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Portrait d’EFE : « En Belgique, pour faire croître son activité, il ne faut négliger ni la Wallonie, ni la Flandres »

Qui sont les entrepreneurs français à l’étranger ? Du Vietnam à l’Espagne en passant par les États-Unis, Français à l’étranger vous propose de découvrir le parcours de ces Français qui ont décidé d’entreprendre dans un autre pays, parfois en dépit des difficultés administratives, et qui contribuent directement et indirectement au rayonnement de la France à l’international. Découvrez ce mois-ci l’interview de Françoise Byé, cofondatrice et gérante de la société Les Confidents qui promeut les manufactures françaises d’exception en Belgique et au Luxembourg. Cette interview est réalisée en partenariat avec EFE International, initiative commune portée par CCI France International et les Conseillers du commerce extérieur de la France pour soutenir les entreprises des français de l’étranger.

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Les Confidents, EFE, Belgique

Français à l’étranger : Vous vivez en Belgique où vous êtes à la tête de l’entreprise Les Confidents. Que propose cette entreprise ?

Françoise Byé : La mission de la société Les Confidents est de promouvoir les manufactures françaises d’exception dans la décoration d’intérieur auprès, notamment, d’architectes belges et luxembourgeois. Nous travaillons avec des artisans spécialistes de matériaux comme la marqueterie de paille, la ferronnerie d’art, l’étain, etc. Nous promouvons aussi une ligne de mobilier assez exclusive auprès de ces architectes et de particuliers qui recherchent des produits distinctifs. Et en plus de notre site officiel, nous avons une autre plateforme internet, more.archi, qui s’adresse plus particulièrement à l’hôtellerie et à l’aménagement de bureau, toujours avec des produits qu’on ne trouve habituellement pas sur le marché belge. Cette plateforme est née pendant le Covid, période au cours de laquelle nous avons eu pas mal d’appels d’architecte d’intérieurs qui avaient besoin de nous pour des aménagements de bureaux.

Pourriez-vous nous raconter la genèse de votre entreprise ?

J’ai eu un parcours à l’international et travaillé pour le développement des PME françaises à l’export en Côte d’Ivoire, Afrique du Sud, aux Émirats arabes unis. Lors de mon arrivée en Belgique, forte de mon expérience, j’ai souhaité créer Les Confidents. C’était en 2016. L’idée a commencé à germer lors de mon expatriation à Dubaï où j’étais directrice des quatre chambres de commerce de Lorraine (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle et Vosges). En Lorraine, il y a beaucoup de manufactures d’exception pour la décoration d’intérieur. Aussi, des architectes m’appelaient régulièrement pour sourcer ces manufactures. Je me suis rapidement aperçue qu’il y avait une méconnaissance totale de la part des architectes à l’export des manufactures françaises. Et côté manufactures – essentiellement des PME – on peinait à exporter. Avec mon associée, nous avons donc eu l’idée de créer différentes zones dans le monde où le savoir-faire français pouvait avoir du potentiel. Plusieurs antennes ont ainsi été ouvertes : l’antenne Belgique-Luxembourg dont je m’occupe et qui est celle qui fonctionne le mieux, mais également une antenne en Suisse, à Dubaï, aux États-Unis, au Japon et en Russie afin que ces manufactures françaises aient un relais local auprès des architectes de ces pays. Ces dernières années, les antennes japonaises et russes ont néanmoins fermé.

Comment décririez-vous la communauté des entrepreneurs français en Belgique et plus particulièrement à Bruxelles ?

Je suis conseillère du commerce extérieur et dans ce cadre, je collabore beaucoup avec la CCI France Belgique qui compte plus de 400 membres, et avec le service économique de l’ambassade de France. A la CCI, les membres sont principalement des sociétés françaises mais les membres belges sont également très actifs et l’échange est excellent. Bruxelles compte aussi un certain nombre de clubs d’affaires où on croise un certain nombre de Français. Contrairement à mes précédentes expériences d’expatriation, j’ai constaté que les Français installés à Bruxelles y restent souvent longtemps. Cela permet donc de développer un réseau durable

Que pourriez-vous dire de la Belgique à des personnes qui envisagent de s’y installer ?

En France, on peut penser que la Belgique est un petit pays où tout peut se faire depuis Bruxelles, ce qui n’est pas la réalité. Bruxelles et la Wallonie sont fortement orientées vers la France du fait, notamment, dans la langue. Mais ça n’est pas le cas côté flamand où le pouvoir d’achat est majoritairement concentré : la Flandres est très tournée vers l’Europe du Nord. En Belgique, pour faire croître son activité, il ne faut donc négliger ni la Wallonie, ni la Flandres. Pour Les Confidents comme pour d’autres entreprises implantées à Bruxelles, le développement en Flandres prend plus de temps et implique un grand nombre de déplacements : il est essentiel de se rendre sur place pour rencontrer les gens et se faire connaître. Pour l’instant, dans notre cas, cela fonctionne plutôt bien car il y a un vrai respect du savoir-faire français d’exception et je crois que les Français y sont mieux perçus que les Wallons.

Et que conseilleriez-vous à un Français qui souhaite monter son entreprise à Bruxelles ?

Il est facile de créer une société à Bruxelles mais il existe un frein qu’il ne faut pas négliger : la taxation sur les salaires est plus forte qu’en France. Ce coût étant souvent prohibitif, beaucoup de sociétés belges font appel à des travailleurs indépendants. Pour un Français, s’installer à Bruxelles comporte néanmoins un certain nombre d’avantages en matière de business : la capitale belge est très proche de Paris ce qui permet de garder des contacts étroits avec ses fournisseurs, clients, etc. Dans mon cas, je peux facilement emmener à la journée des architectes d’intérieur belges de l’autre côté de la frontière pour aller à la rencontre des manufactures. Autre avantage : à Bruxelles, les loyers sont très inférieurs à ceux pratiqués à Paris et on peut facilement trouver une belle surface pour son activité. Enfin, j’ai l’impression qu’il y a moins de barrières hiérarchiques qu’en France et il est donc plus facile d’accéder aux interlocuteurs dont on a besoin pour développer son activité.

 

 

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