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National Vision 2030 : Le Qatar voit encore plus loin

L’émirat joue décidément aujourd’hui dans la cour des grands. Le plan Qatar National Vision 2030 met l’accent sur le développement des infrastructures (aéroport, port, métro, tramways, hôpitaux, universités…), de la santé, de l’éducation, de la recherche, du sport, du tourisme ou encore de l’aval pétrogazier et des services. Le projet est très structuré et très avancé. Il se décline autour de quatre piliers : l’humain, le social, l’économique et l’environnemental.

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National Vision 2030 : Le Qatar voit encore plus loin

Le document n’incarne rien d’autre que la vision des décideurs du Qatar qui souhaitent inscrire le développement de l’émirat dans le cadre de la fidélité aux valeurs traditionnelles. Rester attaché à la tradition tout en devenant un laboratoire de la mondialisation constitue un énorme défi pour la société qatarienne. L’harmonie entre ces deux univers est l’un des éléments fondateurs du plan Qatar National Vision 2030. Le but est simple : d’ici à 2030, faire de l’émirat un pays avancé, capable de soutenir son développement et de proposer un niveau de vie élevé à ses ressortissants et à toutes les générations à venir. Ce programme veut lier le présent et le futur du pays, et permettre la mise en place d’une feuille de route pour le progrès national, fondé sur les principes du développe- ment durable. Tous ces projets devraient faire avancer le Qatar sur la voie de l’auto- suffisance. Ce plan n’est pas une vision abstraite mais un programme qui dirige chacune des évolutions du pays, dans le but de construire un avenir prospère, durable et inspirant.

Quatre piliers sont donc au cœur de cette vision : l’humain, le social, l’économique et l’environnemental, via la création de pôles à vocation mondiale autour de l’économie de la connaissance, le développement d’un hub de transport (métro, tramway nouvel aéroport) et la constitution d’un important centre financier à Doha(WestBay). Au menu également de cette initiative formalisée en 2008, la mise en place, par le biais de plans quinquennaux, d’une plus grande autonomie alimentaire ou encore le développement accru des transports à l’intérieur de l’émirat et la construction d’une smart city à Doha, dans le quartier de Msheireb Downtown, pour un coût estimé à 5 milliards de dollars. Au travers de ce plan stratégique, le Qatar a également pour objectif d’attirer plus de 6 millions de visiteurs internationaux par an d’ici à 2030 (contre 2 millions en 2019, avant la pandémie), ce qui ferait de l’émirat la destination du Moyen-Orient qui connaît la croissance la plus rapide en termes de visiteurs internationaux.

Le plan aborde les cinq défis majeurs auxquels le Qatar est confronté, et autant d’objectifs à respecter pour la préservation de l’unité sociale et poli- tique du pays.

1/ Modernisation par la préservation et la protection des traditions, notamment bédouines.

2/ Les besoins de la génération actuelle et des générations futures, et le principe de la justice intergénérationnelle, pour inscrire plus de durabilité dans une économie florissante mais passagère.

3/La maîtrise de la croissance et le contrôle de l’expansion du pays : le gouvernement qatari entend lutter contre l’expansion incontrôlée, en ne cédant qu’à des projets viables.

4/La taille et la qualité de la main- d’œuvre expatriée et la voie de développement choisie: le Qatar souhaite contrôler la taille et la qualité de sa population expatriée, à la fois pour être sûr de répondre à ses besoins sociaux, urbanistiques ou culturels, mais aussi pour préserver l’identité nationale.

5/ Croissance économique, développement social et gestion environne- mentale avec pour objectif principal de déconnecter l’économie du pays des hydrocarbures : le Qatar insiste sur la nécessité d’une croissance durable, avec l’ambition que son impact écologique le pousse à détenir un rôle clé dans l’appui à la coopération régionale.

Un système éducatif performant

D’un point de vue humain (premier pilier), le gouvernement qatari souhaite d’abord améliorer la qualité de vie de sa population par la création de nouvelles formations et universités, ainsi que par le développement d’un système médical plus efficace et axé sur la recherche. La « qatarisation » du marché du travail, et plus particulièrement du secteur privé, est aussi affichée comme une priorité. La mesure consiste à octroyer des emplois (notamment à haute responsabilité) en priorité aux Qatariens. Concrètement, chaque société privée doit embaucher un quota de jeunes Qatariens afin d’offrir à la population locale un maximum de débouchés et d’éviter ainsi l’apparition du chômage. Le Qatar sait que ses succès futurs dépendent de ses citoyens et de leur capacité à accompagner la croissance du pays. À cet égard, le gouvernement a mis en place un système d’éducation et de santé moderne, de niveau mondial, et incite les Qatariens à s’impliquer activement dans la société. Ces investis- sements visent à développer le potentiel de la population et à placer les citoyens au cœur de la prospérité du pays. L’éducation est à la base de la construction de la nation qatarie. L’article 25 de la Constitution du Qatar (2003) précise que « l’éducation est un des piliers de base du progrès social. L’État l’assure, l’entre- tient et s’efforce de la répandre. »

Cette disposition est rappelée dès les premières pages du Qatar National Vision 2030. Le développement humain repose essentiellement sur un système éducatif performant, en phase avec la mondialisation, fidèle aux principes religieux et résolument tourné vers l’avenir. Sous l’impulsion de S.E.Cheikha Mozah, l’épanouissement de la société via l’éducation des jeunes générations est une priorité absolue. C’est au sein d’Education City (un campus regroupant plusieurs universités américaines, mais aussi quelques organisations locales d’éducation et de recherche), qu’elle souhaite faire émerger les élites qatariennes du futur qui seront capables de porter le projet du pays.

Combinaison de compétences

Le deuxième objectif du Qatar, et le deuxième pilier du plan Vision 2030, est de construire une société sûre, stable et plus égalitaire. L’État continue à promouvoir des valeurs de tolérance, d’ouverture et d’humanisme, ainsi que l’héritage national et artistique du pays. « Le Qatar s’efforcera d’accroître la participation effective au marché du travail de ses citoyens, détaille le plan. Cependant, dans un avenir prévisible, un nombre insuffisant de citoyens seront formés pour gérer le système complexe, les infrastructures et autres exigences d’une croissance rapide, d’une économie diversifiée et technologiquement sophistiquée. Il faudra donc rattraper les pénuries de main-d’œuvre locale avec des travailleurs expatriés. Attirer et conserver la bonne combinaison de compétences nécessitera des incitations, ainsi que des dispositions institutionnelles pour assurer le droit et la sécurité du travail expatrié.» Côté développement social, le pays mise aussi sur l’émancipation des femmes et leur participation à la vie politique, économique et sociale, tout en rappelant l’importance de la préservation d’une structure familiale solide. La loi de l’émirat interdit la discrimination à l’égard des femmes. L’émir du Qatar a adhéré dès 2009 à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et annoncé, en 2017, la nomination de quatre femmes au Conseil de la choura (parlement). «Le Qatar cherchera à construire une société sûre, sécurisée et stable basée sur des institutions efficaces, poursuit le plan. Le pays encouragera la tolérance, la bienveillance, le dialogue constructif et l’ouverture aux autres cultures dans le contexte de son identité arabe et islamique. De plus, il va fournir à ses citoyens leurs services de base et leur garantir d’égales opportunités. »

Des familles fortes et cohésives

L’État qatari poursuit également ses efforts pour mettre en œuvre des poli- tiques qui donnent aux femmes la liberté et le pouvoir de prendre leurs propres décisions. Certaines femmes occupent des rôles de premier plan dans les domaines économiques, politiques et diplomatiques. Le Qatar est en tête des indicateurs de la région sur l’égalité des sexes, notamment la participation des femmes à la vie active : 7 000 femmes qatariennes sont d’ailleurs cheffes d’entreprises. Le pays soutient aussi l’égalité des salaires dans le secteur public. L’émirat obtient le taux le plus élevé d’inscriptions féminines dans les universités. Elles représentent plus des deux tiers du nombre total des diplômés. Le plan Qatar national vision 2030 fait aussi la part belle à l’éducation et aux sciences : « Bien développées, indépendantes, autogérées et responsables, les institutions éducatives du pays fonctionnent selon des lignes directrices centralisées. Un système efficace de financement de la recherche scientifique sera mis en place, partagé par les secteurs public et privé, et mené en coopération avec les organisations internationales spécialisées et les centres de recherche. » Le Qatar souhaite acquérir et développer un rôle international important dans la recherche scientifique, mais aussi dans l’activité culturelle et intellectuelle. L’émirat souhaite également garantir une participation plus active des citoyens à la vie sociale et politique, en développant de nouvelles institutions basées sur le dialogue, mais aussi « des familles fortes et cohésives qui prennent soin de leurs membres et maintiennent les valeurs morales et religieuses et les idéaux humanitaires, un système de protection sociale efficace pour tous les Qataris qui assure leurs droits civils, valo- rise leur contribution au développement de leur société, et assure un revenu suffisant pour maintenir une vie saine et digne. » À une échelle plus large, le Qatar cherche à accroître la coopération internationale et les échanges religieux ou culturels avec ses alliés.

Des marchés flexibles et ouverts

Économiquement, l’objectif du Qatar est triple: assurer le développement d’un climat attractif pour les entre- prises, exploiter ses ressources en hydrocarbures de manière respon- sable afin de préserver les générations futures et enfin initier une transition vers une économie du savoir dans le but de réduire sa dépendance à l’industrie énergétique et de rester compétitif dans les années qui viennent. « La stratégie économique du Qatar doit tenir compte d’une série de risques qui pourraient potentiellement limiter la réalisation de ses ambitions. Le meilleure sécurité contre ces risques réside dans des marchés flexibles et ouverts, des mécanismes de protection sociale abordables et des réserves financières de précaution et stratégiques », détaille le plan Qatar National Vision 2030. Le développement du secteur privé est quant à lui central car décisif pour la diversification économique du pays. Le Qatar entend s’appuyer sur les revenus des hydrocarbures pour développer ce secteur, encourager l’entrepreneuriat et garantir la compétitivité des entreprises. Il mise aussi sur une coopération régionale accrue, avec la mise en place de nouveaux partenariats économiques durables. Cette stratégie doit permettre au Qatar d’arriver au stade auquel était parvenu le Koweït au milieu des années 1980 avec un PIB provenant pour moitié d’activités hors hydrocarbures. En matière de transport, l’ambition des autorités de l’émirat est de devenir un hub régional, une plateforme centrale de correspondance dans les connexions qui séparent l’Europe de l’Extrême-Orient. L’enjeu est aussi de consolider la place de Doha comme plaque tournante du tourisme régional. L’objectif économique majeur du Qatar aujourd’hui est clair: diversifier son économie pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures (désormais de 51 %) et se développer suivant le programme Vision 2030, afin de transformer son économie de rente en économie d’innovation et de services.

Évaluer la gravité des risques

L’émirat cherche enfin à trouver un équilibre indispensable entre ses besoins en développement et la protection de l’environnement. L’État cherche à préserver et à protéger son patrimoine environnemental unique et à nourrir l’abondance de la nature. Ainsi, le développement se fera avec responsabilité et respect, en équilibrant les besoins de l’économie, la croissance et le développement social avec les conditions de protection environnementale. Le pilier environnemental sera de plus en plus important car le Qatar est contraint de traiter les problèmes locaux, tels que l’impact de la diminution de l’eau et des ressources en hydrocarbures, les effets de la pollution et la dégradation de l’environnement, ainsi que les questions environnementales internationales, comme l’impact potentiel du réchauffe- ment des niveaux d’eau au Qatar et donc sur le développement urbain côtier. Évaluer la gravité des risques et anticiper leur gestion nécessitera la mobilisation de toutes les capacités et de coordonner les efforts pour lutter contre les problèmes qui se posent. «Si nous cultivons notre environnement, il nous nourrira », écrit la cheikha Moza bint Nasser al-Missned dans le Qatar National Vision 2030. Pour arriver à ses fins, l’État veut mettre en place des institutions et un système juridique qui préservera l’environnement. Ces initiatives seront soutenues par une population consciente de l’importance de ces enjeux, et par des politiques publiques d’urbanisme durables. L’objectif, à terme, est aussi de satisfaire plus de la moitié des besoins alimentaires du pays. Le Qatar compte désormais près de 1 500 fermes et élevages, chiffre qui devrait doubler dans les dix prochaines années.

Réduction de l’empreinte carbone

Quant à l’eau potable, elle provient des trois usines de dessalement du pays, qui vont bientôt être alimentées en énergie solaire. L’émirat a été pionnier dans la politique de dessalement de l’eau de mer. Pour parvenir à ses objectifs, le Qatar encouragera aussi la collaboration régionale et prendra part aux initiatives internationales en faveur de l’environnement. L’émirat souhaite se joindre à la transition écologique dans laquelle se sont déjà engagées les économies développées. « Sur la région, le Qatar possède le plus fort nombre de bâtiments certifiés par le Global Sustainability Assessment System, c’est- à-dire de conception innovante, réduisant la consommation d’électricité, d’eau et les déchets, explique Sandrine Lescaroux, directrice de la CCI France Qatar à Doha. Les questions de réduction de l’empreinte carbone font partie intégrante des projets de pétrole et gaz. Ainsi, les futurs trains de GNL choisis par Qatar Energy réduiront les émissions de gaz à effet de serre de plus de 25 % par rapport à des infrastructures similaires. Nous pouvons aussi noter la construction d’une centrale solaire de très grande envergure ou les partenariats concernant l’hydrogène. » Dans un monde qui souhaite minimiser les émissions de gaz à effet de serre et dans un contexte général de lutte contre le réchauffement climatique, Doha ambitionne de se présenter comme un bon élève en matière de lutte contre le dérèglement du climat. Le gouvernement s’engage à améliorer son impact écologique en sensibilisant sa population sur les enjeux futurs et en se disant prêt à toute coopération régionale ou internationale pour préserver l’environnement. Preuve de son volontarisme, le lancement de diverses initiatives industrielles et agricoles qui ont en commun une utilisation grandissante d’énergies renouvelables.

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