Portrait de la semaine
FranceInfo, Français du monde. « Colombie : la métamorphose de Medellín »
Trente ans jour pour jour après la mort du célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar, le 2 décembre 1992, tombé sous les balles de l’armée colombienne, la métropole de l’ouest du pays est passée du statut de capitale du meurtre, à celui de ville tendance et branchée, paradis des touristes et des nomades numériques, comme en témoigne ce Français.

Pendant longtemps, Medellín était surtout connue pour être la base du célèbre baron de la drogue Pablo Escobar, mais depuis la fin des années 2000, la ville est devenue une destination à la mode, et même la coqueluche des touristes et des expatriés. Thomas Espeute vit depuis quatre ans à Medellín. Avec un autre Français, il a monté un guide de voyage sur Internet. À 34 ans, il admet qu’on ne se promène tout de même pas ici le soir, sans quelques précautions… « Ils ont un dicton en Colombie, qu’on apprend très rapidement, c’est « No dar papaya », papaya c’est un fruit qu’ils aiment bien manger, la papaye. En gros, c’est ne pas donner le bâton pour se faire battre, ne pas provoquer la malchance. Il ne faut pas marcher avec son téléphone à la main, en montrant à tout le monde que tu as le dernier iPhone, il faut être un peu plus aux aguets. »
Et si Escobar a disparu, le mythe, lui reste bien vivant, n’en déplaise à la mairie de Medellín. Il attire chaque année des milliers de touristes. « Pablo Escobar, ça intrigue. Il a une histoire assez incroyable. Les visiteurs veulent par exemple voir la maison où il est mort. Par contre la ville de Medellín le cache. Il n’y a même pas une pancarte sur le toit de la maison où il a été tué. Ils n’essaient pas de le mettre en avant. »
Cette explosion du nombre de nouveaux arrivants depuis la pandémie de Covid-19 à Medellín a entraîné l’apparition de restaurants, de boutiques de luxe et de visites guidées. En plus des touristes, la ville attire de nombreux expatriés, à tel point que l’on parle désormais de Medellín comme de la troisième destination d’Amérique latine pour y vivre, juste après Buenos Aires et Mexico.
« Il peut faire chaud en journée, témoigne Thomas Espeute, mais après le soir, avec un petit pull, c’est super agréable. Ça, plus la vie nocturne, on s’y sent bien rapidement. »
Les étrangers bénéficient d’un fort pouvoir d’achat, qui provoque une tension sans précédent sur l’immobilier. Résultat : les logements, autrefois proposés à l’année, sont désormais disponibles sur des plateformes de location temporaire comme Airbnb, où le nombre d’annonces à Medellín a bondi de 45% en un an.
« Un loyer à Medellín, pour un appartement avec deux chambres, dans un bon quartier, va coûter facilement deux millions de pesos, à peu près 500 euros, observe le Français, sachant que le salaire minimum en Colombie est de 200 euros, c’est comme si on payait à Paris 2.500 euros son appartement. » Lire et écouter la chronique ici
Aller plus loin
Leur guide de voyage sur Internet
-
Actualités internationalesil y a 4 semaines
Les Français d’Iran livrés à eux-mêmes ?
-
Etudier et travailleril y a 2 semaines
Nomades numériques : quels visas pour travailler en voyageant ?
-
Vie pratiqueil y a 4 semaines
Retraite à l’étranger : quid des remboursements de frais de santé ?
-
Actualités économiquesil y a 3 semaines
La Bulgarie bientôt dans la zone euro: les entrepreneurs français se préparent aux nouvelles opportunités
-
Etudier et travailleril y a 1 semaine
Expatriés : reverra-t-on un jour la JDC à l’étranger ?
-
Vie pratiqueil y a 3 semaines
Déclaration de revenus française: attention, les envois scannés ne sont plus acceptés
-
Tribuneil y a 2 semaines
Quel avenir pour l’enseignement français à l’international : faut-il revoir le rôle de l’AEFE ?
-
Etudier et travailleril y a 2 semaines
Envie d’ailleurs ? 10 métiers improbables (et presque introuvables en France) à tester dans une autre vie