Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 5 au 10 juin

Afrique

Afrique du Sud

Les élections générales du 29 mai dernier ont marqué la fin de l’hégémonie de l’African National Congress (ANC), parti emblématique qui a dominé la scène politique sud-africaine depuis la fin de l’apartheid et l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela en 1994. Sans majorité, après avoir obtenu 40,2% des suffrages, ses leaders sont aujourd’hui contraints d’envisager un gouvernement de coalition. L’Alliance démocratique, parti de centre-droit arrivé en deuxième position avec 21% des voix, pourrait en faire partie, en dépit de nombreux désaccords, notamment sur les questions de politique étrangère. En troisième position, l’ancien président et dissident de l’ANC Jacob Zuma a obtenu près de 15% des suffrages avec son mouvement umKhonto we Sizwe (MK), créé il y a seulement quelques mois. Véritable trouble-fête de ce scrutin, il a d’ailleurs contesté les résultats en pointant, avec d’autres candidats défaits, des irrégularités dans le déroulement du vote. À ce titre, des manifestations ont eu lieu le 1^er juin pour demander un recompte des bulletins de vote.

Nigeria

Une attaque menée le 31 mai dernier par le groupe séparatiste du Mouvement des peuples autochtones du Biafra (IPOB), dans le sud-est du pays, à Aba (non loin de Port-Harcourt), aurait causé la mort de onze personnes selon l’armée nigériane. Celle-ci a exprimé son intention de répondre de manière « féroce » au groupe séparatiste, bien que ce dernier ait nié tout implication dans cette attaque perpétrée le jour de la commémoration de la guerre du Biafra. Pour rappel, ce conflit a sévi entre 1967 et 1970, provoqué par la volonté de sécession de cette région orientale du pays, dessein relayé aujourd’hui par les militants de l’IPOB. Ce nouvel épisode de violence rappelle le climat d’insécurité qui prévaut sur l’ensemble du territoire nigérian, et notamment dans cette partie sud-est du pays.

Amériques

Haïti

Garry Conille a été nommé Premier ministre par le Conseil présidentiel de transition haïtien le 28 mai dernier. La désignation de celui qui avait déjà occupé ce poste entre octobre 2011 et février 2012 fait néanmoins l’objet de nombreuses critiques au sein de la population. D’aucuns considèrent que ce chois a été « imposé » en raison de la proximité de Garry Conille avec l’administration américaine. Par ailleurs, les gangs, qui contrôlent notamment 80% de la capitale Port-au-Prince, ont dit ne pas reconnaître cette nomination. La situation sécuritaire demeure extrêmement volatile, alors que le déploiement des forces kenyanes prévu dans le cadre d’une mission de soutien à la police haïtienne, soutenue par l’ONU, est attendu d’ici environ trois semaines.

Mexique

L‘élection présidentielle du 2 juin dernier a  été remportée par la candidate de gauche Claudia Sheinbaum, avec un score estimé entre 58% et 60% des suffrages, selon les les premiers résultats annoncés par l’Institut national électoral (INE). L’ex-maire de Mexico (entre décembre 2018 et juin 2023) deviendra ainsi la première femme présidente du Mexique lors de son intronisation le 1^er octobre prochain. Elle entend conduire son action autour de trois piliers fondamentaux : « Les énergies renouvelables, les femmes et l’éducation », et développer les actions de prévention auprès de la jeunesse pour lutter contre l’expansionnisme des cartels. La criminalité reste en effet une préoccupation majeure dans le pays, à l’image des vingt-cinq candidats assassinés durant cette dernière campagne présidentielle.

Asie/Pacifique

Corée du Nord

Les autorités de Pyongyang ont commandé le tir d’une dizaine de missiles balistiques de courte portée en direction de la mer du Japon le 30 mai dernier. L’état-major interarmées sud-coréen a qualifié ce nouvel épisode de « provocation qui menace sérieusement la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne ». Dans la même volonté de de déstabilisation régionale, le 27 mai, la Corée du Nord a tenté de mettre en orbite un satellite espion, une initiative condamnée par la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis. Deux jours plus tard, l’armée nord-coréenne envoyait des ballons chargés de déchets et matières fécales vers la Corée du Sud. En conséquence, les autorités sud-coréennes, par la voix du président Yoon Suk Yeol, ont annoncé la suspension de l’intégralité de l’accord de détente signé en 2018 avec le voisin nord-coréen.

Europe/Communauté des États indépendants (CEI)

Les électeurs des vingt-sept pays membres de l’Union européenne ont rendez-vous aux urnes à partir du jeudi 6 (pour les Pays-Bas) jusqu’au dimanche 9 juin (dans la majorité des pays dont la France) afin d’élire les 720 eurodéputés du Parlement européen. Il est à noter que la conjoncture présente autour de ces différents scrutins peut favoriser l’association avec des enjeux exogènes et sources de tensions sécuritaires, à l’image des différentes mobilisations contre la guerre à Gaza ou autres revendications politiques ou identitaires.