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Expérience internationale : échange universitaire ou campus délocalisé ?

Pour nombre d’étudiants, l’envie d’ailleurs durant son cursus est forte. Alors, lors du choix d’une mobilité internationale, une question se pose : vaut-il mieux partir sur un campus français délocalisé ou dans le cadre d’un programme d’échange universitaire avec une faculté étrangère ? Pour ne fermer aucune porte à leurs élèves, certains établissements du supérieur français ont fait le choix de leur proposer les deux.

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Expérience internationale : Échange universitaire ou campus délocalisé ?

« Avoir une expérience scolaire à l’internationale est extrêmement valorisable sur le marché du travail », selon Stéphane Braconnier, président de l’université Paris-Panthéon-Assas. En effet, la prestigieuse université parisienne – qui se qualifie de « résolument ouverte sur le monde » sur son site internet – s’évertue depuis sa création à offrir à ses étudiants une multitude d’options de mobilité internationale.

Aujourd’hui, Paris-Panthéon-Assas est présente sur les cinq continents au travers de plus de 300 accords de coopération avec des universités. Depuis 2012, elle s’est elle-même également expatriée, exportant avec elle ses étudiants, ses méthodes et sa marque de fabrique au sein de trois campus délocalisés, à Singapour, à l’île Maurice et à Dubaï. Un campus délocalisé est la reproduction identique d’un établissement français existant, et ce, à l’étranger.

133 sites d’enseignements supérieur français ont élu domicile à l’étranger

Ce choix, beaucoup d’autres établissements l’ont fait. Selon les dernières données recensées par l’agence Campus France (l’établissement public chargé de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger) en 2016, 133 sites d’enseignements supérieur français ont élu domicile à l’étranger, un chiffre qui depuis doit avoir largement augmenté, au vu des nombreux établissements français ouverts dans le monde récemment. L’Essca (École supérieure des sciences commerciales d’Angers) a elle-même ouvert en septembre 2023 deux nouveaux sites ; l’un à Malaga en Espagne et l’autre au Luxembourg. Ces nouveaux campus ne sont pas les seuls de l’école de commerce à l’international. Deux sites de l’Essca sont aussi présents à Budapest et Shanghai.

L’école propose également des échanges, puisqu’elle possède un vaste réseau d’universités partenaires dans 56 pays. C’est d’ailleurs cette variété de possibilités de mobilités proposée par l’Essca qui a convaincu Maxim van den Nieuwenhuijzen d’intégrer cette école en 2012. « L’obligation de partir à l’étranger en 3e année était l’un des arguments majeurs qui m’a poussé à m’inscrire à l’Essca. Les possibilités proposées pour faire notre master à l’étranger ont fini par me convaincre », explique l’ex-étudiant.

Les campus délocalisés permettent-ils une réelle immersion ?

Une fois le choix de l’école effectué, une question se pose alors : quelle différence entre partir sur un campus français délocalisé ou dans le cadre d’un programme d’échange universitaire avec une faculté étrangère ? Maxim van den Nieuwenhuijzen, lui, a fait le choix d’intégrer pour les deux années de son master le campus shanghaien de l’Essca : « L’avantage, c’est que comme je restais au sein de la même école, les démarches administratives étaient assez facilitées », se souvient l’ancien étudiant qui habite aujourd’hui encore près de la Perle de l’Orient.

Il y a élu domicile depuis l’obtention de son diplôme en 2017, et ne regrette rien : « J’y ai même construit une famille. Ce ne serait sûrement pas arrivé sans l’Essca et ses opportunités à l’étranger. L’ensemble des choses que j’ai apprises et des expériences que j’ai vécues grâce à cette expatriation m’ont aidé dans la réussite de mon business aujourd’hui en Chine », sourit-il. Toutefois, Maxim voit un inconvénient aux campus délocalisés : « Il n’y avait quasiment que des Français. » En effet, intégrer un campus étranger, bien que cela permette de rester dans le « cocon » de son école, n’offre pas, entre autres, la possibilité d’expérimenter un environnement relationnel différent et donc une réelle immersion.

« L’échange universitaire demande une forte faculté d’adaptation »

Lors d’une mobilité au sein d’un établissement partenaire, l’étudiant vit une expérience souvent plus forte et déstabilisante que sur un campus délocalisé. Il peut être confronté à une langue différente de celle dans laquelle lui était dispensé ses cours en France, à des modalités d’enseignements différentes de celles du pays de départ, etc. « L’échange oblige l’étudiant à s’immerger dans la culture et le système scolaire local, ce qui demande une forte faculté d’adaptation aux différents environnements académiques », confirme le président de l’université Panthéon-Assas. « Ça leur permet de découvrir un nouvel environnement, acquiesce Charlotte Montron, chargée de communication digitale pour l’international de l’Essca. Car à l’inverse, un étudiant de l’Essca dans nos campus de Budapest ou de Shanghai reste à l’Essca, c’est vraiment une même école dans différents campus. »

Léa Gaultier, étudiante à l’université parisienne précédemment citée, a fait le choix de l’échange en partant six mois à Québec (Canada) au sein d’une université partenaire. La jeune femme ne regrette en rien cette expérience qui lui aura offert la possibilité de « sortir de sa zone de confort et de découvrir un pays, une nouvelle culture », ainsi qu’une « expérience en plus sur le CV » qui lui permet de se démarquer une fois dans la vie active. Néanmoins, avec du recul, Léa Gaultier aurait aimé davantage profiter des possibilités de mobilité offertes par ses études. « J’envie ceux qui partent passer quelques années à l’étranger », confirme-t-elle.

Les campus délocalisés, facteurs de rayonnement international

L’échange universitaire offre sans conteste un choix de destinations plus varié. « Partir en échange universitaire permet à nos étudiants d’accéder à des pays où nous ne sommes pas implantés », reconnaît la chargée de communication digitale pour l’international de l’Essca. « Nous avons plus de 300 établissements partenaires à travers le monde, nous ne pourrions pas avoir 300 campus, ironise Stéphane Braconnier. Nous préférons pour le moment consacrer du temps et de l’énergie à la consolidation de nos campus existants », explique-t-il.

Toutefois, bien qu’il n’envisage pas pour le moment l’ouverture d’un nouveau site à l’étranger, il en est sûr, la création de campus délocalisés est essentielle au rayonnement de l’établissement : « S’implanter à l’étranger nous permet d’être plus connus dans le monde, ce qui augmente notre notoriété. L’ouverture de ces campus s’est vraiment faite dans un objectif d’attractivité, de l’université, mais aussi de la France d’une manière générale. »

Développer des relations internationales plus ambitieuses

Cette volonté de se développer à l’international est partagée par beaucoup d’établissements. En effet, selon Campus France, depuis le milieu des années 1990, les établissements d’enseignement supérieur français se sont engagés dans des politiques de développement des relations internationales plus ambitieuses. La Conférence des présidents d’université (CPU) notait déjà en octobre 2000 au cours de son assemblée plénière : « Les établissements du supérieur français ont le souci de se développer et d’accroître leur audience internationale. Plusieurs types d’actions le permettent : l’accueil des étudiants étrangers, les échanges d’étudiants et d’enseignants, des conventions de partenariat inter-universitaires […] et la délocalisation de diplômes nationaux. »

Et, que ce soit au sein de campus français délocalisés ou dans le cadre d’un programme d’échange universitaire avec une faculté étrangère, ce souci de se développer à l’international semble porter ses fruits : selon les chiffres du rapport 2023 « La mobilité étudiante dans le monde » de Campus France, les étudiants français en mobilité internationale ont augmenté de 25% en cinq ans.

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