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Coronavirus : comment International SOS pilote la crise en Chine ? 

Joël Gosset, le directeur général en Chine du groupe International SOS, leader mondial de la maîtrise des risques de santé et sûreté pour les organisations à l’international, a accordé un entretien à Français à l’étranger au sujet de la crise sanitaire liée au coronavirus.

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« Cette crise est une crise de la mobilité internationale en même temps qu’une crise médicale » déclare Joël Gosset, directeur en Chine d’International SOS. Fondé en 1985, le Groupe français représente 11 000 experts multiculturels de la santé, de la sécurité et de la logistique dédiés au soutien et à l’assistance des collaborateurs, dans 90 pays, 24h/24 et 7j/7 et à travers 1 000 sites. Le groupe est présent en Chine depuis près de 30 ans. Il y compte quelques 300 salariés, dont près d’une centaine de médecins. 

> Un mois et demi de gestion de crise sanitaire

Depuis le 20 janvier dernier, un peu avant le nouvel an chinois, les opérations du groupe International SOS ont été bouleversées avec l’identification de la crise sanitaire : « Pour International SOS, c’est la crise « au carré », nous devons à la fois gérer les demandes d’assistance et de conseil de l’intégralité de nos clients et, comme n’importe quelle entreprise présente en Chine, nous devons assurer la continuité de notre propre activité. Mais nous sommes bien préparés, et avons l’expérience de ces situations de crises sanitaires mondiales, avec notamment le SARS en 2003, Ebola en 2013 et bien d’autres, le médical étant au cœur de notre activité… » explique Joël Gosset. « Nous avons d’abord eu énormément d’appels sur nos centres d’assistance, essentiellement de la part de nos clients internationaux en Chine, qui avaient besoin d’avoir accès à un maximum d’informations, de parler à des médecins de mesurer et anticiper l’impact sur leur mobilité et leurs opérations. Très rapidement il a fallu optimiser la diffusion de cette information en aidant les entreprises à communiquer efficacement vers leurs salariés. Les membres d’International SOS ont accès à l’ensemble des informations relatives à cette situation sur notre site International SOS Pandemic Information. Au même titre que les autres épidémies que nous suivons avec attention (MERS CoV au Moyen-Orient, Ebola en Afrique, etc.) ces informations sont mises à jour en permanence ». 

Selon Joël Gosset, ce type de crise sanitaire pose un certain nombre d’enjeux au-delà des problématiques directement liées au coronavirus : « Le coronavirus complique considérablement l’accès aux soins en Chine, quelle que soit la condition médicale, et notamment en cas de fièvre ou de symptômes proches. Il s’agit d’une équation que nos médecins résolvent au quotidien pour les entreprises ayant des salariés expatriés ou des voyageurs d’affaires en Chine. Nos clients ont par ailleurs essentiellement des salariés locaux en Chine et doivent, en priorité, assurer la continuité de leurs opérations. Les restrictions à la mobilité entre les provinces et les mesures de quarantaine prises par les gouvernements provinciaux et appliquées localement pour endiguer la contagion ont un impact très important sur la continuité d’activité des entreprises. Nous les accompagnons, via notre activité de conseil, pour les aider à mettre en œuvre leur plan de pandémie, naviguer la complexité des directives ainsi que la fluidité de l’évolution de la situation et parfois même nous leur apportons du support médical additionnel sur leurs opérations ».  

> Une crise contenue en Chine, la province de Hubei toujours critique

Selon Joël Gosset, la crise sanitaire ne s’est pas encore dissipée dans la province de Hubei, l’épicentre de l’épidémie. A Wuhan, capitale de cette province, le groupe International SOS compte toujours sept personnels médicaux, dont le médecin français Philippe Klein  : « La province de Hubei, qui compte désormais très peu d’étrangers, fait toujours face à une fermeture totale. On y trouve encore un grand nombre de cas actifs, bien que la situation s’améliore de jour en jour ». 

Dans le reste du pays, la situation est plus rassurante, même si certains risques semblent encore présents : « Dans toutes les autres provinces, on a un nombre de cas actifs qui est en diminution constante, et un nombre de nouveaux cas qui baisse depuis une dizaine de jours de manière très significative. Nous ne sommes pas complètement certains que la vague soit complètement passée en Chine après quatre semaines d’isolement total. Il convient de continuer à être vigilant, le retour partiel au travail est porteur de risques de même que la forte probabilité de réimportation de cas de l’étranger maintenant que beaucoup de pays autres que la Chine sont touchés. » assure Joël Gosset.

> Protéger les chinois dans les zones à risques

Tandis que la crise semble de plus en plus maitrisée sur le sol chinois, International SOS fait désormais également face à de plus en plus de demandes des organisations chinoises présentes notamment en Afrique, au Moyen Orient et en Asie centrale « Les entreprises chinoises se refocalisent désormais sur leurs opérations à l’étranger, qui vont maintenant être impactées car ces pays commencent à faire face eux-mêmes à l’épidémie. L’un des objectifs pour moi est dorénavant, en tant que responsable de la Chine, d’aider les clients chinois à absorber la vague, notamment en Europe et en Afrique ». Car, face à l’épidémie de coronavirus (COVID-19), ces pays restent les plus vulnérables : « L’Europe a de très bons hôpitaux, nous ne sommes pas très inquiets sur leur prise en charge. Ce qui est probablement plus problématique, c’est l’exportation de l’épidémie en Afrique, au Moyen Orient, dans des pays pour lesquels le niveau de soin est moins élevé. Nous venons ainsi de conseiller à nos clients d’évacuer, sans délai, l’Iran, qui a basculé en seulement une dizaine de jours. Nous avons pris cette décision car, non seulement il s’agit actuellement d’un foyer important, mais aussi parce qu’il n’y a quasiment plus d’option logistique pour en sortir. Cela pourrait arriver aussi à d’autres pays» explique Joël Gosset.

Cette clientèle chinoise expatriée dans les zones à risque s’est développée considérablement pour International SOS ces dernières années avec le lancement par le président chinois Xi Jinping du méga-programme d’investissement de la nouvelle route de la soie « One Belt, One Road ». Ce programme  doit permettre le désenclavement de la Chine avec l’accès aux ressources de plusieurs dizaines de pays. Pour International SOS, qui a projeté près de 80 médecins chinois en Afrique, au Moyen Orient et en Asie centrale, ce marché est devenu majeur : « Vous avez littéralement des centaines de milliers de travailleurs chinois qui vont dans des pays extrêmement risqués construire des infrastructures, extraire des ressources naturelles comme le pétrole ou les métaux rares… tout ce qui permet à l’écosystème chinois de continuer son développement. Certaines entreprises chinoises ont plus de 50 000 expatriés, ce sont des ordres de grandeur inégalés. La première entreprise chinoise pétrolière a ainsi 1,3 millions de salariés… Nous donnons à ces clients l’accès à des médecins chinois partout où ils opèrent, au téléphone ou en téléconsultation, et nous allons même jusqu’à déployer des centres médicaux sur leurs opérations dans les pays où ils ne trouvent pas la qualité médicale à laquelle ils sont désormais habitués en Chine. Nous avons également de plus en plus de responsables sûreté chinois, car ces clients rencontrent à l’étranger des problèmes auxquels ils ne font pas face sur le sol domestique. »

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