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Comprendre les Russes pour réussir en Russie, avec Bernard Jomard

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Russie

La Russie, puissance spatiale et militaire, est un pays toujours compliqué avec un PIB proche de celui de l’Espagne mais est aussi un marché très prometteur.

Que s’est-il passé après l’effondrement de l’URSS ?

Il est bon de rappeler qu’après l’effondrement du mur, deux possibilités s’offraient aux Occidentaux. La première, intégrer la Russie dans notre monde occidental, la faire rejoindre l’OTAN, et activer un nouveau plan Marshall. La deuxième, démembrer cet empire et créer des animosités entre ces nouvelles républiques, afin que celles-ci aient des relations inamicales avec la Russie. Et, qu’elles seules rejoignent l’OTAN et chasse la flotte russe de la mer noire.

Que souhaitaient les Russes ?

Le projet central des révolutions était d’imiter l’Ouest. Un Ouest fantasmé où régnaient propriété privée et liberté. Un Ouest où existait alors la liberté religieuse et culturelle. Lors de sa désintégration, la Russie perdit ses « colonies » à ses frontières soit l’équivalent de la surface de l’Europe. Elle voyait aussi 25 millions de ses citoyens se retrouver à l’extérieur du pays. Nombre d’entre eux restèrent dans leur pays d’adoption et modifièrent leurs noms.

Puis, jusqu’en 1998 on a vu émerger une classe moyenne russe, balayée par le krach financier. Les Russes qui se considéraient alors comme redevables vis-à-vis de l’Occident de les avoir libérés du communisme, ce sont d’un seul coup vu comme des losers.

Autre erreur, alors que les réformateurs russes étaient prêts à embrasser le libéralisme ils ont été totalement oubliés dans l’équation. Ce qui explique que la Russie se sente aujourd’hui humiliée par cet Occident qui ne comprend toujours pas ses peurs.

Des Russes qui ont tardivement compris qu’il fallait dépasser le stade de l’imitation…

Depuis 1990, c’est la Chine qui s’est imposée. Des Russes qui pensaient eux que l’idée communiste était bonne, mais que c’était le parti qui était négatif, contrairement aux Chinois qui ont abouti à la conclusion inverse. Des Chinois qui ne veulent pas influencer ou transformer politiquement le monde, mais qui veulent juste le dominer économiquement.

Rappelons aussi que la Russie partage une très longue frontière avec la Chine (si on oublie ce satellite qu’est la Mongolie extérieure). Une Russie d’Asie peu peuplée, riche en matières premières, peu équipée en infrastructures. Ces deux pays étant complémentaires le rapprochement était donc évident. Néanmoins, cette alliance Chine-Russie est assez superficielle, car la Chine a de nombreux griefs territoriaux avec la Russie.

Russie et Europe occidentale

C’est une évidence que la petite sœur de la Russie en Europe c’est la Grande-Bretagne et plus précisément Moscou sur Tamise. Un Royaume-Uni qui offre le marché le plus liquide et qui a vu débarquer la plupart des oligarques russes depuis plus de 20 ans.  Grâce au statut de résidents non domiciliés (NondomRes) Londres est devenue leur zone offshore.

Où en sont les Relations entre la Russie et la France ?

Celles-ci évoluent positivement. Lors du forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine avait reçu, dans sa Dacha de Novo-Ogarevo la plupart des investisseurs français membres du CAC 40. La France qui compte 1 200 entreprises dans ce pays est le premier investisseur et le premier employeur étranger en Russie.

Notons l’absence d’Engie, qui était censée participer au gazoduc Nord Stream2 reliant la Russie à l’Allemagne. Gazoduc ciblé par les sanctions américaines. Les guerres commencent quelques fois par des projets de gazoducs, voir mon billet sur le sujet : http://bernard-jomard.com/2017/07/09/guerre-qatar-arabie-saoudite-iran-syrie/

Qui sont les hommes clefs du Clan Poutine ?

Vladimir Lakounine, l’ancien empereur des Chemins de fer, Iouri Kovaltchouk, président de la banque Rossia et aussi magna des médias,  Igor Setchine le président de Rosneft, l’analyste penseur, Anton Vaino fils d’un diplomate, l’ami d’enfance violoncelliste Serguei Roldouguine, sans oublier le stratège de l’influence politique,  Alexandre Bortnikov, le faiseur de néo-ennemis de Poutine.

Qui sont les francophiles de ce voisin adoré ou honni ?

Bien sûr le sénateur Alexei Pouchkov bien connu à Biarritz, une ville où de nombreux aristocrates russes venaient en villégiature avant la révolution. On citera aussi Alexei Venediktov, le rédacteur en chef de l’Echo de Moscou, sa fille vit d’ailleurs à Paris. Enfin, citons Ekaterina Trofimova qui dirige l’agence de notation Akra, Ekaterina a fait ses études à Dauphine.

Quelles villes ou régions choisir?

La ville de Kalouga, qui a donné son nom à l’oblast de Kalouga, institué en 1944. La ville de Kalouga est liée à la capitale russe depuis le  XIVe siècle. Elle est située à 200 kilomètres de Moscou. Grâce au dynamisme de son gouverneur, Anatoly Dmitriyevich Artamonov Анато́лий Дми́триевич Артамо́нов, cette région a réussi à  attirer aux cours des dernières années plus d’une centaine de projets étrangers, la plupart des industries. On y retrouve la Joint-Venture Peugeot PSA Volvo, Volkswagen, Lafarge Holcim, l’Oréal, Total. L’industrie pharmaceutique commence à s’implanter.

Saransk oblast de Mordovie : cette ville est la résidence du citoyen Depardieu, elle a bénéficié de la Coupe du Monde de Football. 500 millions de dollars ont été investis pour en faire une “Capitale du Sport ». Son stade Mordovia Arena peut accueillir 44 000 spectateurs, il sera réduit à 28 000 places après le Mondial.

Et évidemment Vladivostok, en Extrême-Orient russe. Certainement la ville la plus dynamique de Russie. Son free port ne cesse de s’agrandir. Plus de 850 sociétés y sont installées. Les investissements en capital de cette région ont augmenté de 17% en 2017, la croissance devrait atteindre 5-6%, loin des 1-2% du pays.

Vladivostok, où on a vu la création récente de paradis fiscaux russes ou zones offshores

L’omni présent dollar dans la plupart des contrats ainsi que l’extraterritorialité des lois américaines ont incité la Russie a trouver une solution pour rapatrier les fonds russes placés à l’étranger dans des paradis fiscaux et bancaires. Le Parlement russe a approuvé en juillet 2018 un projet de loi autorisant la naissance de deux zones offshores dans le pays. La première se situera sur l’île Rousski, face à Vladivostok, ville portuaire à l’est de la Russie, carrefour entre le Japon, la Chine, et les deux Corées.  La seconde, elle, sera localisée sur l’île Oktiabrski, située à l’ouest, dans l’enclave de Kaliningrad, située entre la Pologne et la Lituanie.

Enfin La Russie et l’Afrique 

Par le biais du Forum de Rhodes (Dialogue of Civilizations- DOC), sorte d’ONG à la Georges Soros, créée à Berlin par l’oligarque Mikhail Bogdanov, ce proche de Poutine qui figure sur la liste noire US. Bien évidemment les Russes sont intéressés par le Sahel, ou ils ont signé des accords de coopération militaire.

Où en est la Russie aujourd’hui ?

Si on oublie la parenthèse Medvedev, Vladimir Poutine va pouvoir en mars prochain fêter ses vingt ans à la tête du pays. Il succéda au fantasque Boris Eltsine premier président de la Russie postsoviétique.

Ce qui est indéniable c’est que Poutine, ce héros des temps modernes, s’est construit une popularité bien ancrée. Il a su redonner à ce pays victime d’un narcissisme dépressif, l’espérance retrouvée d’une grande Nation face à cet Occident qui ne cesse de l’humilier.

Il est aussi évident qu’il a su construire un contrat social, cela, grâce à une hausse constante du niveau de vie de la classe moyenne urbanisée, ce qui lui a apporté un soutien au régime autoritaire.

Dans ce pays où les fondamentaux sont bons, la faiblesse c’est encore et toujours la dépendance aux prix des hydrocarbures. L’industrie et les services ayant des difficultés à se développer, le gouvernement devra pallier ces faiblesses par la construction d’infrastructures et d’établissements de santé. Mais il y a fort à parier que la croissance viendra essentiellement de la consommation.                                                

La Russie a aujourd’hui un taux de croissance acceptable, lié à une stabilité macro-économique, et à de faibles taux d’intérêt. N’ayez aucun doute, la consommation va devenir le moteur de l’économie, il est donc temps de s’intéresser à ce pays si vous n’y êtes pas déjà.

PMI-ETI Grands Comptes, vous souhaitez vous développer en Russie, ou disposer d’une analyse décalée, polymathe et audacieuse, contactez moi : b.jomard@goldman-consulting.com

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