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Portrait de la semaine

Un restaurateur français face à l’exception suédoise

Français à l’étranger, en partenariat avec France Info, partage le témoignage d’Édouard Prothery, propriétaire d’un bar à vin en Suède, où, à la différence du Danemark ou de la Norvège, le pays a choisi de ne pas confiner sa population, mais de parier sur l’immunité collective.

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C’est un petit bar à vin du centre de Stockholm, ouvert uniquement le soir, avec dégustation de produits importés de France. À l’intérieur, une trentaine de places assises, une dizaine sur la terrasse. Aujourd’hui, avec le Covid-19, le restaurant, ouvert il y a trois ans par Édouard Prothery et son épouse Delphine, accuse une baisse de moitié de son chiffre d’affaires : “Au début, on s’est dit : si c’est quelques semaines, c’est tenable, mais on s’est vite rendu compte que ça allait se compter en mois. On est en énorme difficulté.”

Pourtant, en Suède, il n’y a pas eu de confinement strict comme en France, en Espagne ou en Italie. Le gouvernement agit de façon pragmatique. Les autorités ont préféré miser sur le sens civique de la population : “Il y a juste des recommandations des experts scientifiques. C’est un grand pari, parce que les Suédois sont assez disciplinés et respectueux.”

En cela, la Suède est culturellement très loin de la France, témoigne Édouard Prothery : “Les gens se disciplinent et sont beaucoup plus autonomes dans leur manière de respecter les autres, d’avoir le sens de la collectivité. Pas besoin de mettre une amende pour que les gens respectent ce qu’on leur demande.”  Mais tout le monde ne joue pas le jeu : plusieurs restaurants de Stockholm ont été fermés par les autorités car ils ne respectaient pas les règles de distanciation sur l’espacement des tables ou sur le nombre limité de clients.

> Bas les masques

Quant aux masques dont on parle beaucoup chez nous, en Suède, ce n’est même pas un sujet, assure le Français : “Ça fait une semaine qu’un micro-pourcentage de la population en porte. Cela se met en place petit à petit, mais quelqu’un qui arrive de l’étranger à Stockholm ne se rend pas compte qu’il y a une politique de confinement, parce que les gens continuent de circuler. C’est juste que tout est plus calme, beaucoup de commerces sont fermés et les restaurants sont assez vides.”

Les écoles et les crèches sont ainsi restées ouvertes. Seuls les lycées et universités ont été fermés. Toutes les entreprises qui pouvaient le faire ont invité leurs salariés à travailler de chez eux. La Suède est un pays où le télétravail est déjà très pratiqué, beaucoup plus qu’en France. Ici, la distanciation sociale, c’est un peu toute l’année !

Il y a moins d’embrassades, moins de contacts physiques et les aînés sont moins mêlés à la vie familiale. La densité démographique n’est pas comparable non plus avec la France. “Ici, les gens pensent, et nous les premiers, qu’ils ont de la chance, affirme Édouard Prothery. On sait que d’être confiné est une énorme contrainte. D’un point de vue économique, on se plaint d’avoir perdu des clients, mais si on était en France, on sait que ce serait pire.” Les autorités suédoises affirment que le pays pourrait atteindre dès ce mois-ci l’immunité collective, qui permet de stopper naturellement la propagation de l’épidémie.

Lui écrire: info@delphine-edouard.se

> Aller plus loin

Leur bar à vin restaurant de Stockholm “Delphine & Edouard

Article Français à l’étranger du 23 Avril 2020 : Coronavirus : pourquoi les Suédois se distinguent-ils du reste du monde ?

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