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Avec l’UFE et Varsovie Accueil, les Français de Pologne entre de bonnes mains

À l’instar de l’Union des Français de l’étranger (UFE) ou de Varsovie Accueil, plusieurs associations se chargent de l’accompagnement et de l’animation de la communauté française dans le pays, forte de plus 10 000 à 12 000 personnes.

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Photo Hélène Ferrer Et Eric Salva

On ne parle plus d’expatriation mais de mobilité internationale. Les profils ont changé. « Les entreprises françaises “polonisent” leur encadrement, explique Éric Salvat, président de l’UFE Pologne depuis novembre 2015. Ceux qui ont été envoyés en Pologne comme expatriés choisissent souvent de rester, soit en tant qu’employés en contrat local, soit pour monter leur entreprise. C’est très facile ici, la réglementation converge vers les standards européens et les besoins en capitaux ne sont pas très importants. Le problème, c’est de durer dans le temps ! » À 58 ans, le Français sait de quoi il parle. Diplômé de l’école de management (EM) de Lyon, il débarque à Lodz, la deuxième ville de Pologne, en 1997, pour développer un réseau national de cinémas multiplexes pour Pathé. Trois ans plus tard, il monte sa propre société, « Axia Digital ». Il propose à ses clients (tous les grands noms internationaux de la distribution) de les accompagner dans la transformation digitale de leurs points de vente. Les solutions proposées sont toutes issues des technologies françaises.

> En Pologne, les entreprises fleurissent comme des champignons

Beaucoup de jeunes Français viennent travailler en Pologne dans les « BPO », les services sous-traités de comptabilité ou les centres d’appels. Ces nomades numériques 3.0 papillonnent. « Ils ont moins d’engagement vis-à-vis des associations traditionnelles, constate-t-on à l’UFE. Ils viennent à nos événements mais pas systématiquement et pas seulement. Ils gardent un lien avec nous mais ne prennent pas forcément d’adhésion. » D’autres montent leur start-up. À Varsovie, les espaces de coworking poussent comme des champignons dans les vieux buildings du centre. « C’est plus facile de monter une société de service qu’une industrie, reconnaît E. Salvat, mais nous avons aussi quelques exemples de Français qui ont démarré il y a une dizaine d’années et emploient aujourd’hui 1 000 personnes, voire plus. » L’autre élément à avoir en tête lorsqu’on crée son entreprise ici, c’est l’histoire matriarcale de la Pologne. « La place de la femme y est très importante, rappelle le Français. Dans la société polonaise, c’est elle qui a la charge morale de la famille. Dans la majorité des cas, elle travaille et se charge à la fois de l’éducation des enfants. Son rôle est très important. Dans l’entreprise, il est même parfois plus important que celui des hommes. Les femmes polonaises incarnent des valeurs fortes de fiabilité et de stabilité. » Du coup, la parité n’est pas un sujet ici.

> Avec l’UFE, un sentiment de communauté

En Pologne, l’UFE a plusieurs cordes à son arc. Tout d’abord l’UFE Pologne est composée d’un bureau de sept personnes dont une majorité résident en Pologne depuis plusieurs années.  L’association propose d’abord une information dans le domaine juridique, fiscal, patrimonial, santé, retraite, décès, mariage, divorce… Elle met un point d’honneur à apporter une réponse à chaque demande, de la plus courante à la plus pointue. « Dans certains cas, explique M. Salvat, nous faisons intervenir des experts et nous chargeons d’assurer l’interface avec le demandeur. » L’UFE a également un rôle d’animation en cherchant à créer un sentiment de communauté au sein des Français de l’étranger. « Le réseau y est une composante essentielle, non seulement au niveau national mais aussi mondial » lance le président. Enfin, grâce à leur carte de membre, les adhérents bénéficient d’offres commerciales et de réductions auprès des partenaires de l’UFE. Résultat, le nombre de membres a triplé depuis 2015, grâce notamment à la création d’antennes dans les grandes villes du pays. L’objectif est d’atteindre 300 membres l’an prochain. Car sur un territoire comparable à l’Espagne, la particularité de la Pologne est que les Français, et les étrangers en général, se sont installés autant à Varsovie qu’en province, dans des centres économiques importants comme Cracovie, Poznan ou Gdansk. « Le problème, analyse Éric Salvat, c’est que le seul moyen de les toucher, c’est d’ouvrir des représentations régionales de l’UFE dans ces villes-là. Pour cela, il faut trouver des leaders et des offres intéressantes pour ces compatriotes, souvent moins écoutés que dans la capitale. »

> Femmes, femmes, femmes avec Varsovie Accueil… 

Changement de décor à Varsovie Accueil. L’association fait partie de la Fiafe, la Fédération des accueils francophones dans le monde. Elle s’occupe d’accueillir, d’informer et d’animer la population française et francophone de Varsovie. Elle comprend environ 180 familles adhérentes (soit environ 750 adhérents au total) pour l’année 2018-2019, avec environ 15 nationalités représentées. Le bureau, désormais présidé par Hélène Ferrer (lire encadré) est composé de 12 membres, tous bénévoles et toutes des femmes ! Il est organisé en plusieurs départements : communication, événements, activités, visites culturelles, les enfants, les ados et les seniors. « Les activités enfants et ados marchent très bien, constate la Française, comme le laser game, le paintball ou l’aviron. Nous avons ouvert cette année des cours de cuisine du monde, un club œnologie pour femmes. L’an prochain, nous essayerons de développer les activités sportives, et peut-être une chorale. » Les adhérents sont principalement des conjointes d’expatriés. « Ce sont des femmes qui ont souvent abandonné leur job en France pour suivre leur mari, détaille Hélène Ferrer. Il y a aussi quelques hommes qui suivent et en profitent pour s’occuper des enfants. Ils sont contents de faire une pause. » Le profil des Français de Pologne a changé. Le pays voit de plus en plus débarquer des jeunes couples, embauchés en contrat local et qui doivent travailler tous les deux pour subvenir à leurs besoins. Vu que Varsovie est une ville facile à vivre, ils se débrouillent par eux-mêmes et passent sous les radars de l’association. « Il faut trouver un nouveau mode de fonctionnement pour essayer d’attirer ces nouvelles populations, avance Hélène Ferrer, par exemple en leur proposant une aide pour monter leur société ou commencer à se faire un réseau en Pologne. Il faut plus et mieux communiquer, et développer des partenariats commerciaux et institutionnels avec les forces présentes dans le pays. » Varsovie Accueil met déjà à la disposition de ses adhérents un guide de bonnes adresses disponible en ligne et en version papier.

> Hélène Ferrer, une femme d’extérieur

Hélène Ferrer a plongé dans le bain de l’expatriation il y a plus de vingt ans. À l’époque, la Française et son mari sont en poste à Paris depuis quelques années mais démissionnent tous les deux en même temps pour partir voir du pays. « On en a eu marre ! », se souvient-elle. L’aventure commence au Chili où son conjoint trouve sans problème un job dans une grande entreprise. Avec un ancien copain de promo de son école de commerce, Hélène Ferrer fonde, elle, une petite agence de communication, « Un, deux, trois, soleil ». Suivra le Venezuela où elle lève le pied pour s’occuper de ses quatre enfants en bas âge. Elle trouve tout de même le temps de s’occuper de la communication et de l’événementiel pour « Caracas Accueil ». Viendra ensuite un premier passage en Pologne où elle anime des ateliers artistiques dans les écoles et travaille pour le lycée français. Hélène Ferrer fonde ensuite à Varsovie une petite librairie française, « L’enfant livre ». Puis la famille part vivre trois ans à Prague, en République tchèque. Dès son arrivée, elle est embauchée comme salariée du club sportif et culturel auprès de Lycée français de Prague, une véritable PME, chargée des événements et des activités extrascolaires du lycée. Puis fin 2017, c’est le retour en Pologne. Son mari est aujourd’hui n° 2 de la multinationale française Veolia ici. « Dans chaque pays où nous avons vécu, j’ai toujours cherché à travailler, explique-t-elle, comme bénévole, salariée ou entrepreneur. J’ai besoin d’être utile, d’avoir des contacts extérieurs. J’aime par-dessus tout monter des projets. »

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