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Île Maurice : le tourisme, fer de lance de l’économie locale
Sa renommée est internationale, elle génère d’importants profits et de nombreux emplois. Longtemps considérée comme une destination de luxe, l’offre touristique sur l’île Maurice s’est aujourd’hui diversifiée et quelque peu démocratisée, attirant de nouveaux publics avec une inclination pour le tourisme vert.
Après le déclin de l’industrie sucrière, le tourisme est devenu au cours des dernières décennies le pilier central de l’économie mauricienne. C’est en grande partie grâce à ce secteur que l’île Maurice est aujourd’hui classée, selon les normes de la Banque mondiale, comme pays à revenu intermédiaire élevé. L’ouverture à de nouvelles compagnies aériennes et l’implantation de nombreuses chaînes d’hôtels, souvent de grand standing, en ont fait l’une des destinations les plus convoitées du monde. Selon les données de Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), Maurice a accueilli plus d’un million de touristes en 2022.
En 2020, année sinistrée pour le tourisme en raison de la crise sanitaire, 316 000 visiteurs s’étaient tout de même rendus sur l’île, plaçant cette destination au 24e rang mondial du secteur et faisant de Maurice le pays d’Afrique de l’Est le plus fréquenté après les Seychelles. Le tourisme lui avait alors rapporté 453,51 millions d’euros, soit 4,7% de son PIB pour un volume qui représentait 11% de l’ensemble des recettes touristiques en Afrique de l’Est. Une évolution fulgurante quand on sait que le premier hôtel de l’île ne fut ouvert qu’en 1952 pour loger les passagers d’une ligne aérienne !
Depuis, l’île Maurice a su tirer parti de son emplacement privilégié au cœur de l’océan Indien et de la magnificence de ses sites. En dehors du farniente sur les plages, il est possible, entre autres, de naviguer le long des côtes pour admirer les récifs coralliens ou de pratiquer de multiples sports : kayak, plongée sous-marine, golf, randonnée, etc.
De la beauté aux quatre coins de l’île
La côte Nord est la plus touristique. Mieux reliée aux autres sites et très animée, on y trouve une multitude d’hôtels de différentes catégories ainsi que de nombreux restaurants et des discothèques, plus particulièrement dans la station balnéaire de Grand-Baie. La capitale, Port-Louis, située au nord-ouest au bord de l’océan Indien, offre un témoignage du passé tumultueux de l’île Maurice. Elle garde tout particulièrement l’empreinte française par son architecture, mais aussi celle de l’empire britannique qui administra l’île pendant plus d’un siècle et demi. On y retrouve également la culture asiatique dans un petit Chinatown, tout comme des quartiers musulman et indien.
Toujours au nord-ouest de l’île se trouve le district et la ville de Pamplemousses dont les jardins, quoique aujourd’hui en déclin, font l’objet d’excursions parmi les plus populaires de l’île. Non loin de là se trouve également « L’aventure du sucre », musée crée en 2002 dans une ancienne usine de sucre qui retrace le rôle majeur qu’a joué la canne à sucre pendant deux siècles dans l’économie locale et qui relate plus globalement l’histoire de l’île. La côte Ouest attire aussi les visiteurs, particulièrement autour du village de Flic-en-Flac connu pour son décor de carte postale : plage de sable blanc, eau émeraude et superbes couchers de soleil. Peu exposée au vent, cette côte romantique et propice aux lunes de miel est imprégnée d’un climat plus chaud.
Le sud de l’île, plus sauvage et montagneux
Au sud-ouest de l’île, Le Morne présente des plages qui ravissent les amateurs de windsurf et de kitesurf. Impossible aussi de ne pas citer à cet endroit la présence du Morne Brabant, une montagne de 556 mètres symbole de la rébellion d’esclaves, aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco. À quelques kilomètres du Morne, « les terres des sept couleurs » dans le district Rivière-Noire sont une curiosité unique en leur genre. Riches en cendres volcaniques et en minéraux, on peut clairement distinguer sept variations de couleurs, entre l’ocre, le marron, le rouge et le violet. Dans les environs, le piton de la Petite Rivière Noire est le point culminant de l’île Maurice avec ses 828 mètres d’altitude. C’est l’un des meilleurs endroits pour admirer l’océan et les plages. La côte Sud se démarque par son aspect plus sauvage et plus montagneux. C’est de loin la partie la mieux préservée en raison de ses plages exposées au vent et peu appropriées à la baignade. Les précipitations y étant plus nombreuses, c’est aussi un endroit idéal en saison de grande chaleur. Sur la côte Est se trouvent des plages réputées, elles aussi, pour leur grande beauté. Ce littoral bénéficie d’un environnement paisible, constitué notamment de petits villages de pêcheurs. Moins transformé par des constructions luxueuses, il a gardé une grande authenticité.
Enfin, le centre de l’île possède des sites culturels et d’autres lieux de mémoire pour qui souhaite découvrir l’histoire et les habitudes de vie des Mauriciens. Son climat, plus froid et humide, favorise une végétation plus verte et plus dense. Parmi les sites incontournables de cette région on trouve un volcan endormi : le Trou aux Cerfs qui livre une vue panoramique sur le plateau central de l’île, ainsi que les montagnes de Moka. Des efforts physiques sont nécessaires pour les gravir, mais largement récompensés par la vue au sommet. La ville de Moka abrite, quant à elle, le musée folklorique de l’immigration indienne relatant l’arrivée et la vie des travailleurs agricoles indiens après l’abolition de l’esclavage.
Le tournant vers un tourisme durable
La cause environnementale est au cœur des préoccupations globales et l’île Maurice est dotée d’une grande biodiversité à préserver. Dès lors, le secteur du tourisme s’est rendu à l’évidence qu’il avait un rôle important à jouer et le devoir d’instaurer un tourisme plus durable, respectueux de la faune, de la flore et de la population locale. Conscient des effets pervers liés au tourisme de masse qui tend à détériorer l’équilibre écologique et l’image même de l’île, il s’est donc dirigé depuis quelques années vers des activités liées à la découverte des richesses naturelles et non plus seulement à la splendeur de ses plages. Le secteur hôtelier et les opérateurs touristiques ont déjà commencé à s’impliquer dans cette démarche. L’île Maurice est ainsi devenue ces dernières années l’une des premières destinations de l’écotourisme en mettant en valeur ses zones vertes. Elle programme notamment des excursions visant à l’observation encadrée de végétaux et d’animaux endémiques ou de visites de localités à pied ou à vélo. Le National Parks and Conservation Service (NPCS) est l’organisme qui gère la biodiversité terrestre et l’écosystème de l’île Maurice.
De nombreuses formules d’hébergement
Les hôtels représentent l’option la plus répandue pour les touristes, surtout quand il s’agit d’un court séjour. Certains comportent une vue sur la mer, des piscines privées, des spas, des restaurants gastronomiques, des suites luxueuses, des services de conciergerie, etc. Les tarifs s’élèvent alors jusqu’à plusieurs centaines d’euros par nuit et par personne. Mais on peut évidemment recourir à des structures hôtelières moins onéreuses. C’est essentiellement sur la côte Ouest que se situent les hôtels les plus abordables. Il est possible de louer des appartements ou des villas permettant un hébergement familial et plus intime.
Le logement chez l’habitant est une autre alternative, plus accessible et chaleureuse, qui offre l’avantage d’une plus grande proximité aux côtés de la communauté locale. Les auberges, moins coûteuses, favorisent elles aussi le contact avec les habitants et sont fréquemment implantées dans des endroits pittoresques. Il existe aussi quelques campings à Maurice, solution la plus économique et évidemment la plus prisée par les amoureux de la nature.
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