bas. En 2016, 95% de la population utilisait Internet. Les Néerlandais ont dépensé l’an dernier 20,2 milliards d’euros en ligne. « Beaucoup de Français sont venus à Amsterdam créer leur entreprise, en particulier dans les start-up, parce que l’environnement économique est favorable, constate Pieyre-Alexandre Anglade, député de la quatrième circonscription des Français de l’étranger (Benelux). Avec le Brexit, on assiste même à un incroyable ballet de Français qui quittent Londres directement pour les Pays-Bas, sans passer par Paris. »

Quelque 35 000 Français vivent ici. Ils travaillent dans l’hôtellerie-restauration, la construction, la santé ou encore l’éducation. La région d’Eindhoven, par exemple, affiche un taux de croissance économique supérieur à la moyenne du pays grâce à une très forte concentration d’industries de pointe : véhicules à énergie solaire, conduite automatique (tests), écrans souples… Enfin, avec le vieillissement de la population, des opportunités se créent dans l’assistanat, la télémédecine ou l’aide technologique. Pour percer, mieux vaut maîtriser l’anglais, conseille Brigitte Steppé-Chevance, vice-présidente de l’Union des Français de l’étranger aux Pays Bas : « Les Néerlandais bénéficient d’un excellent enseignement des langues, mais leur éducation est beaucoup moins large que la nôtre. Dans les domaines techniques, ils sont très spécialisés, hyper pointus, mais dès qu’on sort de leur domaine, même sans s’en éloigner très loin, ils vous regardent avec des grands yeux et vous demandent : “De quoi parlez-vous ?” »  D’après l’indice de l’école de langues EF (Education First) sur la compétence, les Pays-Bas sont le pays où l’anglais est le mieux maîtrisé au monde.

Créateurs d’entreprise bienvenus

Ici, la conjoncture est favorable à la création d’entreprise. Le pays est à la recherche de techniques, de savoir-faire et de technologies liés au développement durable. Aux Pays-Bas, il existe cinq formes légales d’entreprise, en fonction du capital investi. Pour devenir entrepreneur, il faudra soumettre un acte de constitution notarié au ministère de la Justice, qui vous délivrera une déclaration de non-objection. Pour des raisons fiscales, il est indispensable pour la personne morale de disposer d’un siège social aux Pays-Bas. Les investisseurs étrangers (majoritairement américains, britanniques, allemands et français) saluent la formation et les compétences techniques des Néerlandais, ainsi que leurs réseaux de transport et de communication. Ils se tournent pour la plupart vers le secteur du numérique et les départements de recherche & développement. Ici, peu d’industrie lourde : les services représentent plus de 77% du revenu national, principalement dans les transports, la distribution, la logistique, la banque et les assurances ou encore l’ingénierie en eau. « Aux Pays-Bas, l’eau est vue comme un très gros danger, témoigne Brigitte Steppé-Chevance. On a le souvenir des grandes inondations de 1953. On travaille énormément au renforcement des digues. » 26% du territoire est situé en dessous du niveau de la mer. Sans la protection des digues et des dunes, une grande partie du pays disparaîtrait.

Économiquement, les Pays-Bas, c’est un des meilleurs élèves de l’Europe : 16e économie mondiale avec une croissance à 2,1% l’an dernier et un taux de chômage autour de 5%. Avec un climat social apaisé et un PIB à plus de 39 000 euros par an et par habitant, supérieur à la moyenne européenne, le pays est stable et attractif. C’est aussi un carrefour et une importante plateforme de connexions pour les entreprises européennes.

Des relations professionnelles détendues

Pour postuler à un emploi, les Néerlandais voient d’un très bon œil les candidatures spontanées. N’hésitez pas à appeler directement le département ressources humaines de l’entreprise que vous visez. Vous pouvez aussi vous mettre en rapport avec le service public de l’emploi (UWV Werkbedrijf). Les relations au travail sont plus détendues qu’en France: « En arrivant, j’étais étonnée parce qu’on tutoyait tout le monde, se souvient Brigitte Steppé-Chevance, même les patrons. C’est plus informel, convivial, amusant. En France, on ne débarque pas chez les gens sans prendre de rendez-vous. Ici, on peut sonner à votre porte à l’improviste. » C’est aussi un pays de tolérance et où existe une culture du dialogue qui permet de désamorcer les conflits. Mais comme leurs voisins allemands, les Néerlandais sont connus pour leur rigueur : pas question de frauder ! Il faut respecter les règles, le franc-parler est de mise tout comme la ponctualité ! À propos de l’éthique, les Hollandais sont adeptes du libre choix. Souvent considérés comme le pays le plus « gay-friendly » du monde, les Pays-Bas ont été le premier pays à légaliser le mariage entre personnes de même sexe, en 2000.

Ici, on paie en euros mais la culture des affaires est aussi bien différente de la nôtre : plus proche des habitudes scandinaves, plus directe. La hiérarchie est ainsi presque effacée dans les entreprises. Les employés sont plus impliqués dans la prise de décision. Une caractéristique très marquée dans la culture hollandaise est la franchise, décrit  le Français Thomas Palermo, 35 ans, support technique dans une société de télématique d’Eindhoven : « Ce qui est considéré comme poli à peu près partout ailleurs est ici vu comme de l’hypocrisie ou de la malhonnêteté. Il est par exemple très facile de refuser une invitation sans avoir besoin d’inventer une excuse, ou de dire à quelqu’un qu’il vous dérange. Pareil au travail, vous pouvez dire très franchement à un directeur que vous désapprouvez une stratégie ou une décision, même si vous êtes tout en bas de l’échelle. Vos remarques ne seront pas nécessairement suivies, mais bien considérées. » Les Néerlandais apprécieront que vous soyez franc et direct, ils sont globalement ouverts aux critiques et pas rancuniers. Évidemment, en contrepartie, un manager est plus souvent amené à expliquer ses choix à son équipe.

Un pays ouvert

Nul besoin de visa ni de permis de travail pour un Français ou un ressortissant de l’Union européenne qui souhaite travailler aux Pays-Bas. Pour un séjour de plus de trois mois, en revanche, il est obligatoire de s’inscrire auprès du service d’immigration et de naturalisation, qui vous remettra un certificat (justificatif de résidence) attestant de la régularité de votre présence. Il est délivré sans problème sur présentation d’un passeport valide, d’un contrat de travail (ou auto-entrepreneur) et d’une carte d’enregistrement. La législation autorise le travail 9h par jour et 45h par semaine, dans la limite de 2 080 heures par an. Vous aurez droit à au moins 20 jours de congés par an. Le salaire minimum est à 1 485 euros par mois. Un CDD peut être renouvelé deux fois au total sur une durée de trois ans. Passé ce délai, il est automatiquement requalifié en CDI.  « Je me sens intégrée dans ce pays, s’enthousiasme Lydie Garbeau, assistante de recherche à Maastricht . Ici, tout est fait pour simplifier la vie des expatriés. On ne vous jugera pas si vous faites votre travail en quatre jours au lieu de cinq, et si vous prenez un jour de congé supplémentaire dans la semaine. Ils prennent le temps de vivre… au rythme de leur vélo… » L’impôt sur le revenu est progressif, fusionné avec la CSG, prélevé à la source, applicable dès le premier euro et globalement plus élevé qu’en France. Les expatriés travaillant aux Pays-Bas avec des compétences rares peuvent prétendre à une exemption de 30% de leur salaire, mais pour une durée limitée à cinq ans. Le pays possède un système politique, judiciaire et fiscal stable et une société qui voit l’avenir avec confiance. L’âge de la retraite est fixé à 67 ans.

Le nouvel arrivant aux Pays-Bas doit s’inscrire à la mairie de son lieu de résidence. Cette démarche permet de recevoir un numéro BSN (Burgerservicenumer) pour ouvrir un compte bancaire, bénéficier d’un contrat de location, ou encore pour les démarches professionnelles. On peut effectuer un stage ou un VIE/VIA (volontariat en entreprise/administration) aux Pays-Bas, via des associations caritatives, des institutions religieuses ou sociales, des ONG ou des entreprises quel que soit le secteur d’activité.

Un système de santé très performant

L’Assurance santé est privée (minimum 70 euros par adulte et par mois), mais obligatoire et très réglementée. Vous n’avez pas besoin de certificat médical pour un congé maladie, il suffit de prévenir, mais des contrôles peuvent être effectués à domicile de manière inopinée. Les Néerlandais ne vont chez le médecin que pour les problèmes sérieux. Les Pays-Bas sont depuis plusieurs années le numéro un en Europe sur l’indice de satisfaction des patients. Le système de santé néerlandais est le meilleur d’Europe selon l’indice Euro Consumer Health. Bon à savoir : il existe deux types de pharmacies aux Pays-Bas : l’apotheek (uniquement sur ordonnance) et le drogist (qui délivre tous les médicaments).  Ici, on paie tout avec sa carte bancaire : son journal, son pain, ses cigarettes… Le coût de la vie est moins cher qu’en France, sauf pour la voiture, avec une vignette qui s’élève à plus de 1 000 euros/an plus une taxe de mise en circulation d’environ 9% de la valeur du véhicule. Heureusement, les autoroutes sont sans péage et impeccablement entretenues. Les feuilles mortes sont même ramassées sur les bords des routes de campagne parce que c’est dangereux pour les vélos ! « C’est un cadre de vie agréable, témoigne Laurent, 40 ans, originaire du Nord de la France, développeur logiciel à Amsterdam, on peut presque tout faire à vélo, très populaire aux Pays-Bas, sans passer par la case transports en commun. Et plein de petites choses de la vie quotidienne qui font que l’humeur globale est bonne, il y a beaucoup moins de stress ambiant, un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle. Mais il ne faut pas y aller pour la météo ! » Les Hollandais sont très efficaces pour s’organiser de façon à faire peu d’heures supplémentaires et quand cela s’avère nécessaire, ils vont préférer rentrer chez eux pour passer du temps avec leurs enfants ou faire du sport et se mettre en mode télétravail dans la soirée.

De la difficulté d’une scolarisation dans un établissement français

Les écoles publiques sont ouvertes à tous. Comme en France, l’enseignement est gratuit et obligatoire jusqu’à 16 ans. Elles sont gérées par les municipalités et autonomes dans le choix des cours qu’elles dispensent. Les écoles privées suivent le plus souvent une éducation d’influence religieuse ou une pédagogie particulière (Montessori, Freinet…). Les écoles internationales reçoivent, elles, des fonds du gouvernement et sont encadrées par le système éducatif néerlandais. « Le problème, c’est que l’enseignement français est extrêmement cher, tempère Pieyre-Alexandre Anglade. Il n’y a qu’un lycée français à La Haye. Je veux faire en sorte que toutes les familles qui le souhaitent puissent scolariser leurs enfants dans le système français, c’est un défi ! À Amsterdam, les choses avancent mais pas assez rapidement. »  Beaucoup d’étudiants étrangers sont présents dans les universités néerlandaises, où 1 500 programmes sont dispensés entièrement en anglais ! Ici, la pédagogie est centrée sur l’étudiant et le met en condition de poser et d’analyser les problèmes. Il est autonome et se prend en charge pour organiser son travail et ses recherches. Certains programmes vont jusqu’au doctorat. À savoir : l’accès à l’université requiert un diplôme obtenu à l’issue de quatre années dans l’enseignement secondaire, le VWO. Les universités néerlandaises appliquent la convention européenne relative à l’équivalence des diplômes. Hormis la nourriture, la météo et la langue, Thomas Palermo affirme n’avoir trouvé ici que du positif : « Des habitants honnêtes et serviables, un niveau de sécurité très élevé qui rend possible une insouciance absolument providentielle, un système de transports performant, du personnel souriant et agréable dans les commerces… » Les Pays-Bas figurent parmi les pays européens qui comptent le moins d’obèses ! Le coût de l’alimentation est très abordable. La cuisine est cosmopolite. Le midi, on déjeune rapidement d’un snack sur son lieu de travail. Comme en Grande-Bretagne, le « tea time » est à la mode, avant le dîner entre 18h et 20h.

L’atout social

Aux Pays-Bas, la colocation est très répandue, notamment auprès des étudiants étrangers. Les loyers sont encadrés par un système de points et calculés selon le nombre de mètres carrés, le confort et l’équipement de l’appartement. Dans la presse, les centres commerciaux ou les supermarchés, les tableaux d’affichage regorgent de petites annonces avec les coordonnées de propriétaires désireux de louer leur appartement. Les logements à loyer modéré sont plus accessibles qu’en France et gérés par des fondations. Le HLM représente 34% du parc immobilier néerlandais. Il s’agit principalement de petites maisons très bien entretenues qui n’ont généralement pas du tout l’air de logements sociaux. Seulement 7% des biens en location ne sont pas des HLM ! Ceux-là sont « des logements certes chers, mais d’une qualité de construction et d’un niveau d’entretien remarquable », avance Thomas Palermo, Ici, le locataire est très protégé, tout passe par un juge même en cas de non-paiement, de dégradation ou de problème de comportement, en cas de vente du bien ou si le propriétaire souhaite récupérer le bien pour se loger lui-même. Les propriétaires demandent à pratiquement un étudiant sur deux que celui-ci ait une inscription valide à l’université ou travaille en même temps. En revanche, à l’achat, les prix de l’immobilier ont fortement augmenté ces dernières années, incitant les Néerlandais à se surendetter. Notamment dans les grandes villes, mais pas uniquement, les appartements et maisons sont construits sur des sols mouvants, humides ou pollués sans que les acquéreurs n’en soient conscients. Cela peut réserver quelques surprises lors de l’emménagement !

Publié par La Voix de France, Union des Français de  l’étranger

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