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Suisse : comment pallier le manque de main d’œuvre qualifiée ?

Depuis la crise de la Covid-19, le manque de main d’œuvre qualifiée dans plusieurs secteurs économiques affecte grandement le pays. La barre des 100 000 postes vacants a été franchie au cours des trois derniers mois de 2022.

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Dans une période de forte inflation et de crise énergétique, la Suisse souffre d’un manque de  personnel qualifié. « Ce phénomène touche plusieurs secteurs » précise Claire Louis, directrice commerciale pour la chambre de commerce et d’industrie France-Suisse. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS) -l’équivalent de l’Insee-, 16 200 postes restent vacants dans les métiers techniques et scientifiques, tandis que 13 000 autres sont à pourvoir dans les commerces et garages.

Pourquoi cette pénurie ? 

Cette pénurie s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, le départ à la retraite de la génération des « baby-boomers ». Ensuite, la difficulté pour les employeurs francophones de recruter en Suisse alémanique (et vice-versa) en raison de la barrière de la langue. La crise sanitaire est enfin passée par là et conduit un certain nombre de travailleurs à s’interroger différemment sur leur carrière. « Depuis la pandémie, l’économie est repartie à la hausse », note néanmoins Claire Louis, précisant « qu’en Suisse, il y a seulement 2,2% de chômage ». 

De son côté Franco Tufo, fondateur et directeur général de l’entreprise Citec -spécialisée en ingénierie Transport et Mobilité- constate que les jeunes recrues manquent dans son secteur. « Certains secteurs sont plus touchés que d’autres, parfois pour des raisons de pénibilité ou de rémunération ».

Augmentation de 2% pour les salaires  au premier semestre 2022

Pour préserver l’activité économique de leur pays, les entreprises jouent en particulier sur les salaires: au premier semestre 2022, ils ont augmenté de 2%, une première depuis plus de 10 ans. « Depuis 2023, le taux horaire minimum pour la région de Genève s’établit à 22,15 francs suisse » (22,24 euros), précise Claire Louis. 

Les employeurs essaient aussi de favoriser au maximum le télétravail, ou de mettre en place. des horaires plus flexibles. « Les entreprises essaient de développer les semaines de quatre jours afin d’offrir une flexibilité aux employés, notamment aux mères de familles malgré le taux horaire hebdomadaire de 42h », raconte la directrice commerciale de la CCI France Suisse.  Selon une enquête PMI (Purchasing Manager Index) menée en juillet 2022, 69% des entreprises industrielles interrogées et 76 % des prestataires de services privilégient désormais des modèles de travail aménagés au détriment d’un élargissement des prestations salariales complémentaires et de la formation continue. 

Le recrutement, un défi majeur 

Pour le pays, le recrutement va rester une des priorités en 2023: un enjeu de taille dans la mesure où la Suisse ne compte pas sacrifier la qualité au profit de la quantité.  Pour Franco Tufo, « embaucher est un défi du quotidien car l’entreprise cherche à recruter le plus  localement possible ». Pour ce faire, la société utilise entre autres  « les canaux conventionnels de  recrutement, le bouche à oreille, etc”. Plusieurs offres d’emploi sont aussi présentes sur le site web du groupe. 

2023 sera aussi l’année des négociations salariales dans de nombreuses entreprises. Tout en tenant compte de leur budget et de l’inflation, elles vont devoir répondre à un double défi:  attirer de nouveaux salariés qualifiés tout en conservant les collaborateurs déjà présents. Il peut s’agir d’une bonne nouvelle pour les professionnels français: « La Suisse recrute beaucoup de frontaliers », rappelle Claire Louis. 

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