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« C’est en jouant collectif qu’on sera plus fort » (Chambre de commerce française à Singapour)

Avec ses quelque 700 membres, plus de 220 événements organisés par an, la Chambre de commerce française de Singapour (FCCS) est assurément l’une des plus dynamiques au monde. A l’image de la cité-Etat et de la communauté d’affaires française présente sur place. État des lieux avec sa directrice Carine Lespayandel.

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Français à l’étranger : Vous êtes la directrice de la FCCS depuis 2003, qu’est-ce qui vous anime depuis vingt ans ?

Carine Lespayandel : Quand j’ai pris la direction de la Chambre de commerce en 2003, nous étions quatre salariés et comptions moins de 200 membres. Aujourd’hui nous sommes 25 salariés, avons plus de 700 membres et nos services d’accompagnement des entreprises se sont fortement développés. Ce qui m’anime, je crois, c’est le sens de la mission : je suis fière et heureuse d’accompagner les entreprises françaises dans leurs projets à Singapour. J’ai la chance de côtoyer des personnes inspirantes, d’apprendre tous les jours et de passer sans transition avec les entreprises que nous accompagnons des sujets de blockchain aux habitudes de consommation de cosmétiques en Asie du Sud-Est. Ce qui est passionnant aussi, c’est bien sûr le dynamisme de Singapour, une ville qui ne se repose jamais sur ses lauriers, qui se réinvente sans cesse. Après vingt ans, je suis toujours aussi admirative du côté visionnaire de Singapour et des moyens qu’elle déploie pour arriver à ses fins.

Pouvez-vous faire une photographie de la présence économique française ?

Difficile de donner un chiffre précis, mais nous estimons qu’il y a environ 850 filiales d’entreprises, grands groupes, ETI et PME françaises à Singapour. Les secteurs représentés sont à l’image de l’activité économique du pays, à savoir extrêmement diversifiée. Nous avons des entreprises présentes aussi bien dans l’ingénierie des transports, l’énergie, l’électronique, la logistique, la vente au détail, les services aux entreprises ou les services financiers.

Il ne faut pas oublier que l’industrie représente 22% du PIB Singapourien. Il s’agit bien sûr d’industries de pointe et nos entreprises ont toute leur place. Il y a à la fois des grands groupes comme Thales qui vient de fêter cinquante ans de présence à Singapour et qui va recruter plus de 1 000 personnes dans les trois ans ; des entreprises de taille intermédiaires comme Soitec, spécialisée dans les semi-conducteurs, qui étend son usine à Singapour et va doubler sa capacité de production d’ici 2026. Je pense également à Sanofi qui investit dans un nouveau site, entièrement numérisé et modulaire pouvant fabriquer différents types de vaccins. Nous voyons aussi beaucoup de PME innovantes comme Proconect que nous avons accompagnée dans son implantation et qui commercialise des prises de courant et coffrets industriels destinés aux applications portuaires. Enfin, nous avons énormément d’entrepreneurs français, avec une grosse communauté French Tech dont nous sommes partie prenante et que nous soutenons activement.

Quels sont les secteurs porteurs aujourd’hui à Singapour ?

Ils sont en lien avec l’innovation, la digitalisation des entreprises, la cybersécurité, la décarbonation, l’efficacité énergétique et tout ce qui touche à la durabilité et la ville intelligente. Singapour a par exemple lancé son plan vert qui vise à atteindre un objectif de zéro émission nette en 2050, offrant des opportunités dans de nombreux secteurs comme le déploiement des voitures électriques ou les énergies renouvelables. Nos entreprises peuvent contribuer à cet ambitieux agenda et la Chambre est à cet égard fière d’avoir remporté le prix RSE décerné par CCI France International en juin 2023. Singapour se réinvente sans cesse, planifie l’avenir et recherche constamment de nouveaux moteurs de croissance. Il y a ainsi toujours de grands projets comme la construction d’un nouveau terminal à l’aéroport de Changi, créant des besoins auxquels peuvent répondre nos entreprises. Je pense aussi au secteur de l’agritech, le Covid ayant mis en exergue le sujet de la dépendance alimentaire de Singapour qui importait la majorité de ses denrées alimentaires. Consciente de cette fragilité, Singapour a lancé un vaste programme « 30 by 30 », visant à produire localement 30% de la nourriture consommée à Singapour d’ici 2030 avec trois axes forts : l’agriculture urbaine, l’aquaculture, et les protéines végétales.

Mais au-delà des secteurs, il faut vraiment penser Singapour comme un hub pour l’Asie du Sud Est – ou l’Asie Pacifique –, et les opportunités sur ces marchés dynamiques sont particulièrement nombreuses. Il y a une stratégie régionale à mettre en place depuis Singapour pour profiter de la montée en puissance d’une région de plus de 675 millions d’habitants, constituée de marchés attractifs, avec des besoins en infrastructures importants et une classe moyenne en pleine croissance.

Quels services la FCCS propose-t-elle aux entreprises françaises ?

La Chambre est une association de droit singapourien, privée, autofinancée et à but non lucratif, dont la mission est de représenter, fédérer, accélérer et promouvoir le business français à Singapour ; c’est une très belle plateforme d’entreprises aux services des entreprises ! Nous offrons une large palette de services qui va de l’accompagnement commercial à l’implantation et au développement de courants d’affaires, en nous appuyant sur notre formidable communauté d’affaires. Dans le cadre de la « Team France Export » (TFE), la Chambre a été choisie depuis 2019 par Business France comme le correspondant unique des entreprises souhaitant se développer à Singapour. Nous avons donc une équipe dédiée, qui réalise des études de marché, des recherches de clients, de partenaires, de distributeurs ou d’agents à Singapour, en lien avec les bureaux Business France de la région Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est, ndlr). Nous organisons de nombreuses missions de prospection, individuelles ou collectives, des rencontres acheteurs, des participations à des salons au sein de Pavillons France, etc.

Nous proposons aussi des services d’aide à l’implantation. Outre la création de l’entité locale avec l’aide de nos partenaires, nous disposons d’une licence d’agence de recrutement et nous occupons de visas de travail, de recruter des collaborateurs, de domicilier et d’héberger la structure dans notre centre d’affaires. À noter que nous accueillons également de nombreux V.I.E (Volontaires internationaux en entreprise, ndlr) dans nos locaux.

Enfin, nous organisons de nombreuses activités pour nos membres. La Chambre française a d’ailleurs la réputation d’être l’une des plus dynamiques de Singapour, avec ses 18 comités par secteur d’activités, ses 12 clubs qui réunissent les membres par fonction, et ses nombreux programmes pour start-up et entrepreneurs. Nous organisons plus de 220 événements par an pour que nos membres puissent se rencontrer, échanger et développer des liens d’affaires avec l’écosystème local. La FCCS est la voix du business français à Singapour et je crois vraiment que c’est en jouant collectif qu’on sera plus fort.

Quels sont les liens entre la FCCS et les organisations gouvernementales à Singapour ?

Notre ancrage local et l’importance de notre communauté d’affaires nous donnent une grande proximité avec les acteurs institutionnels singapouriens, qui sont toujours extrêmement pro-business et à l’écoute. Nos interlocuteurs principaux sont l’Economic Development Board (EDB), qui pilote les stratégies économiques et industrielles de Singapour et avec qui nous collaborons de façon très proche depuis de nombreuses années. Également le ministère de l’Emploi singapourien (MOM) pour tout ce qui concerne le marché de l’emploi, les visas de travail, etc., auprès de qui nous organisons régulièrement des réunions d’information et de dialogue avec nos entreprises. Et aussi les autres agences gouvernementales en charge de l’environnement, des transports, du maritime, de la digitalisation, de la planification urbaine, de la recherche… en lien avec nos différents comités sectoriels. Et nous travaillons bien sûr main dans la main avec l’ambassade de France, ce qui nous permet de parler d’une seule voix !

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