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Christophe Monnier : « 60% des VIE sont en poste dans les pays frontaliers »

Durant deux mois, le Journal des Français à l’étranger vous propose un grand dossier sur les nombreux aspects des échanges frontaliers, notamment en termes de possibilités d’emploi et d’étude. Aujourd’hui, entretien avec Christophe Monnier, directeur du programme Volontariat international en entreprise (V.I.E) géré par Business France.

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Christophe Monnier

Français à l’étranger : Qu’est-ce-que le Volontariat international en entreprise et quelle place prend-il au sein de Business France ?

Christophe Monnier : Le V.I.E permet aux entreprises françaises de confier à une jeune femme ou un jeune homme qui a entre 18 à 28 ans une mission professionnelle à l’étranger, d’une durée de 6 à 24 mois, une fois renouvelable. Il est un tremplin de carrière, 92 % des jeunes sont en emploi moins de six mois après leur mission en V.I.E. La moitié d’entre eux sont employés par l’entreprise pour laquelle ils ont réalisé leur mission. C’est un moyen pour ces entreprises de recruter leurs futurs talents et de créer toute une génération d’entrepreneurs ou de collaborateurs qui ont la fibre de l’international.

Au sein de Business France on retrouve trois grands piliers d’activité. Le premier est l’agence pour l’internationalisation de l’économie française qui promeut l’export des produits français à l’étranger. Le second repose sur la promotion de l’attractivité en incitant les investisseurs internationaux à choisir le site en France pour créer des centres de production, de recherche, de distribution. Et le troisième pilier concerne les ressources humaines, la jeunesse à l’export, les talents de l’international, c’est la direction que je représente. Nous comptons près de 80 collaborateurs répartis entre Paris et Marseille.

FAE : Dans quelles conditions le jeune effectue-t-il sa mission ?

C.M : A l’étranger, les VIE réalisent leur mission au sein d’une structure d’accueil : il peut s’agir d’une filiale de l’entreprise française, d’un partenaire commercial ou d’une structure de coworking comme par exemple une Chambre de commerce française à l’étranger.

Les V.I.E sont placés sous la responsabilité de l’ambassadeur de France et ils bénéficient d’une protection sociale intégrée à leur contrat, d’une prise en charge de leurs frais de voyage et d’une indemnité de mission qui dépend de leur pays d’affectation.

Le jeune perçoit une indemnité d’environ 2000 euros par mois et jusqu’à 4000 euros dans certains pays comme l’Angola ou encore le Nigeria.

Le V.I.E peut rester en entreprise en France jusqu’à trois mois avant d’être envoyé en mission à l’étranger (et jusqu’à six mois au total sur une année complète).

FAE : Comment le V.I.E se fait-il connaître et quel est l’intérêt pour les entreprises de recourir à une telle formule ?

C.M : Au travers de notre partenariat notamment avec les chambres de commerce et la Team France Export, nous disposons de conseillers internationaux sur l’ensemble du territoire français qui vont au-devant des entreprises pour leur présenter ce dispositif. Le V.I.E s’adresse à la fois aux grands groupes qui ont des filiales pour des fonctions techniques de support ou de production. Mais aussi aux plus petites entreprises comme un outil de prospection lorsqu’elles n’ont pas encore de présence à l’étranger.

Financièrement, le V.I.E coûte moins cher à une entreprise qu’un expatrié. C’est une formule gagnant-gagnant où chacun peut s’y retrouver. Cela permet à l’entreprise de s’appuyer sur un collaborateur motivé à un coût raisonnable et prévisible pour commencer à prospecter un marché.

FAE : Que représente la part des V.I.E transfrontaliers ?

C.M : C’est justement dans les pays voisins de la France que nous avons le plus de V.I.E. Notamment parce que nous entretenons avec ces pays de nombreux liens économiques. Environ 60% des V.I.E sont en poste dans les pays frontaliers. Ils participent aux échanges économiques, au renforcement de la connaissance mutuelle par l‘apprentissage linguistique ou le flux de marchandises notamment à l’export.

La Belgique, l’Allemagne et l’Espagne sont les trois pays frontaliers à recevoir le plus de V.I.E.  Beaucoup sont aussi basés en Suisse, au Luxembourg et en Italie. En ce qui concerne le Royaume-Uni, les modifications engendrées par le Brexit ont rendu les choses plus compliquées, mais on recense encore sur le territoire britannique encore plus de 400 V.I.E.et nous avons bon espoir d’augmenter ce nombre en 2022.

FAE : Parmi les pays transfrontaliers quels sont les secteurs qui recrutent le plus de V.I.E ?

C.M : Les profils sont divers, allant de la prospection commerciale, des fonctions support (marketing, communication, finance, comptabilité, gestion) aux fonctions de techniciens, voire d’ingénieurs sur des unités de production. Les chiffres recensés pour le mois de septembre placent en haut du classement la finance, l’ingénierie technique, le développement commercial, le marketing et la gestion de projet.

FAE : La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur les V.I.E ?

C.M. : Il y a eu un impact fort en 2020 au moment de la première vague puisque nous avons dû arrêter pendant plusieurs mois les départs ; cependant les V.I.E déjà en place sont restés en poste même s’ils ont parfois dû poursuivre leurs missions en télétravail. Depuis un an,  Dès l’été 2020, nous avons enregistré une réelle reprise des départs sur l’Europe. En 2021, nous avons dépassé le niveau d’avant-crise (2019) en terme de départs de V.I.E vers les pays voisins de la France. Aujourd’hui, environ 70% des départs concernent l’Union européenne et la majorité le sont dans les pays frontaliers, alors qu’en 2019, 50% des départs étaient à destination de pays hors Europe et 50% sur notre continent. Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour découvrir une nouvelle culture, une expérience V.I.E au sein de l’Union européenne est tout aussi enrichissante.

FAE : Quels sont les besoins pour développer le V.I.E ?

C.M : Nous devons toujours faire de la promotion et de la prospection du côté des entreprises et des candidats. Cela passe par de la communication, notamment à la radio, y compris dans le cadre du plan de relance pour mieux faire connaître la formule. Nous organisons des rendez-vous individuels auprès des entreprises en région avec les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) grâce à notre réseau Team France export pour les informer sur la formule.

Nous comptons actuellement 2 000 offres publiées pour 36 000 curriculum vitae. Nous avons donc plus de candidats que d’offres. Nous incitons les entreprises à participer à ce programme d’autant plus qu’elles bénéficient d’aides financières très importantes à cet effet, notamment jusqu’au 30 juin 2022 avec une aide spécifique au V.I.E dans le cadre du plan de relance export « chèque relance V.I.E » qui peut aller jusqu’à 10 000 euros. Une entreprise peut bénéficier jusqu’à deux chèques relance. Et les Régions françaises soutiennent également fortement la formule V.I.E.

Enfin, nous organisons aussi un programme important d’événements à destination des jeunes, notamment au travers de forums de recrutement. Nous recherchons des profils dans le domaine des technologies de l’information et des profils intéressés par l’Europe centrale où l’offre est florissante. Nous incitons aussi les jeunes à nous suivre sur les réseaux sociaux tels que LinkedIn, Twitter, Facebook, pour rester informés de l’actualité du V.I.E.

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