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Français du Royaume-Uni : Jean-Baptiste Lemoyne et Alexandre Holroyd répondent à vos questions (4/5)

Plus de 300 questions ont été posées, via la boite mail de Français à l’étranger, à Jean-Baptiste Lemoyne et Alexandre Holroyd

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Français du Royaume-Uni : Jean-Baptiste Lemoyne et Alexandre Holroyd répondent à vos questions 4/5

Français à l’étranger a organisé vendredi 12 février avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères une réunion publique virtuelle destinée aux Français du Royaume-Uni. Pour répondre à leurs questions, un ministre et un député. Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, s’est prêté au jeu, tout comme Alexandre Holroyd, élu de la troisième circonscription des Français de l’étranger (les îles Britanniques, les pays nordiques et les pays baltes). Devant le succès de ces échanges, en particulier sur les réseaux sociaux, Français à l’étranger publie toute le semaine un best of de cette heure de dialogue direct.

Joëlle Simpson : Les écoles FLAM du Royaume-Uni sont gravement touchées par le Brexit et la crise sanitaire. Pendant la pandémie, elles ont perdu 20% de leurs enseignants rentrés en France, et en moyenne 40% de leurs effectifs. Comme vous le savez, elles dispensent un enseignement français sur le territoire britannique et prennent souvent le relai des institutions françaises, particulièrement là ou celles-ci ne sont pas présentes. Je tiens à vous remercier pour le soutien exceptionnel que vous leur avez attribué. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de faire tout notre possible pour préserver l’existence de ces structures caritatives dont la viabilité et la pérennité sont sérieusement menacées. Elles attendent avec impatience la mise en place du dispositif concernant le chèque éducation FLAM. Le “parapluie FLAM”, de son coté, a lancé en janvier un réseau de classe virtuelle sur tout le pays pour aider au maintient des effectifs viables. Aujourd’hui, pouvez-vous vous engager auprès des petites écoles flammes du Royaume-Uni à les aider à se relever sur le long terme ?

J.B-L : La réponse est oui car ce dispositif là est formidable. Il s’agit pour les enfants qui sont scolarisés dans le système local de pouvoir de façon extra-scolaire être sensibilisés à la langue française en la pratiquant. Ce dispositif est donc un complément très précieux. Effectivement, nous n’avons pas lésiné cette année car nous avons observé la situation était difficile. Nous avons fait en sorte justement de mettre en place des cours en ligne mais également une subvention exceptionnelle de 120 000 € permettant d’aider 24 petites écoles FLAM. Nous allons d’ailleurs continuer à mettre des budgets supérieurs à ce qu’ils étaient avant la crise pour ces dispositifs. Pour rappel, on compte au Royaume-Uni 53 associations fédérées autour d’un parapluie FLAM.

A.H: En effet, il y a eu un doublement du budget FLAM exceptionnel pour justement essayer de faire en sorte qu’on préserve ces écoles. Il faut impérativement continuer à les soutenir. Il y a des bénévoles, partout dans le pays, qui se mobilisent les samedis matins pour enseigner le français à des enfants qui veulent l’apprendre. C’est une initiative formidable et tout ceux qui d’ailleurs, avec Joëlle, les animent sont des personnes absolument remarquables qui ne comptent pas leur heures. C’est pour cela qu’il faut absolument les soutenir.

FAE : est-ce que l’objectif du président de la République de doubler les effectifs des étudiants dans les établissements français d’ici 2030 pourra être tenu ?

JBL : C’est un objectif qui est maintenu malgré les conséquences de la crise. Il est maintenu de façon globale, c’est-à-dire dans le monde entier. On veut faire en sorte que plus de jeunes Français établis hors de France puissent avoir accès à cet enseignement. Mais aussi que plus de jeunes de toutes nationalités puissent accéder à cet enseignement à la française, avec les valeurs qu’il véhicule. C’est pour cela que nous avons mis en place pour plusieurs dizaines de millions d’euros de bourses scolaires supplémentaires de soutien aux établissements. Beaucoup étaient dans des situations compliquées dues aux conséquences de la crise pandémique. Nous avons pu constater à la rentrée de septembre 2020 que les effectifs s’étaient stabilisés, ce qui n’était pas gagné compte tenu des conséquence économiques et sociales violentes pour les familles. Maintenant, nous allons continuer. Il y a des pays dans lesquels le doublement à plus de sens que dans d’autres. Au Royaume-Uni, il y a déjà un réseau qui est assez dense, qui s’est étendu ces dix dernières années avec la création de nouveaux établissements. Je pense donc qu’au Royaume-Uni, l’enjeu n’est pas tant dans l’augmentation spectaculaire des effectifs, mais plus dans la consolidation des établissements existants. Naturellement, nous serons là aussi présent pour ce réseau.

FAE : Serait-il possible d’augmenter dans votre circonscription le nombre d’étudiants dans les établissements français ?

A.H : L’objectif du Président de la République s’applique à l’ensemble du monde. Il faut absolument s’y tenir. Ce rayonnement français que nous assure l’éducation française à l’étranger, j’y tiens énormément. Dans ma circonscription ( 3ème circonscription ) il existe des endroits où il y a des marges pour faire croître le réseau tel qu’il est aujourd’hui. Je pense qu’au Royaume-Uni, comme dit monsieur le ministre, l’idée c’est de le consolider, de recevoir plus d’élèves dans les établissements qui existent aujourd’hui, de renforcer leur présence auprès d’un public international. Nous avons toute une série de défis devant nous. Nous y travaillons au quotidien avec toutes les équipes, les personnels, les établissements. Nous avons la chance au Royaume-Uni d’avoir un des plus grands réseaux dans une ville. Ceci permet d’avoir une diversité et une pluralité de l’offre scolaire française. C’est-à-dire qu’il y a plusieurs écoles françaises qui offrent plusieurs types de scolarités différents. C’est une richesse qu’il faut absolument préserver et renforcer.

Lisa : je suis étudiante et je travaille à York en Angleterre. J’aimerais savoir si le fait de s’être fait vacciné en Angleterre sera reconnu par la France et le système de santé français. Ceci pourrait-il faciliter le déplacement entre la France et l’Angleterre ?

JBL : le Royaume-Uni a fait un choix de vaccins qui sont similaires à ceux de l’UE. D’un point de vue de reconnaissance, il n’y a pas de problème. En revanche, par rapport à la mobilité, est-ce que parce que je suis vacciné je peux venir plus facilement ? Il faut d’abord avoir en tête que le vaccin a pour effet de vous éviter que vous ne contractiez la forme la plus grave de la covid. Cela ne veut pas dire que vous ne le contracterez pas et cela ne veut pas dire non plus que vous ne le transmettrez pas. Il est donc important de garder en tête que le vaccin permet de se s’auto-protéger, mais que nous devons continuer à protéger les autres également, à éviter la transmission. C’est pour cela qu’il ne faut pas faire de lien entre vaccin et mobilité. Malgré le vaccin, nous aurons aussi besoin de conserver des gestes barrières de précaution pour éviter sa diffusion. Toutefois, il y aura sûrement des réflexions sur la mise en place d’outils permettant de faciliter les déplacements lorsqu’ils pourront reprendre de façon plus normale. C’est vrai qu’il risque d’y avoir pendant encore un certain temps la nécessité de prouver qu’on a un test PCR négatif. Ceci étant souvent en format papier, il peut y avoir de la fraude documentaire. Travailler sous forme d’outils informatiques qui permettent de faciliter les mouvements dans les gares et les aéroports peut donc être bienvenu.

FAE : ceci soulève la question du passeport vaccinal. Est-ce que ce gouvernement y est favorable ?

J-B.L : ce terme de passeport vaccinal peut prêter à confusion. Qui dit « passeport » dit « capacité à se déplacer ou pas en fonction de ». Hors, c’est un débat éthique délicat. Doit-on réserver la capacité à se déplacer aux personnes vaccinées ? Doit-on conditionner l’accès à telle ou telle activité à une personne vaccinée ? En France, on considère que ce débat est un peu prématuré. La vaccination est progressive. Nous vaccinons d’abord des publics prioritaires : les seniors et les soignants. Ce n’est donc pas encore une majorité de la population qui est vaccinée, même de façon globale, dans le monde et au niveau européen. Ce débat est donc un peu prématuré.

FAE : Pourtant certains pays se sont engagés dans cette voie et ont déjà commencé cette reflexion. N’allons-nous pas avoir un train de retard ?



J-B.L : l’aspect de simplification avec tous les appareils que nous possédons permet qu’on puisse par QR code certifier qu’on a le test ou le vaccin. Mais nous estimons que ce n’est pas quelque chose dans lequel nous devons pour l’instant nous engager car c’est un débat prématuré.

FAE : il y a clairement une envie de bouger, de revenir vers la France plus librement, qui presse.

A.H: absolument, et cette envie qui ne la comprend pas. Nous avons tous envie de retrouver un semblant de normalité. Les Français qui sont loin de leur famille à l’étranger ou qui sont bloqués à l’étranger, évidemment ont d’autant plus cette envie chevillée au corps. Ce qu’il faut se dire avec les vaccins, c’est que chaque vaccin pris nous ramène vers une situation où on peut retrouver cette normalité. Non pas parce que vous aurez un passeport qui dit : «  J’ai été vacciné donc je peux voyager plus que mon voisin », mais parce qu’une fois que la population entière, particulièrement la population fragile, sera vaccinée, de tous les cotés des différentes frontières, les formes graves de la covid seront plus rares. C’est cela notre objectif. Nos hôpitaux seront moins sous pression et un semblant de normalité pourra reprendre son cours. C’est celui-ci le lien entre déplacement et vaccin. Si nous nous faisons tous vacciner ensemble, si nous faisons tous attention à ne pas redéclencher l’épidémie, en ce cas là, nous nous rapprocherons le jour où nous pourrons rassembler nos proches.

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