Actualités internationales
Cambodge : l’héritage français du droit
Suite du périple de nos journalistes français en terre khmère. Où l’on apprend que le code civil cambodgien doit beaucoup à celui de Napoléon et qu’il existe aujourd’hui encore une filière d’études bien active entre Phnom Penh et Lyon.
Épisode 5. Le fumet de la soupe de nouilles chinoises versée dans les bols embaume la salle de réunion de l’hôtel. Pourtant, il n’est pas l’heure du dîner mais celle du petit déjeuner ! Les saveurs asiatiques se dégustent à tout moment de la journée. C’est un avocat français chevronné, Antoine Fontaine, présent au Cambodge depuis vingt-deux ans, cofondateur à Bun & Associates, ancien président de la CCI France Cambodge, qui vient à notre rencontre ce matin. Il explique d’emblée que les échanges sont nombreux avec la France en matière de droit. De nombreux Cambodgiens vont étudier à l’Université de Lyon II et Lyon III grâce à des bourses. « Le droit a été reconstruit grâce à un appui extrêmement important de la France, confirme Me. Fontaine, à la fois dans la création du droit comme le code de procédure civile ou le code de procédure pénale, mais aussi grâce à un rôle très important dans l’enseignement supérieur cambodgien, notamment dans le secteur juridique. » L’avocat regrette d’ailleurs que la France ne bénéficie pas suffisamment à ses yeux de ce qu’elle a fait pour le Cambodge dans l’éducation supérieure, en médecine, en économie ou en agriculture. Loin des yeux, loin du cœur ! Alors que le Cambodge est le deuxième pays francophone d’Asie et représente, on l’a vu, sans doute la meilleure porte pour les Français en Asie du Sud-Est.
De la place pour tout le monde
Reprenant notre minibus où chacun a désormais sa place bien attitrée, nous revoici plongés dans les embouteillages de tuk-tuks et de cyclomoteurs pétaradants. Ici, chaque cm² de chaussée est occupé en permanence par tout ce qui roule. Pour un piéton, traverser une avenue relève à chaque fois d’un vrai défi, toujours à allure constante, sans jamais accélérer le pas, sous peine de passer sous les roues d’un restaurant ambulant lancé à pleine vitesse ! Nous filons donc à l’École française internationale, hébergée sur le campus ultra-moderne de trois hectares de la « Canadian International School », elle-même propriété du groupe OCIC qui construit le futur aéroport de Phnom Penh. Tout le monde suit ? On pourrait penser que l’école française est concurrente du lycée Descartes (AEFE) tout proche, mais il y a vraiment de la place pour tout le monde, assure à notre arrivée, tout sourire, Fabrice Filachet, le principal. « Nous avons 163 élèves, de la maternelle à la seconde, explique le Français. Nous suivons le programme du ministère de l’Éducation nationale français mais nous avons en plus une accréditation de Cambridge, ce qui nous permet d’ajouter un curriculum anglo-saxon. » L’école accueille trente-cinq nationalités dans un environnement plus que favorable : classes d’une quinzaine d’élèves environ, toutes climatisées (ce qui n’est pas un luxe au Cambodge !), le tout pour l’équivalent de 10 000 euros l’année, le prix de la réussite sans doute.
Des ailes aux PME
De retour à l’hôtel, Christophe Forsinetti nous attend pour une visioconférence sur le thème des investissements et du développement du Cambodge. Le Français sait de quoi il parle. A la tête d’Obor Capital, il donne des ailes aux PME ! A travers des programmes de formation, il accompagne des dirigeants de petites et moyennes entreprises cambodgiennes pour améliorer leur gestion financière, leurs projections commerciales et mieux comprendre les exigences des investisseurs. « Le manque de capital pour changer d’échelle reste l’un des principaux obstacles pour les startups et les PME au Cambodge, note le Français. Après avoir terminé ce programme, on espère que celles-ci pourront lever de nouveaux capitaux. » Parmi ses projets phares figure GL Finance, devenue la première société de leasing d’Asie du Sud-Est. Elle a ouvert 250 succursales et embauché 800 personnes en trois ans. Qui dit mieux ?
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